Alors que la Corée du Nord multiplie les essais de missiles balistiques pour impressionner ses voisins, voici que son voisin de la Corée du Sud réplique à cette démonstration de force de manière tout à fait inattendue.
Il n’y est ici pas question de charge conventionnelle ou non conventionnelle, mais d’un missile à 4 roues au potentiel dévastateur. Plus que les automobiles chinoises ou russes circulant à ses frontières nord, ce sont surtout les GTi japonaises et européennes qui sont visées par le centre de développement ultra-secret de Namyang en Corée du Sud.
Ce missile se nomme Hyundai i30 N. C’est l’aboutissement de plusieurs années de recherche et la volonté de frapper fort, tout de suite.
Une guerre éclair à destination des Renault Mégane RS, Volkswagen Golf GTI, Peugeot 308 GTI, Honda Civic Type-R et Seat Leon Cupra R, qui se matérialise aussi par un changement de stratégie.
Convaincu qu’il n’arrivait pas à développer des sportives jouant sur un pied d’égalité avec les références du segment, Hyundai a pris le problème à l’envers et s’est entouré des meilleurs spécialistes européens pour développer sa nouvelle arme.

N pour Namyang
Le blason N (pour Namyang) est donc le fruit d’une plus large ouverture d’esprit. Et la première munition a être tirée se nomme i30 N.
Au départ, rien ne prédestinait la gentille compacte à tourner sur la boucle nord du Nürburgring. À commencer par sa ligne assez sage. Pour cette version sportive, la marque coréenne a toutefois apporté des évolutions significatives à sa sage i30 sans pour autant verser dans le tuning sauvage.
La proue de la i30 N gagne un nouveau bouclier et un spoiler souligné par un liseret rouge. De profil, les passages de roues élargis abritent de très belles jantes de 19 pouces et des étriers de freins flottants de couleur rouge. La poupe est sans doute la partie la plus réussie avec un becquet bien intégré, un diffuseur généreux abritant deux sorties d’échappement de bon diamètre...
Ce traitement est encore plus discret à bord, avec une ambiance plus cossue que réellement sportive, mais force est de constater que le choix de la discrétion a notre préférence.





Sobre et de bon goût
Ce qui n’empêche pas la Hyundai i30 N de soigner certains détails. L’instrumentation "à l’ancienne" est une vraie réussite, de même que le nouveau volant à jante épaisse et le joli levier de vitesses qui donnent le ton. On ne tarde pas à trouver une bonne position de conduite, d’autant que les sièges sport proposent un réglage des lombaires et de la longueur d’assise, alors que le volant est aussi réglable en hauteur et en profondeur.
Pour le reste, l’environnement est assez classique, avec tout de même un grand écran multimédia de 8 pouces, et un GPS dont la cartographie manque encore de précision.
Un mot enfin de l’habitabilité qui est plutôt généreuse, que ce soit en espace intérieur ou dans le coffre, même si ce dernier pâtit d’un seuil trop élevé (395 litres de volume).
C’est en Italie, et plus précisément sur le circuit de Vallelunga (et dans ses alentours) que nous sommes allés essayer la Hyundai i30 N. Un choix courageux de la part du constructeur tant les routes y sont en mauvais état.

Un confort viril
Disons le tout suite, la Hyundai i30 N n’est pas la mieux amortie de sa catégorie. Sur ce point, les Volkswagen Golf GTI et Seat León Cupra font mieux. Équipée d’un amortissement piloté de série, la coréenne reste assez ferme même en mode confort, ce qui la destine tout de même à une clientèle avertie. Mais elle compense cette relative raideur par une efficacité inédite pour une production signée Hyundai.

Taillée pour la conduite sportive
Bien chaussée en Pirelli P Zero – spécialement développés pour elle –, profondément remaniée du train avant, elle bénéficie en outre d’une direction enfin informative et d'un différentiel électronique à glissement limité.
Passés les premiers tours de roue à jauger son potentiel, nous décidons d’augmenter la cadence et la i30 N se prête volontiers à l’exercice. Si sa prise de roulis est plus prononcée que sur une Honda Civic Type R par exemple, la précision de son train avant et le mordant de ses gommes en étonneront plus d’un. À commencer par votre serviteur. La i30 N se place bien en virage, et se montre très progressive à l'accélération malgré une puissance qui passe aux seules roues avant – merci le différentiel autobloquant ! –. Peut-être moins joueuse qu'une Peugeot 308 GTI, la Hyundai i30 N offre un bon compromis pour celui qui souhaite s'initier à la conduite sur circuit.



Jolie bande son
Ces bonnes dispositions ne s’arrêtent pas là, puisque la mécanique est au diapason. Le 2.0 litres T-GDI développe 275 ch et 353 Nm de couple (378 Nm avec la fonction Overboost). Ici encore Hyundai a surpris son monde en ne bridant pas trop la mécanique par un étagement de boîte trop long. Priorité aux performances, avec une mécanique plutôt explosive, qui reprend dès les plus bas régimes avec une belle volonté. Ça pousse vraiment très fort, et la bande son est – une fois n’est pas coutume – au rendez-vous. En enclenchant le mode N, la sonorité se fait plus présente et les pétarades de l’échappement à chaque retour de gaz y sont pour quelque chose.

Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la commande de boîte ferme et assez précise permet de se consoler de l’absence de transmission à double embrayage. Mais c’est vraiment pour chipoter. Hyundai a aussi pensé aux adeptes du talon pointe et leur rend la tâche encore plus aisée, avec un système de talon pointe automatique ! Le fameux Rev Matching. En revanche, Hyundai pourrait raccourcir la course d’embrayage, trop longue à notre goût (et coupable de faire caler la i30 N à très basse vitesse), mais aussi soigner les consommations à l’avenir (difficile de descendre sous les 10 litres aux 100 km).
Un tarif intéressant, malgré le gros Malus
Après quelques heures passées à son volant, la Hyundai i30 N a fait davantage que nous convaincre. C'est une belle réussite. Le constructeur annonce une commercialisation début novembre, à un tarif de 34'800 €, mais pénalisé par un malus supplémentaire de 3290 €. Parmi les concurrentes les plus proches, on citera les Peugeot 308 GTi (38'700 € avec Malus de 410 €) et Volkswagen Golf GTI Performance 5 portes (37'140 € avec Malus de 1153 €).
Si le blason de la Hyundai i30 N est pour le moment moins huppé, la compacte coréenne se rattrape par sa dotation de série ultra-complète : jantes alliage de 19 pouces, sellerie cuir et alcantara, caméra de recul, climatisation automatique 2 zones, GPS... Kim Jong-un n'a qu'à bien se tenir !
Points positifs | Points négatifs |
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Première réussie | Consommation élevée |
Performances et tenue de route | Sécheresse de la suspension |
Dotation très généreuse | Concurrence nombreuse et affûtée |
Galerie: Essai Hyundai i30 N : les photos
Hyundai i30 N 275 ch