Ce n'est pas une rumeur puisque Daimler l'a officiellement annoncé via un communiqué de presse datant du 3 juillet 2020 : l'usine d'Hambach, en Lorraine, est à vendre.
La nouvelle est pour le moins surprenante, malgré l'arrêt de la production des Smart qui était d'ores et déjà actée en 2019 suite à la création d'une nouvelle co-entreprise avec Geely pour concevoir la production des prochaines citadines. Une production qui sera transférée du côté de la Chine.
Cependant, l'arrêt de la production de la Smart au sein de l'usine française ne signifiait pas pour autant l'arrêt de toute activité. En effet, la future compacte 100 % électrique de chez Mercedes, l', devait entamer sa production à la fin de l'année au sein de l'usine d'Hambach.
Des engagements qui ne seront pas tenus
Tous les signaux étaient pourtant au vert à cette époque puisque, en mai 2018, devant Emmanuel Macron, Daimler avait annoncé par l'intermédiaire de son président de l'époque, Dieter Zetsche, un avenir électrique et un investissement de 500 millions d'euros.
"Avec l’inauguration du site de Hambach, nous avons démarré il y a vingt ans un projet franco-allemand exemplaire. Aujourd’hui, nous allons faire un pas plus loin avec, pour la première fois de notre histoire centenaire, la production d’une Mercedes-Benz en France. Avec notre modèle électrique EQ compact à Hambach, nous intensifions notre offensive électrique", avait alors déclaré Dieter Zetsche.
"Nous voulons utiliser la longue expérience de l’usine de Hambach en matière de production électrique et la préparer à fabriquer un véhicule électrique Mercedes-Benz. Nous allons investir 500 millions d’euros dans l’usine et dans le produit. La signature il y a deux ans du 'Pacte 2020' a contribué à une amélioration sensible de la compétitivité du site", avait affirmé Annette Winkler, la responsable de la marque Smart à l'époque.
Malheureusement pour l'usine française, les choses ont changé en l'espace de deux ans. La crise sanitaire est passée par là, Dieter Zetsche a laissé sa place à Ola Källenius à la tête de Daimler et Karin Adt a remplacé Annette Winckler chez Smart. N'oublions pas également le plan d'économie lancé par Daimler, avec notamment 10'000 suppressions d'emplois, la baisse des ventes et la problématique des surcapacités de production et le site d'Hambach.
Des efforts non récompensés ?
Le site Daimler d'Hambach, qui emploie entre 1400 et 1500 salariés, a été construit pour la fabrication de la Smart Fortwo, en 1997. En 2015, les salariés de l'usine avaient accepté, suite à un référendum, de travailler 39 heures payées 37 jusqu'en 2020.
"Ils vendent le site de la Smart et donc ils cherchent un repreneur. C'est énorme. Ils nous abandonnent", a indiqué à l'AFP Jean-Luc Bielitz, représentant CGT. "On s'est battus comme des diables pendant cinq ans, on a fait des sacrifices pour avoir des projets, on a eu des projets et maintenant on nous dégage", a dénoncé auprès de l'AFP Mario Mutzette, délégué CFE-CGC.
Même si Daimler affirme, pour l'heure, qu'il ne s'agit que d'une volonté de vendre l'usine, les conséquences sur l'emploi ne sont pas encore connues. Néanmoins, avec une Mercedes 100 % électrique qui ne sera pas produite au sein de l'usine française et l'incertitude qui plane en raison de cette vente et de la crise sanitaire, l'avenir du site devrait rapidement s'assombrir.