Découverte en novembre dernier dans les studios de design de Kia à Francfort, en Allemagne, la nouvelle Kia Rio débarque sur nos routes. Et après un premier contact statique qui nous avait laissé plutôt optimiste, l’heure est venue de se mettre au volant de cette nouvelle citadine qui sans complexe s’attaque au segment B, celui qui vend le plus en France, celui des citadines.
Il faut dire que la Kia Rio ne date pas d’hier. Apparue en 2000, l’actuelle génération remontait à 2011. Pas question de perdre plus de temps face aux ténors que sont les Renault Clio et Peugeot 208. La Kia Rio de 4ème génération change donc du tout au tout, quitte à se rapprocher un peu de la concurrence. Plus consensuelle, elle joue la carte à la fois d’un design plus attractif, et d’un équipement à la pointe de ce qui se fait sur le segment. Premier modèle d’une offensive lancée par Kia pour 2017 qui verra débarquer dès Genève la Picanto, puis la puissante berline Stinger et enfin un petit SUV, la Kia Rio va-t-elle détrôner le Kia Sportage, modèle le plus vendu de la marque chez nous ? Arrivera-t-elle à grappiller quelques précieux pourcentages de parts de marché à cette catégorie où les françaises règnent en maîtres ? Sera-t-elle qui fera définitivement décoller les ventes de la Kia en France ? Pour le savoir, nous avons choisi cette Kia Rio équipée du tout nouveau 3 cylindres 1.0 T-GDi essence de 100 chevaux.

Juste ce qu'il faut de caractère
Pour ce qui est du volet esthétique, cette Kia Rio laisse tomber ses formes ambiguës monocorps, presque de mini-monospace, pour se rapprocher de l’une des autres stars des citadines, la Volkswagen Polo. Proposée strictement en 5 portes, la Rio se rapproche de l’allemande avec ce capot rallongé. Avec 4,07 mètres de long, elle est pourtant 9 cm plus longue que cette dernière. C’est exactement comme une Renault Clio, à l’empattement un peu plus grand (2,59 m et 2,58m pour la Rio, mais moins large (1,72m pour la Clio, 1,74m pour la Rio).
Feux à LED de jour à l’avant (selon les versions), bouclier sportif avec une bouche béante, regard froncé et fameuse calandre "Tiger nose" (nez de tigre) qui prend toute la largeur, cette 4ème Kia attire les regards. De profil, la ceinture de caisse assez haute et creusée donne du muscle à l’auto, tandis que de l’arrière, la citadine joue la carte du dynamisme avec ce becquet intégré. A défaut de jouer la carte de l’originalité, la Kia Rio assure côté look. Surtout avec les jantes de 17 pouces de notre modèle d’essai !


De l'espace, mais pas de prise de risque
Finalement, à l’intérieur, c’est un peu le même mot d’ordre. Pas question de choquer ni de révolutionner, il faut assurer, notamment en la jouant sérieux… La rigueur du studio de design germanique, sans doute. Mais comme à l’extérieur, ça fonctionne bien ! Alors évidemment notre Kia Rio d’essai est équipée de la finition Premium qui ne devrait représenter qu’1/4 des ventes. Il n’empêche que la présentation est flatteuse, avec des plastiques moussés sur la planche de bord, un volant multifonctions qui sert notamment à contrôler l’ordinateur de bord entre les deux compteurs. Sur le haut de la planche de bord, un écran tactile "flottant" bien intégré, facile d’utilisation, et très complet. Les commandes de climatisation sont également bien intégrées, tandis que plusieurs rangements viennent agrémenter l’espace central avec des connectiques USB (Apple et Andoird Auto intégrés !), Auxiliaire ou prise 12V, avec plusieurs endroits où mettre votre smartphone. Un petit coffre est caché sous l’accoudoir central. Une impression général de qualité, qui font oublier que certains plastiques durs subsistent, notamment sur les portes avec les commandes de vitres ou de rétroviseurs.



