Il y a bientôt quatre ans, DS Automobiles, nouvelle marque premium du Groupe PSA, sortait de son cocon, sous la houlette de Carlos Tavares, le PDG du groupe. Il s'agissait très certainement d'une marque qui lui tenait à cœur caractérisant ainsi sa volonté de créer une marque française haut de gamme, une chose qu'il avait d'abord initié chez Renault avec Alpine et qu'il a réussi à conclure définitivement − et plus rapidement − sous la direction du Groupe PSA. Une marque automobile, cela prend du temps à construire. DS ne s'en cache pas en nous annonçant très clairement qu'il faudra certainement une bonne quinzaine d'années avant d'atteindre les objectifs fixés. En toute franchise, avec une telle industrie derrière, nous ne sommes pas très inquiets concernant le futur de DS, en tout cas moins que pour ces multiples constructeurs asiatiques qui fleurissent à chaque salon automobile en prétendant posséder la meilleure voiture électrique du segment... mais encore présentée sous la forme d'un concept-car.

Sous les perfusions de Citroën, DS a commencé sa carrière avec trois silhouettes : DS 3, DS 4 et DS 5. Trois modèles aujourd'hui vieillissant qui ne peuvent malheureusement pas assurer la pérennité de la marque à court terme. De ce fait, DS était donc sous pression, à peine quatre ans après sa création, et n'a déjà pas le droit à l'erreur avec son premier modèle. Après s'être penché naturellement sur les tendances mondiales en matière de consommation automobile, c'est en toute logique que DS s'est tourné vers un SUV de segment C pour conquérir les différents marchés. Né et façonné à Paris, d'après les dires du constructeur, nous avons donc pu prendre en main la vraie première voiture de DS, entre les boulevards pavés parisiens et les petites routes du sud de la capitale.

DS 7 Crossback, SUV, Premium

Une base technique saine

Basé sur l'EMP2, la plateforme modulaire du Groupe PSA, le DS 7 Crossback partage donc quelques attributs techniques de la Peugeot 3008 (pour ne citer qu'elle). Quelques attributs seulement puisque le DS 7 Crossback inaugure de nouveaux éléments, comme par exemple la traverse déformable arrière qui a été remplacée par un train multibras. Les ingénieurs ont également conçu un système de collage structurel permettant d'améliorer la rigidité de la caisse d'environ 25% sans l’alourdir. Pour faire simple, il s’agit d’un cordon de colle discontinu d'environ 22 mètres de long pour laisser la place au point de soudure sans brûler la colle. L’objectif est simple : il vise à améliorer le comportement routier via une rigidité accrue, réduire les bruits, notamment dû au mobilier, et améliorer l'acoustique.

DS 7 Crossback, SUV, Premium
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Concernant les dimensions, le DS 7 Crossback mesure 4,57 mètres de long, est large de 1,89 mètre et culmine à 1,61 mètre de hauteur. DS Automobiles place la voiture face à l'Audi Q3 ou encore au Volvo XC40. Pourtant, celles-ci font en moyenne environ huit centimètres de moins et sont surtout moins logeables. Même si le DS 7 Crossback n'atteint pas la barre fatidique des 4,60 mètres, nous aurions plutôt tendance à le mettre face à un Audi Q5, d'une part en raison de ses technologies embarquées, mais aussi de part son habitabilité.

Le DS 7 Crossback se distingue également par des optiques spécifiques, notamment à l'avant avec les DS LED Vision. Ces projecteurs full LED sont composés d'un module principal où trois modules secondaires s'ajoutent. Au total, six modes sont disponibles : parking, ville, campagne, autoroute, averse et pleine puissance. Dans les faits, la portée varie d'environ 200 à 500 mètres. La largeur du faisceau évolue également, notamment pour éclairer les intersections. Une technologie qui n'est pas sans rappeler, dans l'esprit, la Citroën DS.

DS 7 Crossback, SUV, Premium
DS 7 Crossback, SUV, Premium

Un habitacle au niveau des standards du premium ?

Notre version d'essai, équipée de la finition Performance Line, intègre une planche de bord recouverte d'Alcantara, un matériau que nous retrouvons sur les sièges et sur la console centrale. L'ensemble est de qualité, les matériaux relativement bien assemblés, même si à nos yeux l'habitacle fait peut-être un peu trop too much. Non pas au niveau des couleurs, mais au niveau de la pluralité des matériaux disponibles. Avec du plastique moussé, du plastique un peu plus dur, des éléments en piano noir laqué, de l'Alcantara, du cuir ou encore de l'aluminium, cela manque un peu d'homogénéité.

DS 7 Crossback, SUV, Premium
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DS 7 Crossback, SUV, Premium

En termes de technologies, notre DS 7 Crossback est équipé d'une dalle numérique en lieu et place de l'instrumentation à aiguilles classiques et d'un écran central tactile de 12,3 pouces, très intuitif mais manquant toutefois d'ergonomie dans les menus. Celui-ci est bien évidemment compatible avec Android Auto et Apple CarPlay. Concernant la dalle numérique située sous nos yeux, un peu à l'image de l'Audi Virtual Cockpit, elle permet de moduler l'affichage des informations souhaitées. On peut, par exemple, opter pour la navigation, la musique, ou encore le système DS Night Vision (en option à 1250 euros). Une nouvelle technologie au sein du Groupe PSA qui repose sur une caméra infrarouge située dans la calandre. Elle détecte les piétons et les animaux sur une distance d'environ 100 mètres au-devant du véhicule. Les dangers imminents sont encadrés en rouge et les dangers potentiels sont encadrés en jaune.

