Renault avait prévu de rendre son verdict quant à une fusion 50/50 avec Fiat Chrysler Automobiles ce mardi 4 juin, mais la complexité du dossier a poussé le Losange à prendre un petit délai de réflexion, à la fois afin de mieux comprendre le projet et ses implications dans leur globalité, mais aussi de mieux expliquer à Nissan les effets que cela aurait sur l'alliance impliquant les deux marques et Mitsubishi.
Le groupe a toutefois confirmé "étudier avec intérêt l’opportunité d’un tel rapprochement et de prolonger les échanges sur ce sujet" et explique que le Conseil d'administration se réunira une nouvelle fois ce mercredi 5 juin en fin de journée, potentiellement pour prendre une décision. Les administrateurs s'étaient réunis hier pour étudier le projet mais a perdu du temps pour traiter les conclusions de l'audit sur Carlos Ghosn et devra donc se pencher de nouveau en détail sur l'offre formulée par FCA.
Le PDG de Nissan, Hiroto Saikawa, a assuré ne pas être opposé à une fusion entre Renault et FCA mais ne veut pas entrer dans l'équation avec sa marque, qui ne veut pas non plus fusionner avec Renault. Dès lors, lui et Jean-Dominique Senard, le président de Renault, vont devoir revoir ensemble les implications du nouveau mariage avec FCA sur l'alliance franco-japonaise. Sur les 19 sièges du Conseil d'administration de Renault, Nissan en possède deux et sera donc impliqué directement dans les négociations pour une fusion entre égaux entre Renault et FCA.
Au milieu de tout cela, l'État français cherche à trouver sa place et pourrait obtenir un siège au Conseil d'administration de la nouvelle entité, tout en réduisant sa participation de moitié. Actuellement, il possède 15 % des parts de Renault et pourrait donc les réduire à 7,5 % afin d'avoir voix au chapitre de la possible future alliance franco-italo-américaine à laquelle il s'est déclaré favorable.