À l'heure du tout automatique, des capteurs, des radars ou encore des abonnements, on peut s'étonner de voir encore sur nos routes la présence de barrières de péage où il est nécessaire de s'arrêter (ou de ralentir à 30 km/h dans le meilleur des cas avec un télépéage) afin de payer.
Certaines sociétés d'autoroute travaillent sur de nouvelles solutions pour se passer de barrières de péage, comme c'est le cas de la Société des autoroutes du nord et de l'est de la France (Sanef) qui a annoncé, via un communiqué, que les voitures pourront passer sans s'arrêter au péage fin 2024 sur les autoroutes A13 et A14 reliant Paris à la Normandie. Leur passage sera détecté par des capteurs sur des portiques. Ainsi, "les usagers pourront circuler à la vitesse autorisée sur l'autoroute sans ralentir ni s'arrêter en passant sous les portiques dotés de caméras et de capteurs qui identifieront les véhicules", a décrit la Sanef.
Pour les automobilistes équipés d'un télépéage, ceux-ci seront débités directement comme c'est le cas actuellement, tandis que les autres usagers pourront soit enregistrer leur plaque d'immatriculation sur le site ou l'application de la Sanef, soit payer après leur passage par téléphone, en ligne ou sur une borne physique. Grâce aux portiques, la Sanef promet "des gains de temps, des économies de carburant et des réductions des émissions de CO2 dans l'atmosphère".
Actuellement, un automobiliste qui se rend en Normandie doit s'arrêter quatre fois au péage entre Paris et Deauville ou Le Havre, et cinq fois entre Paris et Caen sur l'A13. Évidemment, ces barrières de péage causent de nombreux embouteillages, notamment lors des départs et des retours de week-end.
Ces portiques devraient être opérationnels dès la fin de l'année 2024. Les barrières de péage seront détruites au fur et à mesure, pour une fin des travaux estimées à 2027. La Sanef indique qu'environ 28 hectares, soit l'équivalent de 40 terrains de football, "seront rendus à la nature", grâce aux remplacements des barrières par des portiques. L'investissement est évalué à environ 120 millions d'euros, dont le quart sera couvert par une hausse annuelle des tarifs de 0,22 % pendant trois ans, à partir du 1er février 2022.
L'A13 ne sera pas la première autoroute française à avoir le droit à des capteurs, puisque la Sanef a déjà installé un dispositif expérimental sur l'autoroute A4 en mars 2019 à l'échangeur de Boulay-Moselle. D'une manière générale, ce système appelé "free-flow" est déjà assez largement utilisé à l'étranger, notamment dans les pays scandinaves, en Afrique du Sud ou encore en Grande-Bretagne.