Si vous êtes allés sur le stand Peugeot du Mondial de Paris 2016, la star, c’est lui : le nouveau Peugeot 3008. Une seconde génération qui fait entièrement peau neuve et qui se démarque de manière radicale de son prédécesseur en affichant clairement une identité de SUV, nouveau cheval de bataille de la marque au Lion. Mais Peugeot mise également sur un nouveau positionnement haut de gamme, ne visant donc pas tant le Renault Kadjar que directement les références allemandes. Volkswagen Tiguan en tête. Et force est de constater que c’est plutôt réussi, d’autant plus dans cette version GT que nous avons pu essayer, équipée du bloc 2.0 BlueHDi diesel de 180 chevaux. La plus puissante, la mieux équipée, mais également la plus chère des versions du nouveau 3008. Essai sur les routes italiennes, entre Emilie-Romagne et Toscane.

Essai Peugeot 3008 GT

Un vrai look de SUV

Côté design, il suffisait de tendre l’oreille après des visiteurs du Mondial de l’Automobile de Paris pour se rendre compte de l’engouement pour ce nouveau design du Peugeot 3008. Une carrure plus imposante, plus statutaire, un design très travaillé, on est loin des rondeurs presque insipides du premier du nom. Et ce n’est pas seulement vrai sous les projecteurs du stand du Mondial, mais également sur la route où ce 3008 GT fait également preuve d’une certaine élégance. Regard perçant ("félin" comme aime à le dire Peugeot, évidemment), chromes apparents que ce soit pour le sabot avant, les coques de rétroviseurs, les baguettes qui prolongent les feux avant façon Range Rover Evoque, les bas de caisse latéraux, jantes de 19 pouces biton…

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Et puis il y a sur notre modèle d’essai cette fameuse couleur de carrosserie "Coupe Franche", plutôt discrète dans cette tonalité de gris, une option à quand même 800 euros sur notre modèle, qui ajoute encore au dynamisme visuel du véhicule. Un clin d'oeil aux 208 et 308 GTi. A noter que seul un discret badge GT sur les flancs et sur le hayon viennent préciser qu’il s’agit du modèle le plus puissant.

Essai Peugeot 3008 GT

Un habitacle en avance sur son temps

Mais si l’extérieur est très réussi, l’intérieur l’est encore plus. Reprenant l’idée de cockpit d’avion de la première génération, il a été modernisé et offre un habitacle unique dans la production automobile actuelle. Dans cette version GT, une fois franchis les seuils de portes chromés siglés Peugeot, on prend place dans des sièges en cuir Nappa (option à 2000 euros…), au dessin enveloppant, réglables électriquement, et surpiqués de la tête aux pieds. En face du conducteur, le petit volant que réserve cet i-Cockpit, qui offre une prise en main parfaite, d’une part pour ses réglages en hauteur et profondeur, d’autre part pour ses deux méplats en haut et en bas. Intuitivement, on met les mains à 10h10, de quoi ravir les auto écoles ! À noter que contrairement à une 2008 ou une 308, dans lesquelles le haut du volant me cachait une partie des compteurs, dans ce 3008, j’ai personnellement trouvé la position de conduite idéale.

Essai Peugeot 3008 GT
Essai Peugeot 3008 GT

Et puis il y a cet écran face au conducteur, qui remplace les compteur, et permet d’afficher comme dans les Audi équipées du Virtual Cockpit et l'Active Auto Display de Volkswagen, diverses informations, de la navigation (très pratique juste en face de soi !) à la radio en passant par les compteurs digitaux. Il y a même un mode minimaliste qui permet d’afficher le stricte minimum. En option sur le Volkswagen Tiguan, il est de série sur le premier niveau de finition du 3008 !

Passons rapidement sur les "Toggle Switches", ces "touches piano" au centre de la console centrale qui permettent d’accéder rapidement à un certain nombre de fonctions, ou de menus sur l’écran central, sur cette crosse chromée qui entoure le nouveau levier de boîte automatique (EAT6), lequel est très facile à prendre en main et très esthétique, ou encore ces habillages en chêne véritable, tous du plus bel effet. Des rangements ? Il y en a au centre avec un accoudoir qui s’ouvre sur un gigantesque espace, un espace pour recharger son téléphone par induction… Petits bémols cependant : on regrettera le qualité de certains assemblages, des places arrière presque un peu juste au niveau des genoux pour un adulte (d’1,80 mètre). La banquette est rabattable en 2/3 - 1/3, offre un plancher plat une fois repliée, et le coffre offre une belle contenance, de 919 litres à 1961 litres.

Essai Peugeot 3008 GT

Le plus puissant des 3008

Partons désormais sur les routes d'Emilie Romagne et de Toscane au volant de cette version diesel 2.0 BlueHDi de 180 chevaux, la plus puissante de la gamme. Et les attentes sont grandes, tant la première génération était appréciée pour son comportement et sa tenue de route. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, ce nouveau 3008 restera à coup sûr l’une des références du segment. Le petit volant donne envie de conduire de manière sportive, au moins dynamique, et le SUV sochalien se prête au jeu sans rechigner. Sur les petites routes sinueuses, ce petit volant est un véritable atout, et le 3008 d’enrouler les virages à vive allure, sans broncher, sans roulis ou presque, accroché à la route. Agile, sans rien sacrifier de son confort, il filtre plutôt bien les irrégularités de la route, malgré ses jantes de 19 pouces. Seuls les sièges se sont avérés un peu fermes lors de l’essai. Sous les 2’000 tr/min, et malgré les 180 ch, ce 3008 GT diesel est un peu à la peine. Mais dès que l’on appuie un peu, le moteur répond présent, et offre même de bonnes accélérations et relances avec son couple de 400 Nm.

