Le 1er juillet 2018, la limitation à 80 km/h sur les routes secondaires sans séparateur central entrait en vigueur. Cette mesure fut très impopulaire auprès des automobilistes, qui ont mené une véritable fronde pour que l'exécutif recule. Peu à peu, le gouvernement a fait machine arrière et au soir du jeudi 6 juin 2019, les députés ont voté à main levée à l'Assemblée nationale pour un assouplissement de la limitation à 80 km/h. Désormais, les présidents de conseils départementaux et les maires (sous certaines conditions) ont le pouvoir de déroger à la règle et de relever la vitesse à 90 km/h.

Elisabeth Borne, ministre chargée des Transports, rappelle : "Au cours du deuxième semestre 2018, ce sont 127 vies qui ont été épargnées grâce à la décision sur les 80 km/h" et d'ajouter "Nous souhaitons faire confiance aux élus" avant d'indiquer que pour les routes nationales, "les préfets ne dérogent pas aux décisions du Premier ministre". Ainsi, l'assouplissement de la loi ne concerne que les départementales, les nationales sont exclues.

Lors de la crise des gilets jaunes, le chef d'État aurait songé à annuler la mesure concernant les 80 km/h avant d'y renoncer. Arnaud Péricard, maire de Saint-Germain-en-Laye a déclaré dans les micros d'Europe 1 à la suite d'un entretien avec Emmanuel Macron : "J'ai trouvé qu'il était dans un état d'esprit combatif. On a envie que le pays réussisse. On l'a mis à la machine à baffe pendant trois heures. Il a accepté cette règle du jeu et de répondre à nos questions. Le président a répondu de manière cash. Il a dit que les 80 km/h étaient une 'connerie'".

Pour rappel, même si l'Assemblée nationale a voté pour l'assouplissement de la loi 80 km/h, il ne sera pas possible pour les automobilistes flashés sur une route à 80 km/h d'annuler leur contravention sur une route qui repasserait prochainement à 90 km/h. En effet, la délégation de la Sécurité routière a indiqué que "le fait que la vitesse, qui serait ici fixée par un arrêté du président du Conseil départemental, puisse être augmentée, n’a aucun impact" et que "les éléments constitutifs de l'infraction resteront identiques ainsi que le montant de l’amende qui dépend de l'ampleur du dépassement de la vitesse autorisée".

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