Et si les tensions entre Renault et Nissan, provoquées majoritairement par la place trop importante occupée par l'État français, étaient finalement calmées par ce dernier ? Alors que les deux marques, qui forment une alliance depuis 20 ans, jouent des coudes depuis quelques semaines, c'est le gouvernement français qui exhorte désormais le Losange à accepter les mesures prises pour faire évoluer sa gouvernance, ce qui était pour l'instant un sujet de discorde.

Jean-Dominique Senard, PDG de Renault, avait en effet déclaré qu'il était prêt à s'abstenir de voter lors du suffrage qui dessinera les contours de la nouvelle gouvernance de Nissan. Une nouvelle mal reçue par Nissan et son directeur général, Hiroto Saikawa, qui ne comprenaient pas que Senard ne joue pas le rôle qu'est censé jouer Renault dans cette affaire. Mais le principal intéressé a tenu à relativiser la situation.

"Je suis d’accord avec l’évolution de la gouvernance de Nissan", assure Jean-Dominique Senard. "On a voulu me faire passer pour un guerrier. Mais il y a un autre sujet, un détail fondamental. J’ai appris que la volonté de Nissan était de m’accorder la possibilité de siéger dans un seul des trois comités. La moindre des choses serait que les deux représentants de Renault soient dans ces trois comités. Ce n’est pas la peine d’en faire une histoire guerrière. Il suffit que Nissan me signifie cette possibilité et je voterai pour. Il n'y a pas de quoi réveiller les volcans d’Auvergne, ni le Fuji-Yama !"

L'AFP a contacté Renault, qui assure que le vote est réservé en attendant de savoir si Nissan lui accordera cette présence dans deux des trois comités. De son côté, le ministre de l'Économie a déclaré sur Europe 1 qu'il attendait de Renault qu'il se prononce favorablement afin "d'envoyer un signal positif de renforcement de l'Alliance", a conclu Bruno Le Maire.

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