Le gouvernement britannique a annoncé mardi mettre un terme à une subvention de 1500 livres (environ 1700 euros) versée aux acquéreurs de certaines voitures électriques neuves pour se focaliser sur d'autres véhicules, s'attirant les foudres de l'industrie automobile.

Avec ce programme entamé en 2011, le gouvernement a "soutenu la vente de près d'un demi-million de voitures électriques", a-t-il avancé dans un communiqué.

Mais l'exécutif dit vouloir se focaliser désormais sur le soutien à d'autres types de véhicules électriques : taxis, motos, camionnettes, camions et véhicules accessibles aux fauteuils roulants, pour lesquels il prévoit une enveloppe de 300 millions de livres.

Arrêt des ventes de voitures thermiques en 2030

Le Royaume-Uni a fixé à 2030 l'interdiction des ventes de nouveaux véhicules à essence et diesel dans le pays et avait déjà annoncé en mars la mise à disposition de 1,6 milliard de livres pour atteindre 300.000 points de recharge publics d'ici 2030.

"La décision de supprimer la subvention pour les voitures rechargeables envoie le mauvais message", et arrive "au pire moment" pour un secteur qui ne s'est pas encore relevé de la pandémie, a dénoncé Mike Hawes, directeur général de la SMMT, l'association britannique sectorielle, dans un communiqué.

"Nous sommes désormais le seul grand marché européen à n'avoir aucune incitation à l'achat initial pour les voitures électriques", a-t-il tancé. "Pour rendre (les voitures électriques) accessibles à tous, nous avons besoin que les prix baissent" a renchéri l'association d'usagers de la route RAC, se disant "déçue que le gouvernement ait choisi de mettre fin à la subvention à ce stade".

De nouvelles aides ont pris le relai

L'exécutif a cependant "toujours été clair sur le fait (...) qu'il s'agissait d'un financement temporaire", indique-t-il dans son communiqué. Il relève que le montant, initialement fixé à 5000 livres, avait déjà été progressivement réduit, avec "peu d'effet sur l'accélération rapide des ventes" de voitures électriques.

Le gouvernement argumente aussi que les automobilistes optant pour l'électrique bénéficient déjà des économies réalisées sur le carburant, mais aussi d'une taxe routière nulle et de taux d'imposition favorables sur les voitures de société.

Le secteur automobile au Royaume-Uni est plombé par une pénurie durable de pièces détachées, conséquence des perturbations mondiales de la chaîne d'approvisionnement. Mais les ventes de voitures électriques ne cessent de progresser dans le pays, et représentent désormais un sixième de toutes les voitures vendues, et même un peu plus de la moitié si l'on inclut l'ensemble des véhicules hybrides. (avec AFP)