Coïncidence ou non, c'est la semaine où Forza Horizon 4 a atteint les 10 millions de joueurs sur Xbox One et PC que la deuxième extension du jeu est sortie. Après l'add-on Fortune Island, dans lequel il fallait aller chercher des trésors sur une île montagneuse entourée d'orages et d'aurores boréales, c'est dans un cadre radicalement différent - et nettement plus fantaisiste - que l'on se trouve, puisqu'il s'agit d'une immersion dans le monde des LEGO !
Les tests de Forza Horizon 4 et Fortune Island
Comme Hot Wheels dans Forza Horizon 3, la marque de briques investit l'univers de l'un des jeux de course les plus populaires du moment pour une extension annoncée trois jours avant sa sortie. Parmi l'énorme communauté de joueurs de Forza, beaucoup se sont plaints à l'annonce de cette nouvelle extension de l'arrivée d'une marque destinée aux enfants, et d'un jeu qui deviendrait peu réaliste. Un argument difficilement recevable tant Forza Horizon est un jeu porté sur l'arcade, le but étant d'effectuer des courses sur tous types de terrains avec tous types de voitures.
Mais le plus simple était encore d'en juger par nous-mêmes, l'extension Hot Wheels ayant été de très bonne facture dans l'itération précédente du jeu. Cette extension LEGO Speed Champions se base sur la collection du même nom éditée par le fabricant danois, qui a sorti à petite échelle des modèles divers de voitures de route (Ferrari F40, McLaren Senna, Ford Mustang...) et de course (Ferrari SF16-H, Porsche 919, Ford Fiesta WRC...).
Première déception dans le jeu, peu de modèles sont disponibles en version briques, puisque l'on peut voir la Ferrari F40, la McLaren Senna et la Mini Cooper. D'autres semblent à débloquer plus loin dans l'aventure, mais on peut rapidement comprendre que l'on ne verra pas un pack de voitures conséquent, comme ce fut le cas avec Hot Wheels. La Mini Cooper est directement "offerte" et l'on débute cette aventure LEGO avec elle.
L'objectif est de construire sa maison en récupérant des briques qui, elles, sont collectées en réussissant des défis. Il peut s'agir de courses à remporter, d'endroits de la carte à trouver, d'itinéraires à parcourir en un temps donné, ou encore de défis de destruction d'objets. Une fois un nombre de briques atteint, on débloque une partie de la maison, que l'on fait évoluer au fil du temps comme on fait évoluer le festival Horizon dans le jeu de base. Un jeu de base dans lequel il est possible de jouer avec les voitures en briques, et inversement, puisque l'on peut opposer une McLaren Senna et son homologue en LEGO.
Une opération commerciale non diluée
Une nouvelle histoire, qui consiste en une série de dix courses thématiques, est également ajoutée, mais c'est elle qui soulève le principal problème de cette extension : on nous vend trop la marque LEGO. Aucune phrase n'est prononcée par les voix-offs et personnages non jouables du jeu sans que le nom de la marque vienne s'y immiscer, sinon ponctuer chaque phrase. Une fois l'aspect féérique de la replongée en enfance passée, on se rend bien trop compte des ficelles qui sont tirées pour nous vendre la marque elle-même.
Ne soyons pas dupes, un tel add-on a évidemment une portée commerciale massive, et sert bien à faire la promotion des produits de la série Speed Champions, mais on aurait aimé un peu plus de retenue sur cette omniprésence de la promotion de LEGO, et sur le fait que les personnages du jeu vantent sans vergogne la marque. On ne peut s'empêcher de penser que les produits ne se vendraient pas moins avec un peu plus de discrétion, et que l'ensemble aurait été moins indigeste, d'autant que l'histoire en question nous fait tourner en boucle avec les trois voitures présentes, ce qui renforce ce sentiment de pauvreté du contenu.
Heureusement, la quantité de défis et la diversité de la carte rendent la chose toutefois très agréable, et l'on s'amuse de retrouver les références aux jouets de notre enfance dans cette extension, avec la présence du célèbre bateau pirate LEGO ou encore des fantômes qui à l'époque étaient phosphorescents et hantent aujourd'hui la forêt virtuelle de cette carte. Une grande partie du décor est destructible, ce qui est d'autant plus amusant lorsque l'on entend le bruit des construction en briques être détruites.
Au final, le soin du détail apporté aux reproductions des véhicules et des objets en brique en général (on peut voir jusqu'au numéro de série des briques en zoomant) permet une belle immersion dans cette deuxième et dernière extension de Forza Horizon 4. À noter également l'effort de Playground Games, qui a gardé le système de saisons du jeu dans ses deux extensions, ce qui pourrait aider à le faire durer dans le temps.
Au contraire des autres jeux LEGO, qui reprennent une franchise à leur guise, on est ici face à un jeu qui inclut la marque dans son univers, et le résultat est tout aussi intéressant avec un jeu fantaisiste qui nous rappelle qu'un retour en enfance n'est jamais une mauvaise chose. À moins qu'il nous prouve simplement une nouvelle fois que LEGO n'est pas qu'une marque pour les enfants !