L'épidémie de Coronavirus, née en Chine dans la province de Wuhan, et qui ne cesse de s'étendre mondialement, continue d'avoir des effets secondaires. Outre les conséquences sanitaires, certaines conséquences économiques sont très négatives sur le secteur de l'automobile, à l'image de l'arrêt des usines qui commence à causer chez les constructeurs des manques de pièces, ou encore la chute du marché en Chine. Mais tous les effets causés par cette épidémie ne sont pas négatifs, comme le révèle une étude.

On savait déjà que les prix du carburants étaient en baisse à cause de l'épidémie, ce qui représentait une bonne nouvelle pour nos portefeuilles, mais une autre conséquence positive a été révélée, puisque le niveau de pollution de cette Chine à l'arrêt que l'on observe depuis janvier a largement été réduit. Les données fournies par le World Air Quality Index, un organisme à but non-lucratif, confirment ces faits.

Dans la ville de Shanghai, le taux de particules fines est passé de 115 µg/m3 en février 2019 à 100 µg/m3 ce mois-ci. Ces émissions avaient atteint leur pic en 2015 avec 135 µg/m3 et ont amorcé leur chute après des mesures prises. Par ailleurs, le taux de No2, le dioxyde d'azote, est passé de plus de 19 µg/m3 l'an dernier à 9 µg/m3 en février 2020. Et à l'échelle du pays, les chiffres sont encore plus impressionnants puisque les particules fines sont passées de 139 µg/m3 le 12 février à 55 µg/m3 le 15 février, soit une baisse de 60 % en trois jours. Contacté par nos confrères du Parisien, le président de l'Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales) explique cette baisse.

"Les usines ferment et la pollution diminue"

"Il y a une forte baisse de l'activité du bâtiment et des travaux publics. Les aciéries mais aussi les cimenteries tournent au ralenti, tout comme les usines de production électrique et les centrales à charbon. Ces industries dites lourdes sont à l'origine, extrêmement polluantes", explique-t-il, ajoutant qu'il n'y a "rien d'étonnant" face à un mécanisme très simple. "Les usines ferment et la pollution diminue."

Outre le ralentissement de l'industrie, c'est aussi l'arrêt des transports qui permet ces diminutions d'émissions polluantes, puisque plusieurs villes sont en état de quarantaine. Wuhan, là où le Coronavirus s'est déclenché, n'a aucun transport public actif et aucune autoroute ouverte depuis le 23 janvier, mais la ville n'est pas la seule à subir cela, puisque la province dont elle fait partie, avec près de 60 millions d'habitants, est elle aussi au ralenti. D'après le New York Times, ce sont 760 millions d'habitants qui sont concernés par ces restrictions, et autant de transports annulés, causant donc cette chute de la pollution dans un pays qui n'a plus aussi bien respiré depuis longtemps.

Certains pensaient, début février, que le Nouvel An chinois était lui aussi à l'origine de cette diminution de la pollution, mais elle a continué à s'intensifier après la fin des festivités, ce qui rend cette chute totalement indépendante de la période. Les chercheurs se veulent toutefois prudents quant à cette accalmie, qui pourrait être suivie d'une période d'intense pollution lorsque l'épidémie sera endiguée, et que l'industrie du pays voudra rattraper son retard. C'était déjà ce qui avait été constaté en 2003, après la fin de l'épidémie du SRAS.

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