Le Tunnel du Mont Blanc commence à être vieillissant et a visiblement besoin d'une petite cure de jouvence. 

Il y a quelques jours, les deux sociétés de gestion, l'italienne et la française, ont annoncé sa fermeture "intermittente" pour les 18 prochaines années, pendant trois mois de l'année. Cette nouvelle a suscité une vive polémique au sein des institutions, qui prévoient un ralentissement du trafic de marchandises et des problèmes en cascade pour à peu près tous les secteurs.

Il s'agit de l'une des plus importantes voies de communication entrantes et sortantes en France et en Italie. Bien qu'elle ne soit pas située en position centrale sur le territoire, elle constitue une artère vitale la France, notamment pour le commerce, mais aussi pour le tourisme.

Effet domino

Selon la Confindustria et le président de l'autorité portuaire de Gênes, Savone et Vado Ligure, Paolo Emilio Signorini, la fermeture du tunnel au cours des prochaines années mettra tout le système logistique italien en crise ; en commençant par la route, mais aussi le maritime et le chemin de fer.

Le président national de Confindustria, Carlo Bonomi, a déclaré lors de l'assemblée de la Confindustria Genova :

Des fermetures de trois mois par an sont prévues pour les 18 prochaines années. J'en aurais volontiers parlé avec le Edoardo Rixi (le vice-ministre aux Infrastructures et aux Transports en Italie, NDLR) s'il était resté. Si le plan est confirmé, ce sera un coup dur pour tout le Nord-Ouest de l'Italie.

Je crois qu'il est nécessaire à ce stade de mettre immédiatement le deuxième tube du tunnel dans le pipeline. Mais la France s'y oppose et nous avons alors des doutes sur l'avenir.

En effet, l'une des principales solutions pour endiguer le problème pourrait être la création d'un deuxième tunnel parallèle, qui pourrait, pour le moment, compenser la fermeture du tunnel principal pendant les mois de travaux, et, à l'avenir, tenter de résoudre au moins en partie les problèmes historiques de l'état des routes de toute la zone, qui depuis des années affectent toute la Vallée d'Aoste, surtout pendant la saison estivale.

Traces d'amiante

Mais quelles sont les causes de ces fermetures à venir, qui devraient commencer en 2023 ? Sur le chantier de rénovation de l'asphalte, en avril 2021, des traces d'amiante ont été découvertes sur la voûte intérieure du tunnel. La quantité retrouvée n'est pas dangereuse pour l'homme, mais elle doit être éliminée au profit de nouveaux matériaux plus durables sur le plan environnemental.

Mais pourquoi y a-t-il de l'amiante dans le tunnel ? La réponse se trouve dans l'origine du tunnel lui-même. Sa construction, en effet, a été achevée en 1965, années où l'Italie figurait parmi les principaux producteurs d'amiante au monde. Peu coûteux et doté d'excellentes propriétés physiques et mécaniques, c'était un matériau à très haute résistance à la traction, ignifuge, à faible conduction thermique et, surtout, insonorisant.

Eurotunnel

L'Eurotunnel

Un matériau apparemment parfait pour construire différents types de structures, dont les tunnels notamment. Les problèmes sont toutefois apparus plus tard, au cours de son évolution naturelle, à la suite de processus hydrothermaux à basses températures et pressions, qui ont "cassé" ses fibres et l'ont rendu cancérigène.

Un nouveau revêtement

Outre l'élimination de l'amiante, la structure actuelle du tunnel du Mont-Blanc doit également être modernisée sur le plan routier, avec la pose d'un nouveau revêtement plus efficace et ayant un impact moindre sur l'environnement. Une nouvelle dalle de base sera également installée afin de rétablir une partie de la rugosité créée au fil des ans.

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?
Commentez!