Vous l'avez peut-être déjà entendu ou lu un peu partout, certains pensent que la berline ou le break, c'est désormais de l'histoire ancienne. L'avenir appartiendrait donc aux SUV. À en croire les chiffres de ventes, effectivement, nous pourrions leur donner raison.
Sauf que le législateur est passé par là entre-temps, et avec des objectifs en termes de CO2 toujours plus sévères, le SUV ne sera peut-être plus roi encore très longtemps. Pourquoi ? Parce qu'avec un poids plus élevé qu'une berline et un Cx plus important, les consommations et les émissions de CO2 grimpent en flèche, rendant ainsi le SUV bien moins efficient que la berline à segment équivalent. Et devinez qui peut offrir autant, voire même plus d'habitabilité qu'un SUV ? Les berlines et les breaks.
Dans la catégorie, les stars sont les Renault Talisman, Peugeot 508, Volkswagen Passat, Škoda Superb, Mercedes Classe C et autres Audi A4. Elles sont nombreuses, mais on a souvent tendance à en oublier quelques-unes au moment de faire son choix : la Mazda6. Celle qui mène une carrière plutôt discrète en Europe ne manque pourtant pas d'atouts, même si son âge maintenant avancé pourrait lui jouer des tours, notamment en termes de technologies embarquées.


Des restylages salvateurs
Sauf que Mazda, depuis quelques années, c'est la marque qui monte. Aujourd'hui, la marque peut clairement revendiquer des velléités de constructeurs premium, tandis que d'autres se targuent de ces attributs, sans véritable fondement. Au milieu de l'année 2018, la Mazda6 a largement évolué avec une planche de bord entièrement revue, lui permettant de revenir dans la course face à des concurrentes plus récentes. D'une manière générale, si vous optez pour l'achat d'une Mazda6, vous n'aurez plus vraiment le choix, ce sera haut de gamme ou rien d'autre. En effet, il n'y a plus qu'une seule finition disponible au catalogue, à savoir le modèle "Takumi" qui confère à la voiture de beaux attributs. Nous pouvons par exemple citer les inserts en bois de sen japonais sur la planche de bord et les contre-portes, la sellerie cuir Nappa "Oriental Brown" ou encore le système audio Bose.
Visuellement, nous n'avons clairement pas l'impression d'être à bord d'une voiture qui date de 2012. Évidemment, les différents restylages lui ont rendu service, mais globalement, l'habitacle de la Mazda6 conserve une excellente ergonomie avec peu de boutons physiques, malgré l'absence d'écran central tactile. En réalité, ce dernier est bien tactile, mais seulement à l'arrêt pour une question de sécurité selon Mazda. C'est bien là le seul défaut de la voiture, son système d'info-divertissement, un peu daté évidemment, notamment quand nous le mettons en parallèle avec le récent système Mazda que nous avons déjà pu essayer sur la nouvelle Mazda3 ou encore le CX-30. L'ensemble est plutôt soigné, les matériaux de très bonne qualité, à la frontière du premium. Certaines autres marques, qui revendiquent aussi ce positionnement, feraient peut-être bien de s'en inspirer.


Un break plus court que la berline
En termes d'habitabilité c'est là aussi correct, le coffre est dans la moyenne basse de la catégorie avec un volume de 522 litres, soit quasiment autant qu'une Peugeot 508 SW (530 litres) mais bien moins qu'une Škoda Superb Combi (660 litres). Aux places arrière, deux adultes d'environ 1,80 mètre s'y sentiront un peu à l'étroit, malgré l'assise creusée des sièges. Fait plutôt étonnant, la Mazda6 Wagon (ce qui signifie tout simplement break dans le jargon Mazda) est plus courte de sept centimètres par rapport à la version berline et culmine à 4,81 mètres.
Plus courte mais plus habitable puisque la berline revendique un volume de coffre de 480 litres, soit 42 litres de moins que le break. Comment ont-ils fait ? Techniquement, il aurait été plus simple de réduire le porte-à-faux arrière. Mais du côté de chez Mazda on a préféré faire compliqué en réduisant de huit centimètres l'empattement par rapport à la berline. Pourquoi ? Pour conserver la rigidité et le comportement dynamique de la berline puisqu'un break est logiquement plus lourd et avec du poids plus haut placé.


