Le Citroën C4 Picasso seconde génération, on ne le présente plus. Il s'agit aujourd'hui du monospace de référence dans sa catégorie. Il surpasse assez aisément les deux anciennes générations de Peugeot 5008 et Renault Scenic. Mais avec l'arrivée d'une toute nouvelle génération pour ces deux derniers modèles, Citroën se devait de réagir et offrir une petite mise à jour de mi-carrière à son best-seller.
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Si, comme à l'accoutumée lors des restylages, les changements sont à peine perceptibles, le Citroën C4 Picasso n'en avait pas réellement besoin à vrai dire, même si ce petit coup de jeune esthétique lui sied plutôt bien. Un peu plus ludique et haut en couleur grâce à un nouveau nuancier, le monospace aux chevrons s'inscrit pleinement dans la nouvelle politique feel good du constructeur français qui espère bien surfer sur cette tendance et concrétiser avec la nouvelle Citroën C3 !
Une évolution tout en douceur
Globalement, peu de choses changent sur ce nouveau Citroën C4 Picasso. On remarque simplement l'arrivée d'un bouclier avant plus travaillé et orné de quelques éléments noirs laqués au niveau de la calandre et du cerclage des antibrouillards. On note également l'apparition de quelques joncs chromés à ce niveau et d'optiques avant assombries. À l'arrière, même traitement pour les feux avec une signature lumineuse toujours à effet 3D mais aux formes différentes.
En dehors de cela, on retrouve forcément ces fameux optiques à double étage à l'avant, une ceinture de caisse assez haute et un ensemble plutôt homogène et anguleux, avec des formes qui aspirent à la sympathie. L'esprit feel good y est, et à l'occasion justement, Citroën a ajouté de nouvelles teintes plutôt originales au nuancier de couleurs comme notre teinte sobrement baptisée "Sable" au traitement nacré, ou encore le "Lazuli Blue", une couleur elle aussi nacrée et un peu moins discrète.
Pour les jantes de 17 pouces "Aquilon" de notre modèle d'essai basé sur la finition Shine (soit le plus haut niveau de finition chez Citroën), c'est plutôt agréable à l'œil avec ce traitement bi-ton. De plus le confort n'est pas trop altéré par cette monte. Citroën propose en option des jantes de 18 pouces "Eole", très esthétiques mais jouant sûrement sur le confort de conduite.



Un habitacle zen et fonctionnel
À l'intérieur, on retrouve un ensemble très épuré, quasiment sans aucun bouton, où il fait clairement bon vivre. L'ensemble est plutôt qualitatif, les matériaux sont de bonne qualité hormis peut-être les plastiques bas, si vraiment on y porte attention. Le tableau de bord est recouvert de plastique moussé et l'alliance entre le noir et le beige au niveau des contre-portes et de la console centrale va à merveille à la voiture. Deux couleurs que l'on retrouve également au niveau des sièges en cuir, d'excellente qualité, comme à l'accoutumé au sein du Groupe PSA soit dit en passant. Sièges qui n'offrent malheureusement pas le maintien nécessaire.
En terme de technologies embarquées, le Citroën C4 Picasso est convaincant et fait dans l'originalité avec ce double écran déporté. On retrouve un grand écran sur la partie supérieure qui regroupe toutes les informations liées à la conduite, l'instrumentation n'étant plus physique mais numérique, et plus bas, un écran tactile qui a gagné en fluidité par rapport à l'ancienne version. La navigation parmi les menus est maintenant plus fluide, même si l'ergonomie est à revoir, comme la gestion de la ventilation non pas contrôlable via des boutons physiques, mais directement de l'écran tactile et qui demande de quitter un instant les yeux de la route. Un souci que l'on retrouve notamment sur la Peugeot 308.