Le petit volant donne envie de conduire de manière sportive, au moins dynamique, et le SUV sochalien se prête au jeu sans rechigner.

De son côté, la boîte de vitesse EAT6 offre également un bon agrément sur cette motorisation diesel, sans à coups, avec des passages de rapports plutôt doux et bien sentis. On trouve également également un mode manuel, avec palettes au volant, qui permet de mieux relancer le 3008 sur des routes de montagnes, même si l’on s’emmêle un peu les pinceaux entre le petit volant et les palettes qui restes fixes. Quant au mode Sport de cette boîte automatique, il change encore la configuration moteur du 3008, avec des montées en régime plus franches, une direction qui se raffermit, et un gadget, le bruit du moteur qui est renforcé par une "couleur sonore" diffusée dans les haut-parleurs, comme si l’échappement était lâché. Sauf que là, c’est un peu trop présent, et pas forcément agréable alors que le moteur, de base, se montre plutôt discret dans l’habitacle. Heureusement, on peut rentrer dans les réglages et diminuer voir annuler l’effet. N’est pas Porsche ou Audi (et leurs échappements actifs) qui veut !

À noter que le Peugeot 3008, tout SUV qu’il est, ne propose pas les 4 roues motrices. Ce sont donc les roues avant qui motricent, et sont difficiles à prendre en défaut, même sur le mouillé.

Essai Peugeot 3008 GT

Quid des petits moteurs ?

Lors de notre essai, nous avons pu également nous mettre brièvement au volant de deux motorisations "coeur de gamme", celles qui seront parmi les plus vendues sur notre marché français. La première, le 3 cylindres essence 1.2l PureTech de 130 chevaux, s’est montrée particulèrement efficace, et bien aidée par une boîte manuelle à six rapports bien étagée. Les montées en régime sont franches, pas du tout poussives, et le bruit du moteur plutôt discret. Quant à sa finition, Allure, mêlant tissu et cuir, elle était à peine moins flatteuse que la GT Line.

Essai Peugeot 3008 GT
Essai Peugeot 3008 GT
Essai Peugeot 3008 GT

Autre motorisation testée brièvement, le diesel 1.6l BlueHDi de 120 chevaux, équipé de la boîte EAT6, dans une finition GT Line. Et là encore ce 3008 s’est montré plutôt vif, même si à bas régime, le moteur, malgré le turbo, a un peu de mal à répondre. Mais quand on appuie, les relances sont plutôt franches et la puissance largement suffisante pour le lancer en toutes situations. Quand à son système Advanced Grip Control, dont la molette se situe au pied de la boîte de vitesse EAT6, il permet de sortir des sentiers battus sans problèmes et de choisir parmi un mode boue, sable, neige… Idéal pour les sorties à la campagne !

Essai Peugeot 3008 GT
Essai Peugeot 3008 GT
Essai Peugeot 3008 GT

En conclusion

Si la première génération du Peugeot 3008 était déjà bien née, le nouveau 3008 sent le best seller à plein nez. N’en déplaise au Renault Kadjar qui risque d’en pâtir ! Ce nouveau SUV qui arrive en concession en cette mi-octobre 2016 a tout pour plaire, ou presque. Un physique musclé et travaillé, un intérieur sans équivalent chez la concurrence, des aides à la conduite à foison (de série dès la première finition le 3008 est équipé du régulateur adaptatif de vitesse avec fonction stop ou encore de la reconnaissance des panneaux)… Autant d’éléments qui affirment la véritable montée en gamme de ce Peugeot 3008 de deuxième génération.

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Alors évidemment, cela a un prix puisque proposé à partir de 41’650€, le Peugeot 3008 GT de notre essai grimpait même au-delà des 45’000€ avec ses différentes options, ce qui n’est quand même pas donné. Mais c’est assumé par Peugeot qui va ainsi chercher le Volkswagen Tiguan sur son terrain, en l’occurence la version 2.0 TDI de 190 chevaux, dans sa finition Carat et avec la boîte DSG7. Et si l’Allemand n’est pas tout à fait aussi bien équipé que son nouveau concurrent français, en revanche, il possède lui la transmission intégrale. Et à propos de transmission intégrale, sachez que Peugeot a tout prévu puisqu’une version hybride rechargeable essence PHEV est dans les cartons, avec un moteur électrique qui entraînera en plus les roues arrière. Un mode 100% électrique est également prévu sur le modèle. En revanche, il faudra encore patienter un peu, et c’est peu de le dire, car ce 3008 hybride ne verra pas le jour avant 2019. Dommage !

Photos : Mael Pilven / Motor1.com

 

 

Points positifs  Points négatifs
Vrai look de SUV  Prix de cette version GT au-delà des 40'000€
Habitacle "iCockpit" sans équivalent  Détails d'assemblage intérieur décevants
Qualités dynamiques, tenue de route  

Galerie: Essai Peugeot 3008 GT

Peugeot 3008 GT BlueHDi 180

Motorisation Quatre cylindres diesel turbo, 1197 cm3, injection directe, 4 soupapes par cylindre
Puissance 180 ch à 3750 tr/min / 400 Nm à 2000 tr/min
Transmission Boîte automatique EAT6 à 6 rapports
Type de transmission Traction avant
0-100 km/h 8,9 secondes
Vitesse de pointe 207 km/h
Poids 1290 kg
Volume de coffre 520 litres / 1482 litres
Places 5 places
Economie de carburant Urbain : 5,5 l/100 km / Extra urbain : 4,4 l/100 km / Mixte : 4,8 l/100 km
Prix de base 41'650 €
Prix de la version testée 45'090 €