"Concilier la sobriété d'un moteur diesel aux performances d'un moteur essence". Telle est la promesse faite par Mazda en nous présentant son nouveau moteur essence, qui se veut révolutionnaire de par sa conception. Disponible dès le mois d'octobre chez votre concessionnaire, le quatre cylindres 2,0 litres Skyactiv-X de chez Mazda prend place sous le capot des nouvelles Mazda3 et Mazda CX-30. Deux voitures particulièrement intéressantes que nous avons pu découvrir cette année, mais nous n'avions pas eu la chance de les essayer avec ce nouveau bloc qui nous fait tant envie depuis maintenant quelques mois. Évidemment, avant de vous livrer nos premières sensations, quelques explications techniques s'imposent. Nous allons essayer d'être le plus concis possible, mais pour tout vous avouer, ça risque d'être un peu compliqué tant ce moteur est intéressant. D'ailleurs, les ingénieurs présents lors de nos session d'essai en Bulgarie pourraient nous en parler des heures afin de nous expliquer le pourquoi du comment de chacun des composants.

Essai Mazda3 : 2.0 Skyactiv-X 180 ch

Parlons peu, parlons technique

Le moteur Skyactiv-X n'est pas un moteur purement hybride, ni downsizé et encore moins équipé d'un turbo. Étrange n'est-ce pas ? Effectivement, puisque ces trois solutions sont aujourd'hui les plus répandues chez la concurrence. Pour schématiser, du côté des constructeurs français, on diminue la cylindrée, du côté des allemands, on ajoute des turbos, et chez les japonais, on s'oriente plutôt sur du tout hybride. Pas chez tous les fabricants japonais cela dit, preuve en est avec Mazda. Le moteur Skyactiv-X combine différentes technologies lui permettant de fonctionner avec un mélange deux à trois fois plus pauvre et ainsi diminuer ses consommations en carburant et se rapprocher de celles d'un diesel. Techniquement, les ingénieurs de chez Mazda ont augmenté le taux de compression permettant ainsi un allumage par compression à charge homogène, aidé par une petite étincelle. À l'intérieur de la chambre de combustion, un processus d'injection séparée se met en place et crée des zones de mélange air/carburant distinctes. Sous l'effet de cette série d'injections, la chambre de combustion se remplie d'un mélange air/carburant pauvre en phase d'admission puis, en phase de compression, le carburant atomisé est injecté de manière directe et précise autour de la bougie. Cela permet d'avoir une zone de mélange plus riche autour de cette même bougie. Ensuite, l'étincelle déclenche un front de flamme qui enflamme la zone air/carburant à proximité. Conséquence : la pression augmente et le mélange à la base très pauvre s'enflamme très rapidement.

Essai Mazda3 : 2.0 Skyactiv-X 180 ch
Essai Mazda3 : 2.0 Skyactiv-X 180 ch

Des chiffres impressionnants

Ce système, Mazda le nomme SPCCI (pour Spark-Controlled Compression Ignition). Pour vulgariser la chose, il associe l'allumage par bougie d'un moteur essence à l'allumage par compression d'un bloc diesel. Ce système fonctionne dans pratiquement toutes les phases, sauf lors des démarrages à froid, des phases de mises en températures initiales ou encore à très forte charge. Dans ces cas là, le moteur passe de manière imperceptible sous un mode de fonctionnement normal, avec inflammation d'un mélange air/carburant classique. Le moteur Skyactiv-X comporte également d'autres surprises, comme par exemple son système d'hybridation légère de 24 volts avec un alterno-démarreur, son compresseur débrayable afin d'alimenter en air frais les cylindres à forte charge, ou encore son contrôle électronique de l'ouverture des soupapes. La fiche technique est assez éloquente puisque la Mazda3 équipée de ce moteur tourne autour de 100 g/km de CO2 en moyenne (en fonction des équipements), et un cycle mixte de 4,5 l/100 kilomètres (NEDC corrélé).

Essai Mazda3 : 2.0 Skyactiv-X 180 ch
Essai Mazda3 : 2.0 Skyactiv-X 180 ch

Et sur la route, qu'est-ce que ça donne ?