Si à la place conducteur on trouve facilement sa position de conduite avec le volant réglable en hauteur, même derrière le conducteur il y a de la place ! En effet, les places arrière sont généreuses et accueillent sans problème des (deux) adultes, aussi bien au niveau des jambes que de la tête. Au moins pour des personnes d’1,80m. Un excellent point qui la place presque parmi les compactes ! Dernier mot sur le coffre, l’un des plus grands du segment, qui avec 325 litres est 25l plus grand que celui de la Clio, et 45l plus grand que celui de la Polo. Les places arrière rabattues, avec un plancher plat, on grimpe à 980 litres.

Volontaire le petit 3 cylindres !
Allez c’est l’heure de voir ce que le nouveau petit 3 cylindres essence 1.0 T-GDi a dans le ventre. Et au démarrage, bonne surprise, pas de bruits désagréables, pas de vibrations, le bloc se fait plutôt discret, notamment grâce à une bonne insonorisation. Souple, il devient un peu plus bruyant lorsque l’on accélère, voire même désagréable à l’oreille lorsqu’on le cravache un peu… ce qui n’arrivera sans doute jamais en utilisation quotidienne, pas besoin ! Bien qu’un peu creux sous 2100 tr/min, il se réveille au delà. Les rapports de la boîte de vitesse manuelle à 5 rapports sont un peu longs, mais le comportement dynamique est bien aidé par le nouveau châssis et des suspensions qui filtrent bien les nombreux trous de notre route d’essai, dans l’arrière pays portugais, dans la région de Cascais. En revanche, pour ménager vos lombaires, oubliez les jantes de 17 pouces, aussi belles soient elles ! En ville, cette Kia Rio fera des merveilles avec son rayon de braquage court et sa nouvelle direction à assistance électrique, très facile à mener. On est un peu plus réticents sur la pédale de frein, floue, au toucher spongieux, même si on finit par s’y faire.
Enfin soulevons un point important sur cette nouvelle Kia Rio : celui des aides à la conduite. Car la petite coréenne s’équipe de nombreux systèmes qui rendront la conduite plus sécurisante et qui, il n’y a pas longtemps, étaient encore destinées au segment supérieur, dont l’alerte au franchissement involontaire de ligne et surtout le système de freinage d'urgence autonome avec détection des piétons. De série sur la finition Premium, ils sont disponibles en option sur le reste de la gamme, même en finition d’accès. Caméra de recul, régulateur et limiteur de vitesse sont également de la partie.

Conclusion
Si le bloc 1.2 MPI essence également devrait représenter le gros des ventes, avec ses 84 chevaux, il se montre malheureusement un peu juste. En revanche, ce nouveau 3 cylindres 1.0 T-GDi va comme un gant à cette nouvelle Kia Rio qui au-delà de son moteur volontaire et de sa conduite sécurisante, ne manque pas d’atouts ! Consensuelle esthétiquement, la citadine coréenne perd en personnalité ce qu’elle gagne en équipements et en agrément de conduite. Et c’est peut-être ce qu’on demande avant tout à une voiture à usage quotidien !
Autant dire tout de suite que Renault et Peugeot auraient tort de sous-estimer cette 4ème génération de Kia Rio qui a un dernier argument de poids : le prix ! Proposée à partir de 13’490 € avec le bloc essence de 84 ch et en finition Motion, elle grimpe à 19’620 € pour notre version d’essai, intégrant le dispensable Pack Design à 300 € (Jantes alliage de 17 pouces et pédalier alu). Par rapport à une Renault Clio à motorisation (0.9 TCe) et équipement équivalents, ou encore une Citroën C3, la Rio est près de 1000 euros moins chère. Sans oublier l’un des arguments clé de Kia : la fameuse garantie de 7 ans ou 150’000 km ! Même loin devant niveau ventes, les références tremblent déjà !
Photos : Mael Pilven / Motor1.com
Points forts | Points faibles |
Habitabilité, notamment le coffre | Présentation intérieure un peu sage |
Équipement très complet | Jantes de 17 pouces à éviter |
Confort de conduite et tenue de route |
Galerie: Essai Kia Rio
Kia Rio