Il y a 27 ans entre la Bugatti EB110 SuperSport et la Bugatti Centodieci. On peut alors se demander ce qui les rassemble et pourtant, l'évidence est là. La Centodieci est une descendante lointaine de l'EB110 SuperSport, malgré les différences dans le design et dans la mécanique. Nous vous proposons un tour d'horizon des points communs entre ces deux voitures qui en ont un tout trouvé : leur aspect exceptionnel.

Bugatti Centodieci vs EB110

110 : le chiffre qui réunit ces deux voitures. L'une a été conçue pour les 110 ans de la naissance du créateur de la marque, Ettore Bugatti, et l'autre veut célébrer les 110 ans du constructeur lui-même. Mais si la seconde reprend ce nom, c'est aussi pour rendre hommage à sa glorieuse aînée, représentante d'une courte époque où Bugatti a eu le vent en poupe, et s'est relancée en Italie.

W16 contre V12, aucun compromis dans l'excellence

Commençons par la Centodieci, dont le cœur est le fameux W16 de 8 litres, le même que la Chiron, qui fournit en réalité les organes de la nouvelle-née, à savoir le châssis et le moteur. Sur cette itération quasi exclusive, avec seulement 10 exemplaires, la puissance est portée à 1600 chevaux alors que le poids diminue de 20 kg. Cela signifie que le 0 à 100 km/h est abattu en 2,4 secondes, le 0 à 200 l'est en 6,1" et le 0 à 300 ne prend que 13,1".

D'autre part, la vitesse maximale du Centodieci est limitée à 380 km/h, au profit de la dynamique de conduite, ce qui laisse le trône du record au sein de la marque à la Chiron Sport, qui avait atteint 420 km/h. Des performances exagérées, presque difficiles à imaginer, obtenues grâce à une recherche d'efficacité totale qui passe aussi par l'installation de 4 turbos. La même solution avait été adoptée sur l'EB110.

Bugatti Centodieci
Moteur EB110

Un point commun qui est certainement le seul, car la supercar des années 90 a un moteur plus modeste. Une modestie toute relative puisqu'il s'agit d'un V12 de 3.5 litres capable de délivrer 610 ch sur la version SuperSport ou 560 ch sur la version GT. Cette "base" pesait environ 1 620 kg, faisait le 0 à 100 en 3,5 secondes et pouvait dépasser 340 km/h, tandis que la SuperSport, qui pesait 150 kg de moins, dépassait 350 km/h en pointe. Des valeurs exceptionnelles pour le début des années 90, qui ont fait de l'EB110 la voiture la plus rapide du monde à l'époque. Et qui rendraient jalouses plusieurs supercars actuelles.

Un design moderne aux détails 'vintage'

La Centodieci oublie les formes harmonieuses et rondes de la Chiron et se montre beaucoup plus agressive et anguleuse, allant jusqu'à reprendre le petit fer à cheval à l'avant. Une calandre qui est entourée par des prises d'air horizontales, coupées par deux bandes carrossées sur les deux modèles. La Centodieci reprend les feux très proches du centre de son aînée, ainsi que les deux canaux aérodynamiques au-dessus des roues.

Bugatti EB110
Bugatti Centodieci

L'EB110 avait aussi des phares se prolongeant vers le haut, mais avec une forme carrée et, bien sûr, sans LEDs. Globalement, le design de cette EB110 était bien plus sage que sa descendante, dont le nez est plus plongeant, ce qui lui confère une face avant bien plus agressive. 

Bugatti EB110
Bugatti Centodieci

De profil, il n'était pas compliqué de distinguer les deux versions de l'EB110, la GT et la SuperSport. Il suffisait de regarder derrière les vitres latérales, où la version SuperSport arborait cinq ouïes d'aération devenues sa marque de fabrique. Un détail qui caractérise également le côté de la Centodieci dont le capot avant plus court et la ligne tendue de toute la partie avant rappellent très largement celle qui l'inspire.

Bugatti EB110
Bugatti Centodieci

L'arrière de la Centodieci est davantage conçu pour respecter les contraintes du W16 de 1600 chevaux et son refroidissement, ainsi que l'appui aérodynamique que le diffuseur doit générer. Mais entre l'aileron, les sorties d'échappement excentrées et les phares, qui reprennent les formes des fentes que l'on trouvait à l'arrière de l'EB110, la filiation entre les deux modèles est difficile à manquer.

Le prix délirant de l'exclusivité

L'EB110 était littéralement une voiture de rêve, à l'affiche des magazines et des posters que l'on trouvait dans les chambres des enfants des années 90. Cette Centodieci est conçue pour rappeler cet engouement et cette passion, et le fait que la marque Bugatti représente avant tout un rêve. Un rêve qui, pour la plupart, ne reste qu'un espoir, tant le prix de ces machines est prohibitif.

Bugatti EB110
Bugatti Centodieci

La Centodieci sera produite à seulement 10 exemplaires, tous déjà vendus, pour 8 millions d'euros chacun. L'EB110 n'a pas eu une telle exclusivité, mais moins de 40 EB110 SuperSport ont été produites, ce qui est déjà très peu. Le prix était situé entre 280'000 et 340'000 euros, ce qui ferait un peu moins d'un demi-million d'euros en tenant compte de l'inflation.

Bugatti EB110
Bugatti Centodieci

Les prix actuels de la Bugatti EB110 sur le marché de collection sont également très variables. Certaines se vendent à moins de 300'000 euros, là où une EB110 SS en parfait état a déjà dépassé les 2 millions d'euros. Une chose est sûre, l'EB110 devrait voir ses prix décoller avec l'arrivée de cet hommage qu'est la Centodieci. Au sujet de cette dernière, par ailleurs, on peut rappeler que tous les exemplaires ont déjà été vendus.

Avec Lorenzo Curatti

Galerie: Bugatti EB110 vs Bugatti Centodieci