Pour bon père de famille
Loin d'être enthousiasmante, on ne peut pas vraiment dire que l'on vit le grand frisson quand on conduit un C4 Picasso. Ce n'est pas ce que l'on recherche. Quand l'on décide d'acheter un monospace, c'est avant tout pour l'habitabilité, le confort et surtout la capacité de chargement. Et le C4 Picasso, dans ce domaine, fait clairement le job. Longtemps seul véhicule à proposer trois vraies places à l'arrière (donc la possibilité de placer trois sièges auto par exemple), les récents Volkswagen Touran et Renault Scenic s'en sont également inspirés.
Disponible sous deux carrosseries différentes, un cinq places et un sept places (notre modèle d'essai), le Grand C4 Picasso comme on l'appelle, bénéficie d'une troisième rangée et de deux sièges supplémentaires. Certes, les personnes assises à la troisième rangée ne bénéficieront pas du meilleur du confort de la voiture, mais il y a clairement de quoi dépanner, et même plus encore quand il s'agit de petit gabarit. Forcément, une fois les deux sièges utilisés, le volume du coffre diminue drastiquement et les 645 litres de base sont bien divisés par trois.


Sur la route, la voiture est plutôt légère avec ses 1476 kilos à vide et bénéficie donc d'une belle agilité pour ses 4,6 mètres de longueur. Nous bénéficions de la motorisation BlueHDI 2.0 litres 150 chevaux combinée à la boîte automatique EAT6 fournie par Aisin pour l'occasion, et l'association de ces deux éléments est plutôt bonne. Les relances sont correctes et la boîte est assez souple et dynamique sans pour autant égaler la DSG de chez Volkswagen. Il faut dire que Citroën revenait de loin avec son ancienne boîte robotisée ETG à simple embrayage qui aliénait l'excellent confort de la voiture par des à-coups à chaque passage de rapport.
Justement à ce sujet, la voiture s'avère très confortable et fait toujours honneur à Citroën dans ce sens. Nous avons cependant remarqué une prise de roulis assez prononcée mais logique pour ce type de produit. En conduite dynamique le Grand C4 Picasso tient le cap, sans fioritures, la direction est un peu lourde à certains moments, mais personnellement, je ne suis pas gêné. La visibilité est l'autre énorme avantage de la voiture. À l'époque où l'on diminue drastiquement les surfaces vitrées au profit du design en y rajoutant des radars pour combler ce manque, le C4 Picasso lui bénéficie d'une large surface vitrée qui permet de manœuvrer en toute sérénité.

Conclusion
À la question : est-il toujours le leader ? Nous serions tentés de répondre oui. Malgré ses 3 ans d'existence maintenant et une concurrence qui s'est affutée avec le temps, le C4 Picasso conserve toutefois un look pour le moins original, conjugué à des motorisations convaincantes et surtout à une habitabilité hors du commun. Nous serions même tentés de dire qu'il s'agit sûrement du monospace le plus malin de son segment, et Citroën a su bien profiter du manque d'inspiration de ses concurrents pour offrir une nouvelle voiture qui rompt avec l'aspect originel des monospaces.
Disponible à partir de 27'150€, le Citroën Grand C4 Picasso se place au dessus du Volkswagen Touran qui demande en entrée de gamme 25'070€, mais qui ne dispose pas de la troisième rangée, celle-ci étant une option facturée 580€. Même par rapport au BMW Série 2 Gran Tourer disponible à partir de 26'490€, le Grand Picasso peut paraître onéreux, sauf que sur les deux allemandes, l'interminable liste des options révèle, au final, un prix supérieur à niveau d'équipements et motorisation équivalentes. Notre modèle d'essai en finition Shine facturé 42'650€ est finalement en moyenne 2000€ plus abordable que la BMW ou la Volkswagen à équipements et motorisation équivalentes. Le Citroën C4 Picasso a encore de beaux jours devant lui, mais attention tout de même à l'arrivée en force du nouveau Renault Scenic.
Photos : Yann Lethuillier / Motor1.com
Points positifs | Points négatifs |
Alliance moteur - boîte de vitesses | Comportement parfois pompeux |
Design pour le moins original | Ergonomie des menus |
Technologies embarquées | Prise de roulis trop importante |