Après une première prise en main plutôt convaincante du nouveau Mazda CX-5 dans sa version diesel de 175 chevaux, nous avons décidé de prendre en main une seconde alternative, plus dans l'air du temps disons, avec un moteur quatre cylindres essence de 194 chevaux.  Cette nouvelle génération de CX-5 se veut plus affutée et les ingénieurs du constructeurs japonais ont certainement appris des petites erreurs de la première génération. Présenté à l'occasion du Salon de Los Angeles puis, en Europe, au Salon de Genève, le nouveau CX-5 bénéficie maintenant d'un statut d'élève confirmé et Mazda se devait de transformer l'essai une bonne fois pour toute.

Il faut dire que la concurrence est féroce dans ce segment, notamment en Europe où les allemands sont toujours les plus costauds à ce niveau et où les constructeurs français commencent à décocher leurs premières flèches avec des voitures abouties et largement au niveau des standards dans le secteur des constructeurs généralistes. Mazda, qui se situe dans ce secteur également, aura donc fort à faire avec son nouveau CX-5 pour espérer convaincre une clientèle qui bénéficie d'une offre pléthorique sur les SUV de segment C.

Essai Mazda CX-5 2018

Gain d'agressivité

D'un point de vue esthétique, le nouveau CX-5 se veut plus agressif avec notamment ce décrochage entre le capot et la calandre qui lui confère un aspect reptilien. C'est très réussi, tout comme le cerclage chromé de la calandre, plutôt bien dessiné et qui n'en fait pas trop contrairement au DS 7 Crossback à titre d'exemple. De profil, tout comme au niveau de la face arrière, les changements sont moins perceptibles.

Au niveau des dimensions, on ne change pas une équipe qui gagne avec des données équivalentes à la précédente mouture. Ainsi, le nouveau Mazda CX-5 mesure 4,55 mètres de longueur, 1,84 mètre de largeur, 1,67 mètre de hauteur et un empattement de 2,70 mètres. De ce fait, le Mazda CX-5 est l'un des plus grands de la catégorie des SUV de segment C puisqu'il mesure 12 centimètres de plus qu'un Volkswagen Tiguan (4,43 mètres) et 10 centimètres de plus qu'une Peugeot 3008 (4,45 mètres).

Essai Mazda CX-5 2018
Essai Mazda CX-5 2018
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Habitabilité au rendez-vous

Forcément, avec de telles dimensions, le Mazda CX-5 surpasse assez aisément la majorité de ses concurrents avec un espace très généreux pour les passagers arrière et un volume de coffre de 506 à 1 620 litres. Cela reste semblable à la première génération de CX-5 malgré tout, cette nouvelle version gagne simplement six litres de contenance. Néanmoins, si il surpasse le Volkswagen Tiguan et la Peugeot 3008 en longueur, cela ne se ressent pas forcément au niveau du volume du coffre puisqu'avec en moyenne 10 centimètres de moins, le français et l'allemand bénéficie d'un volume de 520 litres, soit 14 litres de plus que le japonais.

Essai Mazda CX-5 2018
Essai Mazda CX-5 2018
Essai Mazda CX-5 2018

Concernant l'intérieur d'une manière plus générale, le CX-5 s'est mis au niveau des dernières productions de la marque, c'est-à-dire avec des matériaux de qualité et des ajustements corrects. On est tout de même éloigné des modèles premiums du segment, mais disons que face à une Peugeot 3008, le Mazda CX-5 n'a pas à rougir. L'ergonomie ne souffre d'aucune extravagance, le petit écran de sept pouces qui surplombe la console centrale n'est toujours pas tactile mais est contrôlable via des commandes positionnées sur le tunnel central. C'est simple, propre, efficace et ergonomique.

Si nous devons trouver quelques défauts à cet intérieur, ce serait peut-être l'absence de compteurs digitaux contrairement à ses deux principaux concurrents. En dehors de ça, notre finition Sélection (le plus haut niveau) bénéficie de bon nombre d'équipements de série comme le volant chauffant, les sièges avant et arrière chauffants, ou encore quelques systèmes d'aides à la conduite comme l'aide au maintien dans la voie, l'avertisseur d'angles morts, l'affichage tête haute et le régulateur de vitesse adaptatif.

Essai Mazda CX-5 2018
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Un moteur avant-gardiste ?

Tout l'intérêt de cet essai est d'essayer le nouveau moteur essence quatre cylindres 2,5 litres Skyactiv-G que Mazda a présenté pour la première fois au dernier Salon de Francfort. À ne pas confondre avec le nouveau moteur Skyactiv-X bénéficiant, entre autres, d'un allumage par compression et qui devrait arriver plus tard sur le marché. Non, ce nouveau moteur de 2,5 litres de cylindrée bénéficie de 194 chevaux (à 6000 tr/min) et 258 Nm de couple (à 4000 tr/min). De quoi abattre le 0 à 100 km/h, selon Mazda, en 9,2 secondes et atteindre la vitesse maximale de 195 km/h. Le moteur est indexé à une boîte de vitesses automatique à six rapports et à une transmission intégrale.

