L'Union européenne souhaite l'interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs en 2035 mais plusieurs pays font de la résistance, comme l'Italie et, depuis la semaine dernière, l'Allemagne, qui s'est abstenue dans le vote du texte et a provoqué son report.
Un accord entre les États membres et le Parlement européen avait pourtant été trouvé en octobre, et approuvé mi-février par les députés européens.
Ce blocage créé une certaines tension entre les différents gouvernements européens et interroge plusieurs constructeurs automobiles, qui investissent massivement dans la transition vers l'électrique, nombre d'entre eux ayant annoncé leur objectif de ne plus commercialiser de véhicules thermiques dès 2030.
Le gouvernement français veut maintenir les objectifs fixés pour 2035 et Clément Beaune espère convaincre l'Allemagne de respecter les accords qui avaient été trouvés.
"J'ai eu hier mon homologue allemand, ministre des transports, parce que c'est notamment lui qui a mené cette sorte de fronde contre l'objectif 2035", a précisé le Ministre délégué chargé des Transports sur LCI. "Il faut garder cet objectif, il est très important, y compris pour nos industriels. En France, en Allemagne, beaucoup de constructeurs sont engagés dans cette transition vers l'électrique."
En Allemagne, le Parti libéral-démocrate prône notamment la mise en place de carburants synthétiques pour justifier une prolongation du thermique, mais Clément Beaune voit surtout des questions de politique interne dans le revirement allemand.
"Il y a des inquiétudes. Je crois qu'il y a des discussions internes à la coalition allemande, pour être très clair, et peut-être un peu de positionnement politique. Il faut que l'on garde cette ambition. Si l'on ne garde pas cette ambition, nous serons balayés sur les plans industriel et écologique."
Un enjeu industriel
Aux yeux du ministre, il est nécessaire de maintenir le texte en l'état pour accompagner l'industrie automobile dans sa transition vers l'électrique, et surtout l'aider à être compétitive face à une concurrence chinoise qui se développe à grand train dans le secteur des véhicules zéro émissions.
"Il faut réussir 2035, accompagner le passage à l'électrique", a souligné Clément Beaune. "C'est dans plus de dix ans. D'ici là, les constructeurs produiront des véhicules électriques plus abordables pour les classes moyennes, pour les Français qui en ont besoin."
"Aujourd'hui, la voiture électrique est un produit de luxe. Il faut justement que cela devienne un produit qui ne soit pas seulement chinois, qui soit français et européen. Et ce n'est pas en donnant des contre-signaux que l'on va réussir céder cette voiture électrique accessible à tous."
Source: LCI