Le conseil d'administration de Renault s'est réuni ce jeudi matin pour entériner les décisions attendues et mettre en place une nouvelle gouvernance. Après avoir pris acte du départ de Carlos Ghosn et salué "le parcours de l’Alliance qui lui a permis de se hisser au premier rang des constructeurs automobiles mondiaux", le choix d'une direction à deux têtes a été confirmé par la marque au Losange.

Incarcéré à Tokyo depuis le début de ses ennuis judiciaires en novembre dernier, Carlos Ghosn a remis sa démission la nuit dernière, précédant ce conseil d'administration. Il est poursuivi au Japon pour dissimulation et minoration de ses revenus sur plusieurs périodes, en qualité de patron de la marque Nissan.

Pour sa succession, le Groupe Renault a choisi de recourir à une dissociation des fonctions de président du conseil et de directeur général. À la tête du groupe Michelin depuis 2012, Jean-Dominique Senard a été élu président de Renault. Thierry Bolloré a été confirmé à son poste de directeur général, qu'il occupait provisoirement depuis mi-novembre.

"Outre toutes les fonctions assumées normalement par le président du conseil, le nouveau président du conseil d’administration de Renault devra évaluer et, si nécessaire, faire évoluer la gouvernance de Renault afin notamment d’assurer la transition vers la nouvelle structure", précise le groupe dans un communiqué. "Il présentera ses propositions sur l’évolution de la gouvernance au conseil d’administration avant la prochaine assemblée générale des actionnaires."

L'enjeu est colossal pour Renault, afin que l'après Carlos Ghosn se passe au mieux et que les intérêts du constructeur français soient préservés. Plus particulièrement dans le cadre de l'Alliance Renault-Nissan, dont Jean-Dominique Senard obtient le pilotage pour le compte de la marque française.

"À ce titre, le président du conseil d’administration de Renault sera l’interlocuteur principal du partenaire japonais et des autres partenaires de l’Alliance pour toute discussion sur l’organisation et l’évolution de l’Alliance", détaille le communiqué. "Il proposera au conseil d’administration tout nouvel accord d’Alliance qui lui semblerait utile à l’avenir de Renault. Il aura vocation à être le représentant principal de Renault dans les organes de direction de l’Alliance et chez Nissan lorsque Renault dispose d’un droit de proposition."