Ça fait beaucoup d'informations à assimiler, mais dans les faits qu'est-ce que ça donne ? Au démarrage, comme le Skyactiv-G, le Skyactiv-X est extrêmement silencieux grâce à un excellent encapsulage du moteur. Sans chercher à grimper dans les tours où se trouvent les 180 chevaux (à 6000 tr/min), le moteur s'avère doux et très souple à l'usage. On ressent néanmoins qu'il s'agit bien d'un moteur atmosphérique, complètement dénué de turbo donc, mais toutefois bien aidé par le boost du petit moteur électrique du système mild-hybrid, qui aide dans les relances jusqu’à 3000 tr/min. Dans les fait, ce système est difficilement perceptible, même si le Skyactiv-X semble plus véloce qu'il n'y paraît avec seulement 222 Nm de couple annoncés. Parlons également du système Start&Stop qui, d'habitude, est tellement horripilant sur certaines voitures que nous le coupons d'emblée. Sur cette Mazda3, ce n'est pas la peine puisqu'il s'agit tout simplement du système le plus doux et le plus imperceptible du marché. En milieu urbain, nous avons relevé un peu plus de 6,0 l/100 kilomètres, une belle performance dans l'ensemble pour un moteur essence, d'autant plus que nous n'avons pas vraiment eu le pied léger. Sur autoroute, à 140 km/h, la vitesse maximale autorisée en Bulgarie, nous avons relevé environ 7,2 l/100 kilomètres. En conduite dynamique, nous avons noté des données situées un peu en dessous de 9,8 l/100 kilomètres. Dans l'ensemble, ces consommations sont bonnes, sans vraiment être aussi incroyables qu'annoncées. Elles sont aussi bien évidemment très éloignées des données relevées sous le cycle NEDC corrélé. Ça, ce n'est pas une surprise. La Mazda3 peut être proposée avec une boîte automatique ou une boîte manuelle, en traction ou bien en transmission intégrale. De notre côté, nous avons eu le droit à une traction avec la boîte manuelle, une configuration qui excelle par ses prouesses dynamiques avec un comportement très plaisant et surtout une boîte manuelle qui fait aujourd'hui office de référence dans la catégorie. N'hésitez pas à consulter notre premier essai de la Mazda3 pour en savoir plus.

Essai Mazda3 : 2.0 Skyactiv-X 180 ch

Nivèlement par le haut

Concernant les tarifs, Mazda nivèle par le haut avec son nouveau moteur Skyactiv-X. Ce dernier n'est pas accessible aux finitions d'entrée de gamme. Il est proposé, dans un premier temps, sous le niveau de finition "Business Executive". Une proposition intéressante qui devrait convenir aux flottes avec un grammage de 100 g/km de CO2 tout rond échappant ainsi à la TVS. Ensuite, ce sont les versions Sportline et Exclusive qui peuvent en être pourvu, moyennant respectivement 30'700 euros et 32'100 euros. C'est seulement 100 euros de plus que le moteur diesel Skyactiv-D de 116 chevaux et 2100 euros de plus que l'essence Skyactiv-G de 122 chevaux. Le plus étonnant, c'est que parmi les trois moteurs proposés, essence et diesel confondus, c'est bien le plus puissant qui s'avère être le plus sobre en matière de rejets de CO2. Du moins en boîte manuelle, puisque si vous optez pour la boîte automatique, les rejets passent à 125 g/km de CO2, ce qui lui octroie un petit malus écologique et la met au niveau de ses concurrentes principales comme la Volkswagen Golf ou la Peugeot 308, mais non pourvues d'un moteur aussi original cela dit. Mazda explique cet écart abyssal entre la boîte manuelle et la boîte automatique par une gestion des passages de rapports voulue dynamique et un rapport final un peu plus court. Décidément, Mazda et la boîte automatique ça ne fait pas forcément bon ménage, du moins sur les moteurs essence.

L'avenir du moteur thermique ?

Quel bilan tirer de ce premier essai ? Mazda nous avait promis un moteur révolutionnaire, c'est effectivement le cas puisqu'il arrive à échapper aux griffes du législateur et à entrer dans le rang avec des émissions assez remarquables pour un moteur de 180 chevaux. À voir par la suite sur de plus petites motorisations. Mazda l'assure, le moteur Skyactiv-X s'appuie sur de solides bases en vue des futures normes Euro 7. Concernant les consommations, nous sommes un peu plus sceptiques, même si elles s'avèrent plus que correctes pour la catégorie. Nous nous attendions peut-être à mieux au vu de toute la communication réalisée par la marque à ce sujet. Dans tous les cas, l'agrément est au rendez-vous et, jumelé aux prestations dynamiques de la voiture, le Skyactiv-X s'inscrit comme étant certainement le moteur thermique de demain, si tant est que le législateur lui laisse encore une infime chance d'exister.

 
Points positifs Points négatifs
Prestations dynamiques Consommations plus élevées qu'espéré
Moteur très souple Moteur réservé aux finitions les plus hautes
Silence de fonctionnement Sonorité moteur un peu mieux travaillée à l'échappement ?

Galerie: Essai Mazda3 : 2.0 Skyactiv-X 180 ch

Mazda3

Motorisation Essence Skyactiv-X, quatre cylindres en ligne, 1998 cm³, atmosphérique
Puissance 180 chevaux (6000 tr/min)
Couple maximum 222 Nm (4000 tr/min)
Transmission Boîte manuelle à six rapports
Type de transmission Traction
0-100 km/h 8,2 secondes
Vitesse maximum 216 km/h
Longueur 4,46 mètres
Largeur 1,80 mètre
Hauteur 1,44 mètre
Poids 1320 kg (à vide)
Volume de coffre 330 à 1022 litres
Places 5
Economie de carburant Urbain : 5,1 l/100 km / Extra-urbain : 4,2 l/100 km / Mixte : 4,5 l/100 km
Émissions 103 g/km de CO2
En vente 2019
Prix de base 24'400 €
Prix de la version testée 30'700 €

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