Essai Mazda CX-5 2018

Ce bloc, plutôt imposant avec 2,5 litres de cylindrée, coiffe la gamme du CX-5 et se place maintenant au-dessus du moteur 2,2 litres Skyactiv-D de 175 chevaux. Avec son système de combustion optimisé et sa technologie de désactivation des cylindres à vitesse constante, tout son intérêt est de diminuer la consommation de carburant de l'ordre de 5 à 10% tout en bénéficiant d'un moteur relativement puissant pour pouvoir faire avancer les 1485 kilos de l'engin. Avec une injection directe et l'absence de turbo, dans les faits, à bas régime, le moteur est assez creux. La puissance arrive un peu plus tardivement, vers 3500 tr/min, et le moteur peut aisément enrouler jusqu'à 7000 tr/min sans rupture de charge. Aujourd'hui, il s'agit bien du seul SUV du segment à pouvoir s'autoriser cela.

Ce n'est pas le SUV le plus dynamique de sa catégorie, mais force est de constater que l'alliance entre confort et dynamisme est bien présente.

Avec sa grosse cylindrée et son absence de suralimentation, le Mazda CX-5 bénéficie également d'une belle allonge moteur avec une boîte de vitesses automatique assez douce et plutôt réactive à mi-régime. Une double embrayage sera certainement plus rapide mais compte tenu de la voiture, concrètement, ce n'est pas très important. Bien tenu en suspension, le nouveau CX-5 gomme les erreurs de son aîné et s'affaisse beaucoup moins en virage. La tenue de cap est correct et le roulis est maintenant maîtrisé. Ce n'est pas le SUV le plus dynamique de sa catégorie, mais force est de constater que l'alliance entre confort et dynamisme est bien présente.

Essai Mazda CX-5 2018
Essai Mazda CX-5 2018

Mais, parce qu'il y a toujours un mais, le Mazda CX-5 nous a légèrement chagriné sur un point : les reprises sur autoroute. À vitesse stabilisée, et donc avec la désactivation des cylindres à vitesse constante, les reprises sont assez lentes et l'absence de palettes derrière le volant ne permet pas de descendre d'un ou deux rapports pour mettre le moteur sur le bon régime et avoir la puissance nécéssaire. C'est bien dommage car la boîte de vitesses automatique s'est avérée bien feignante au moment où il fallait rétrograder. Concernant le moteur, nous nous y attendions toutefois puisqu'il ne bénéficie pas de turbo. De ce fait, c'est à la boîte de s'adapter en fonction de notre demande, ce qu'elle ne fait malheureusement pas forcément bien dans ce cas de figure.

Conclusion, prix et consommations

Disponible à partir de 30'100 euros, le Mazda CX-5, dans notre version d'essai en finition Sélection et avec le plus gros moteur, s'affiche à 41'800 euros. Un tarif relativement contenu au vu des prestations de la voiture, même si la voiture a subi une petite inflation de l'ordre de 500 à 1000 euros en fonction des versions par rapport à la précédente génération. À niveau d'équipements équivalent, le CX-5 est moins onéreux qu'un Volkswagen Tiguan ou encore qu'une Peugeot 3008. Le SUV français ne bénéficie pas, pour le moment, de moteur essence aussi puissant puisque le plus haut de gamme reste le bloc quatre cylindres 1,6 litre THP de 165 chevaux. Une version GT d'environ 220 chevaux devrait voir le jour d'ici peu cela dit.

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En termes de consommations, nous avons relevé des données autour de 9,8 l/100 km avec une majorité d'autoroutes. Un résultat moyen pour la catégorie mais logique compte tenu de la cylindrée, du poids, de la boîte de vitesses automatique et de la transmission. Au-delà de la consommation, là où cela fait très mal, c'est au niveau du malus. En effet, avec 162 g/km de CO2, le nouveau barème de l'année 2018 implique un malus de l'ordre de 4460 euros, soit plus de 10% du prix de la voiture. Malgré tout, au cumulé, le Mazda CX-5 reste toutefois assez compétitif, d'autant plus qu'une petite manœuvre commerciale doit sans doute être possible auprès de votre concessionnaire vis à vis de cette taxe.

 
Points positifs Points négatifs
Confort en progrès Réactivité de la boîte de vitesses automatique
Habitabilité et espace à l'arrière Moteur creux à bas régime
Agrément de conduite pour un SUV              Système multimédia correct mais un peu daté

Galerie: Essai Mazda CX-5 (2018)

Mazda CX-5 Sélection - 2,5 litres Skyactiv-G 194 chevaux BVA6 4x4

Motorisation Essence, 4 cylindres en ligne, 2488 cm³, injection directe
Puissance 194 chevaux / 258 Nm
Transmission Boîte automatique à six rapports
Type de transmission Intégrale
0-100 km/h 9,2 secondes
Vitesse de pointe 195 km/h
Poids 1485 kg
Volume de coffre 506 à 1620 litres
Places 5
Economie de carburant Urbain : 8,7 l/100 km / Extra-urbain : 6,1 l/100 km / Mixte : 7,1 l/100 km
En vente 2017
Prix de base 30'100 €
Prix de la version testée 41'800 €