La pénurie de semi-conducteurs continue d'affecter l'ensemble de l'industrie automobile. Après les retards de livraison et les voitures produites sans certaines options choisies par les clients, un nouveau problème se profile à l'horizon : le manque de composant pour produire les clés.

Si aujourd'hui les ouvertures "à distance" ou bien même les systèmes sans clé se sont démocratisés, c'est précisément grâce aux semi-conducteurs, des composants présents à grande échelle dans ces fameuses clés que nous gardons dans nos poches pour accéder à nos voitures.

Toyota, dans une interview accordée récemment à Reuters, a annoncé, depuis quelques semaines, être obligé de livrer certaines de ses voitures avec une seule clé, sans la deuxième clé qui sera livrée ultérieurement.

Livraison incomplète

La livraison de voitures sans clé de rechange est l'une des "stratégies" mises en œuvre par plusieurs constructeurs afin d'accélérer la production et la livraison des voitures. Sans ça, celles-ci pourraient encore rester sur parc pendant plusieurs semaines dans l'attente d'une deuxième clé.

Dans un communiqué officiel, Toyota a déclaré :

Comme la pénurie de semi-conducteurs ne s'arrête pas, il s'agit d'une mesure provisoire visant à livrer les voitures aux clients le plus rapidement possible. Quant à la deuxième clé, nous prévoyons de la livrer dès qu'elle sera prête.

C'est un problème récurrent pour plusieurs constructeurs. Selon des rumeurs proches de certaines marques, les fabricants allemands en font partie, avec des délais d'attente de plusieurs mois dans certains cas avant de recevoir sa deuxième clé.

Parmi eux, Audi, Mercedes, mais aussi BMW, qui a même retiré sa clé numérique des options disponibles à la commande pour une courte période en 2022.

Les opinions divergent

Concernant cette crise, qui n'en finit plus, certains constructeurs, comme Stellantis par exemple, semblent voir à peu près le bout du tunnel. Dans une interview accordée à Autocar, Carlos Tavares, le directeur de Stellantis, a donné ces derniers jours quelques chiffres sur la situation de l'entreprise, indiquant que selon certaines données internes, la pénurie devrait finalement se terminer fin 2023, permettant au groupe de retrouver des cadences de production standard.

Nous avons un nombre limité de fournisseurs qui posent problème - disons deux ou trois - et nous essayons de les pousser à accélérer la cadence. D'ici la fin de l'année 2023, le problème sera résolu. C'est ce que nous estimons, compte tenu du taux d'amélioration actuel. Cela dépendra beaucoup de la demande du marché, mais c'est notre estimation.

À l'opposé, d'autres groupes, comme Volkswagen, voient un avenir moins certain se profiler. Dans une autre interview accordée à Automotive News, Murat Askel, le chef du département des achats du groupe allemand, a annoncé que le constructeur s'efforçait de résoudre le problème avec ses fournisseurs le plus rapidement possible. Toutefois, selon le dirigeant, il est presque impossible d'envisager aujourd'hui une date de fin pour cette crise.

Nous ne parlions jamais aux fournisseurs, maintenant nous connaissons leur modèle économique. Il ne suffit plus de s'en remettre aux fournisseurs de rang 1, nous devons regarder nous-mêmes derrière leurs propres "rideaux".