Malgré la progression du marché, le bénéfice des voitures électriques est encore controversé. Mais sur la durée de vie d'un véhicule, leurs bienfaits sont toutefois perceptibles en termes écologiques, mais aussi économiques pour les automobilistes. Néanmoins, une étude menée par les entreprises Encore Digital Media et Savanta, spécialisées dans la publicité et la recherche de marchés, montre que les constructeurs ne communiquent pas assez au sujet de l'électrique, laissant les usagers de la route dans le flou quant aux enjeux de cette évolution et aux acteurs de ce qui pourrait être une future révolution.

Au Royaume-Uni, 42 % des automobilistes sondés ont reconnu une inquiétude concernant les temps de recharge des voitures électriques, tandis que 31 % d'entre eux étaient sérieusement refroidis par le manque d'infrastructures permettant de recharger aisément leur voiture. Mais il y a également d'autres points soulevés par cette étude, à commencer par une vision biaisée de certains aspects des voitures électriques, qui pourrait expliquer également le peu d'attrait du public pour l'électrique.

Plus de la moitié des 2000 personnes interrogées (53 %) n'avaient par exemple aucune idée qu'une voiture électrique peut être chargée via une prise conventionnelle, même si la vitesse de charge en est évidemment réduite. Les deux tiers des sondés ne savaient pas non plus qu'une voiture électrique se recharge aussi en phase de décélération, même si là encore, cela reste dans des proportions limitées.

Les acteurs du segment ne sont également pas connus, puisque seulement quatre personnes sur dix interrogées étaient capable de nommer Tesla comme constructeur de voitures électriques. Et malgré tout, c'est la marque la plus connue dans le domaine. Derrière, on retrouve BMW, qui n'était cité comme fabricant de voitures électriques que par 18 % des sondés. Nissan et Renault, qui percent respectivement sur ce marché grâce à la Leaf et la Zoé, n'étaient quant à eux cités que par une personne sur six.

Les constructeurs doivent mieux communiquer

Le directeur du département automobile d'Encore Digital Media, Russell Kearney, explique que la responsabilité de cette absence de connaissances revient avant tout aux constructeurs : "Au lieu que les marques annoncent simplement qu'elles se tournent vers l'électrique, l'investissement sur l'éducation au sujet des bénéfices [de l'électrique] et la démystification est vital. Alors que les inquiétudes sur la performance des voitures électriques ne prévaut pas autant que l'on s'y attendait, les inquiétudes concernant l'autonomie et les infrastructures se font clairement entendre."

"Les marques ont besoin d'offrir différentes manières de soulager les problèmes que sont les parcours plus longs ou les installations de recharge. Les trois tranches d'âge distinctes donnent aux marques un bon point de départ pour cibler les segments avec des stratégies et des messages différents. Pour le moment, il y a juste trop de risques et d'inconnues à surmonter pour la majorité des propriétaires de voitures avant de passer à l'électrique. Bien que ce soit un problème, cela présente aussi aux marques une grande opportunité de prendre la main sur l'éducation des conducteurs et le bénéfices des énergies alternatives afin de remplacer les carburants traditionnels."

Les inquiétudes sont évidemment les mêmes en France, puisque le passage à une voiture 'zéro émission' intéresse tout de même 35 % des automobilistes de l'Hexagone. Néanmoins, il ne faut pas oublier un autre facteur déterminant qui est le prix, puisque 67 % des Français seraient prêts à passer à l'électrique si les voitures silencieuses coûtaient le même prix que leur déclinaison thermique. Mais l'autonomie inquiète également 40 % des usagers, qui seraient rassurés si les voitures pouvaient franchir la barre des 500 km entre deux charges complètes, tandis que le manque d'infrastructures pour recharger leur voiture serait un problème pour 57 % des personnes interrogées.

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