Il y a quelques années, beaucoup de constructeurs investissaient le segment des monospaces. Le succès de ces modèles familiaux a pourtant été de courte durée, sans doute à cause de l'avènement des SUV. Aujourd'hui, il en reste quand même quelques-uns sur le marché, les derniers résistants d'une certaine façon. La famille se divise essentiellement en deux catégories : les "gros" modèles (type Renault Espace) et les compacts (comme le Scénic). Quant aux modèles urbains (Renault Modus, C3 Picasso, Kia Venga), ils ont un à un disparu du paysage ces derniers temps, exception faite du Fiat 500L qui est un peu à part.
Il règne donc une persistante odeur de sapin autour de ce marché. Malgré cela, Volkswagen continue de croire aux chances de sa Golf Sportsvan. Le constructeur allemand vient même de lui administrer une cure de jouvence, avec à la clef quelques retouches esthétiques, de nouveaux moteurs et une dotation revue. Il était donc opportun d'essayer cette nouvelle mouture, ce que nous avons fait en prenant le volant d'une Golf Sportsvan 1,5 litre TSI de 130 chevaux.

Subtil repoudrage
Chez Volkswagen, les évolutions esthétiques sont d'une façon générale très mesurées. La Golf Sportsvan n'échappe pas à la règle et ressemble comme deux gouttes d'eau à son prédécesseur, même s'il y a bien quelques changements à signaler. La calandre, plus nette, se résume désormais à une barrette centrale entourée de deux joncs chromés (contre trois barrettes simples précédemment). Les boucliers ont été redessinés, tout comme les antibrouillards à l'avant. Les feux arrière adoptent la technologie LED, qui est aussi celle des nouveaux feux de jour dans les optiques avant. Les versions hautes héritent de phares full LED (au lieu de phares xénon). Le choix en matière de jantes évolue et le nuancier compte désormais un Rouge Cranberry. Voilà, tout est dit !


L'intérieur évolue de façon encore plus subtile et se contente de quelques nouveaux décors et d'un système d'infotainement mis à jour. À ce propos, l'écran tactile 9,2" de notre finition haute est à la fois chic et réactif. Il est associé à un système de commandes gestuelles.
Pour le reste, on retrouve donc une planche de bord bien connue, avec ses nombreux rangements, ses matériaux flatteurs, ses assemblages impeccables.... et aussi son manque de fantaisie ! Dommage, d'autant que les T-Roc et Polo ont prouvé que Volkswagen était capable de faire des choses un peu plus gaies.
La firme allemande a par ailleurs revu la dotation en matière d’aides à la conduite. Le freinage automatique d’urgence avec détection des piétons est maintenant livré de série, tandis que l'assistant de conduite dans les embouteillages, l'aide au stationnement Park Assist 3.0 et l'alerte vigilance sont proposés en option.


Indéniablement, la Golf Sportsvan a le sens de l'accueil. Sur notre modèle d'essai doté d'un toit ouvrant panoramique, l'habitacle est baigné de lumière. Les passagers arrière profitent d'une belle garde au toit et d'un espace important pour caser leur jambes. La banquette 60/40 coulisse sur 18 centimètres, ce qui permet de trouver le compromis idoine entre habitabilité et volume de coffre, lequel varie entre 500 et 590 litres selon la configuration adoptée (des chiffres tout à fait honorables). Une fois la banquette rabattue, le volume de chargement atteint 1520 litres.
Sur la route : le confort avant tout
Ceux qui se tournent vers les monospaces accordent en général beaucoup d'importance au confort. Et moins à la conduite. Ce constat semble partagé par les hommes de Volkswagen, qui proposent avec la Golf Sportsvan un véhicule douillet mais pas vraiment excitant à conduire.
Commençons donc par le point positif, à savoir le confort. Sur la route, le monospace allemand est une voiture apaisante, qui préserve ses passagers des agressions extérieures. Ses amortisseurs gomment efficacement les aspérités du bitume et son insonorisation est tout à fait correcte. De plus, les sièges sont bien dessinés et suffisamment moelleux. La longueur des assises à l'avant est agréable, tout comme la bonne visibilité. Enfin, la douceur des commandes est également appréciable. Bref, les kilomètres défilent en toute quiétude.

L'ensemble moteur-boîte est en outre convaincant. Le quatre-cylindres TSI de 130 chevaux de notre modèle d'essai est un des trois nouveaux moteurs apparus à l'occasion du restylage. Il peut fonctionner sur deux cylindres dans certaines conditions, ceci afin de limiter les consommations (Volkswagen parle de gestion active des cylindres). Dans les faits, la Golf Sportvan semble effectivement assez frugale.
Ce petit moteur turbo brille sur le plan de l'agrément, mariant à la fois douceur et discrétion. Secondé par une boîte de vitesses manuelle bien étagée, il offre au monospace allemand des performances tout à fait convenables, et l'on s'insère sans aucune peine sur voie rapide. Le 0 à 100 km/h en 9,6 secondes confirme cette belle vélocité. On peut à la limite regretter un petit manque de coffre à bas régime, mais cela est à peine perceptible.
En revanche, ne vous attendez pas à vivre le grand frisson au volant de la Golf Sportsvan. Clairement, celle-ci n'aime pas être brutalisée. Les mouvements de caisse, bien contenus à vitesse normale, deviennent plus présents lorsqu'il s'agit d'enchaîner promptement les virages, sans que cela soit dangereux toutefois. La direction légère est bien agréable en ville mais s'avère trop inconsistante sur le réseau secondaire. Dans ces conditions, il n'est sans doute pas judicieux d'opter pour le moteur de 150 ch, certes plus performant mais peut-être moins adapté à la philosophie du véhicule.
Conclusion
La Golf Sportsvan se montre pratique et accueillante, deux qualités qui font d'elle un bon monospace. Clairement, les réglages du châssis favorisent le confort, d'un excellent niveau d'ailleurs, au détriment du dynamisme. Le comportement routier est d'une grande neutralité, ni dangereux ni enthousiasmant. Quant au nouveau moteur de 130 chevaux, il est à la fois discret, performant et sobre. Nous avons en effet relevé lors de notre essai – essentiellement réalisé sur autoroutes et routes secondaires – une consommation moyenne d'environ 7,5 litres, ce qui est tout à fait raisonnable.
La Golf Sportsvan en finition Carat est vendue à partir de 31'200 euros. C'est cher, mais la dotation est complète. Citons pêle-mêle l'écran tactile 8", la navigation, la caméra de recul, le régulateur de vitesse adaptatif, la climatisation automatique, le système d'ouverture et de démarrage sans clef ou encore les phares full LED. À titre de comparaison, un Citroën C4 Picasso PureTech 130 en finition Shine débute à 30'950 euros, un Renault Scénic TCe 140 en finition Intens à 30'600 euros (la dotation varie forcément un peu d'un modèle à l'autre).
En résumé, la Golf Sportsvan est l'antithèse parfaite d'une voiture plaisir. Comprenez qu'elle cherche avant tout à satisfaire les besoins de la famille, qui appréciera ses nombreux aspects pratiques et son habitabilité. Le conducteur n'est pas mal loti non plus mais son plaisir passe au second plan.
Points positifs | Points négatifs |
---|---|
Habitabilité | Conduite peu enthousiasmante |
Confort | Manque de fantaisie |
Moteur assez sobre | Prix un peu élevé |
Galerie: Volkswagen Golf Sportsvan
Volkswagen Golf Sportsvan 1,5 TSI 130 Evo