La crise de semi-conducteurs pourrait ne pas être résolue l'année prochaine, c'est du moins l'avis recueilli par nos confrères d'Automotive News au Salon de Munich, où de nombreux grands noms de la technologie étaient présents aux côtés des constructeurs automobiles.
On estime qu'il faudra encore 15 à 20 mois pour surmonter la pénurie de semi-conducteurs, même si l'impact sur la production des voitures devrait s'atténuer dans le courant de l'année 2022. Ces derniers mois, ce problème a contraint de nombreuses marques à ralentir, voire même à stopper leurs lignes de production, avec d'importantes répercussions sur les ventes.
Qu'en disent les constructeurs ?
Les dirigeants des grandes marques étaient évidemment tous présents au Salon de Munich, et ces derniers ont évoqué leurs inquiétudes quant à cette situation. Ola Källenius, le patron de Daimler, a déclaré : "Plusieurs fournisseurs de puces ont évoqué des problèmes structurels liés à la demande. Cela pourrait affecter aussi l'année 2022, la situation pourrait redevenir moins tendue d'ici 2023".
Son collègue chez Volkswagen, Herbert Diess, estime que la situation ne se normalisera pas dans les mois, voire les années à venir, car la demande en semi-conducteurs reste élevée et elle continuera de s'accentuer d'ici les années à venir : "La connectivité se développe et l'augmentation des capacités de production des entreprises prendra du temps. Elle risque de constituer un goulot d'étranglement pour les mois et les années à venir".
Enfin, selon Oliver Zipse, le patron de BMW, "les difficultés concernant les chaînes d'approvisionnement vont se poursuivre au cours des 6 à 12 prochains mois".
Crise généralisée ?
Mauvaise nouvelle donc pour les constructeurs : pour ne donner que quelques exemples de la façon dont la crise a engendré des problèmes de production, nous pouvons évoquer Toyota, qui a dû ralentir la production dans certaines de ses usines, tandis que Volkswagen a dû supprimer les autoradios de certains modèles à destination du Brésil. Et puis il y a aussi Ford, Land Rover, Stellantis, General Motors et d'autres, obligés de modifier leur calendrier de production habituel.
Le manque de puces au sein de l'industrie automobile doit également faire face à un autre problème : la demande croissante d'autres entreprises, en dehors de l'industrie automobile. Selon une récente étude menée par Forbes, Apple (qui s'apprête à lancer l'iPhone 13), par exemple, pourrait augmenter les paiements aux fournisseurs pour sécuriser l'approvisionnement en puces, au détriment d'autres entreprises, sans que cela ait un impact significatif sur ses bénéfices.