Quatre ans après les faits, le Dieselgate continue de faire des ravages judiciaires en Allemagne. Alors que Volkswagen continue de payer très cher ses fraudes aux émissions polluantes, limitées par le biais d'un logiciel capable de reconnaître les bancs de contrôle et ainsi brider la puissance des moteurs pour réduire leurs émissions. Mais la justice d'outre-Rhin n'a pas attaqué que les personnes morales que sont Volkswagen, Audi ou encore Porsche, puisque c'est désormais l'ancien PDG du groupe qui est dans le viseur des autorités.

Martin Winterkorn a en effet été inculpé pour fraude, puisqu'il est jugé responsable du trucage de ces 11 millions de véhicules. C'est le parquet de Brunswick qui a confirmé dans un communiqué l'avoir inculpé pour faute grave, violation de la loi contre la concurrence déloyale et abus de confiance. Il fait partie d'un groupe de cinq accusés dans cette affaire, mais seule son identité a été révélée.

Si le scandale a éclaté en septembre 2015, Winterkorn était en réalité au courant depuis plusieurs mois, et se voit accusé de ne pas avoir "divulgué aux autorités et clients en Europe et aux États-Unis les manipulations illégales de moteurs diesel après en avoir eu connaissance", et de "ne pas avoir empêché la vente de voitures équipées" de ce logiciel. Pire, il aurait donné son accord en novembre 2014 pour lancer une mise à jour du logiciel destinée à continuer la dissimulation de cette fraude.

En réalité, Winterkorn avait été mis au courant en mai 2014 d'irrégularités sur ces émissions, d'abord aux USA, puis en Europe. Il a plaidé coupable outre-Atlantique et a également été inculpé pour fraude et conspiration sur le sol américain. La facture pour le groupe s'élève déjà à près de 30 milliards d'euros et en Allemagne, le procès de Brunswick est en cours contre les actionnaires, tandis qu'une requête rassemblant 41'000 clients a été lancée. Volkswagen n'a pas souhaité commenter l'inculpation de son ancien patron.

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