Les ventes en France
En France, les clients sont plutôt friands de la version break puisqu'elle représente 62 % des ventes de Mazda6. Des ventes aujourd'hui devenues assez confidentielles puisque l'année dernière, 480 Mazda6 ont trouvé preneur dans l'Hexagone. À titre de comparaison, une Audi A4 s'est échangée à 3970 unités en 2019 et une Peugeot 508 à 15'477 exemplaires. La Mazda6 souffre évidemment de son âge déjà certain, malgré les restylages, mais aussi d'un réseau de distribution plus petit par rapport aux marques précédemment citées.
Tout ce que l'on attend d'une routière ?
En termes de motorisations, notre Mazda6 est équipée d'un quatre cylindres de 2,2 litres de cylindrée développant 184 chevaux et 445 Nm de couple. Il s'agira là du seul moteur diesel présent au catalogue. Le second bloc est un moteur essence quatre cylindres 2,5 litres de 194 chevaux. Indexé à une boîte automatique à six rapports et à une transmission intégrale, notre version n'est pas un foudre de guerre avec ses 1689 kilos sur la balance et son 0 à 100 km/h annoncé en 9,7 secondes. Qu'importe, ce n'est pas ce qu'on lui demande. Ce qu'on lui demande, c'est un agrément de conduite optimal et un excellent confort pour les longs trajets. Le confort sur la Mazda6, ça passe aussi par des technologies d'aides à la conduite tout à fait au goût du jour, malgré l'âge de la voiture. De ce fait, nous retrouvons le régulateur de vitesse adaptatif ou encore l'aide au maintien dans la voie, de quoi passer de longs trajets en toute sérénité.
En termes de confort, la Mazda6 fait partie des bons élèves dans la catégorie, tout comme en matière de dynamisme avec un train avant bien guidé et une direction bien démultipliée faisant presque passer ce break pour une ballerine sur les routes sinueuses. Même la boîte de vitesses automatique, que nous n'apprécions pas particulièrement sur les autres modèles Mazda, notamment essence, s'est montrée assez convaincante en termes de douceur. Mais en termes de douceur seulement. Car la Mazda6 n'est pas non plus exempte de tout reproche. L'insonorisation de la baie moteur et le bruit trop présent du moteur diesel à bord sont sans doute les défauts majeurs de cette voiture. Il faut dire que le bloc n'est pas vraiment aidé par la gestion de sa boîte de vitesses, qui aura tendance à lui faire prendre des tours alors que ce n'est pas forcément nécessaire, surtout pour un diesel.

Consommations et malus maîtrisés
Concernant les consommations, nous avons relevé environ 6,9 l/100 kilomètres sur un parcours composé de 80 % d'autoroute et 20 % de routes secondaires avec du relief. Pas mal dans l'ensemble, même si certaines berlines plus modernes parviennent à consommer un peu moins sur le même exercice. Concernant les émissions de CO2, la Mazda6 Wagon est homologuée sous le cycle WLTP à 152 g/km de CO2, ce qui lui octroie un malus écologique de 360 euros après le 1er mars 2020.
360 euros à ajouter aux 45'250 euros de notre version d'essai. À noter que le break se négocie exactement au même prix que la berline. Comme énoncé plus haut, vous n'aurez plus vraiment le choix au moment de choisir votre Mazda6, puisque l'offre ne s'articule plus qu'autour d'une finition (qui implique une seule sellerie disponible également), deux moteurs et une seule boîte de vitesses. Vous aurez en revanche le choix entre traction ou transmission intégrale.
L'électrification d'abord ?
Tous les indicateurs montrent que la Mazda6 va bientôt être remplacée. Ce ne serait évidemment pas du luxe pour une voiture lancée en 2013 et qui arrive donc en fin de cycle, mais ses multiples restylages (fin 2014 et mi-2018) laissent à penser que la berline japonaise devrait encore figurer au catalogue encore quelques mois, et peut-être même plus encore. La septième génération n'est donc pas encore prévue pour tout de suite, Mazda a d'autres chantiers en cours, à commencer par la commercialisation de sa première voiture 100 % électrique, la Mazda MX-30, et l'électrification plus globale de sa gamme.
Points positifs | Points négatifs |
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Design intemporel | Boîte de vitesses à la gestion confuse |
Intérieur encore dans l'air du temps | Système d'info-divertissement daté |
Comportement routier convaincant | Bruit omniprésent du moteur |
Galerie: Essai Mazda6 Wagon (2020)
Mazda6 Wagon