Au niveau de l'habitabilité, le DS 7 Crossback est accueillant. Les places arrière permettent d'y loger deux adultes sans soucis. La place du milieu sera un peu moins spacieuse, mais elle n'est pas envahie par un tunnel de transmission. Le coffre est clairement l'un des meilleurs de la catégorie des SUV de segment C. Avec une contenance pouvant aller de 555 à 1752 litres, il est largement au-dessus d'un Audi Q3 (460 à 1360 litres) ou d'un BMW X1 (505 à 1 550 litres). Finalement, il vient s'inscrire plutôt dans la gamme du dessus, puisqu'il est aussi spacieux qu'un Audi Q5 (550 à 1550 litres), tout en mesurant pratiquement dix centimètres de moins.

DS 7 Crossback, SUV, Premium
DS 7 Crossback, SUV, Premium
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La route comme juge de paix

Avant d'entamer notre essai routier, touchons un mot sur la mécanique. Notre version d'essai est équipée d'un bloc BlueHDI, un quatre cylindres 2,0 litres de 180 chevaux et 400 Nm de couple. C'est un moteur que nous connaissons bien au sein du Groupe PSA puisqu'il équipe notamment la Peugeot 3008 GT. Celui-ci est accouplé à une boîte automatique à huit rapports (EAT8). La puissance est distribuée uniquement aux roues avant. La transmission intégrale sera disponible avec la version E-Tense (plug-in hybride), qui disposera au total de 300 chevaux via un moteur PureTech quatre cylindres 1,6 litre de 200 chevaux et deux moteurs électriques situés respectivement sur les deux essieux. Cette version hybride sera disponible en 2019. En attendant, DS proposera d'autres déclinaisons thermiques avec des moteurs essence et diesel allant de 130 à 225 chevaux.

DS 7 Crossback, SUV, Premium

L'alliance moteur - boîte de vitesses est toujours aussi bonne et permet de tracter les 1535 kilos de l'engin sans encombres. Les relances sont correctes et la mise en vitesse est somme toute plutôt convaincante pour un véhicule de ce type. Le plus intéressant, une fois n'est pas coutume, ne se cache pas sous le capot mais ailleurs. Le DS 7 Crossback intègre deux technologies très appréciables qui le font clairement basculer dans la catégorie des SUV premium.

La première ? Les suspensions pilotées par caméra. Comme sur une Mercedes Classe S, à titre d'exemple, une caméra située au niveau du pare-brise va lire la route et adapter les suspensions en fonction du revêtement. Celle-ci est relayée par quatre capteurs d’assiette et trois accéléromètres qui vont permettre, en fonction de la vitesse, de l’angle de braquage du volant et de la pression exercée sur les freins, d'adapter indépendamment chacune des suspensions. C'est tout bonnement spectaculaire, surtout en mode "Confort" où les pavés parisiens, que nous avons fait exprès de prendre, ne sont plus qu'un mauvais souvenir pour notre colonne vertébrale.

Les deux qualités antinomiques que sont le confort et le dynamisme sont donc regroupées au sein d'un SUV. C'est assez rare pour le souligner.

Bien entendu, un tel confort peut s'avérer embarrassant pour une conduite plus dynamique. Mais via le Drive Mode, une fois le mode "Sport" activé (nous oublierons le mode "Normal", qui, comme dans toutes les voitures équipées de ce système, ne sert à rien), les suspensions se durcissent et annihilent pratiquement toute forme de roulis. Même lors de la mise en appui, le DS 7 Crossback se maintient à la perfection, le tout, étayé par une direction qui gagne en consistance et une boîte de vitesses plus réactive. Les deux qualités antinomiques que sont le confort et le dynamisme sont donc regroupées au sein d'un SUV. C'est assez rare pour le souligner.

Deuxième technologie appréciable : le système DS Connected Pilot. Comme son nom l'indique, il s'agit d'un système semi-autonome qui compile un régulateur de vitesse actif et une gestion de la direction. Pour faire simple, la vitesse et la trajectoire de l’auto sont pilotées automatiquement jusqu’à 180 km/h. Un sytème particulièrement utile sur autoroute à vitesse stabilisée et avec un traffic fluide, mais aussi dans les embouteillages. Comme énoncé plus haut, il ne s'agit pas d'un système de conduite autonome. Si vous lâchez les mains trop longtemps du volant, le système va vous rappeler à l'ordre en vous demandant non pas de poser simplement vos mains sur le volant, mais de redonner du jeu dans la direction afin de lui prouver que la situation est toujours sous contrôle.

DS 7 Crossback, SUV, Premium
DS 7 Crossback, SUV, Premium

Dans les faits, cela donne un système plutôt au point, mais qui ne fait pas office de référence. Le système de Tesla est par exemple plus efficace. En revanche, le DS Connected Pilot est similaire à celui d'Audi. Pas mal donc pour une entrée en matière pour le Groupe PSA. Parmi les reproches qu'on peut lui faire, ce serait peut-être cette fâcheuse tendance à mordre les lignes ou encore à se désactiver complètement et d'un seul coup dès la première difficulté rencontrée. Vigilance donc.

Conclusion, prix et consommations

Examen d'entrée plus que réussi pour DS dans le segment du premium. Le DS 7 Crossback est un produit ambitieux, technologiquement intéressant et non dénué de charme. La voiture brille par son confort et surtout par l'expérience de conduite qu'elle apporte avec des éléments de personnalisation vraiment au-dessus du lot. Au niveau des prix, le DS 7 Crossback débute à partir de 31'200 euros. Pour une voiture correctement équipée, comptez environ 50'000 à 55'000 euros. C'est en moyenne 10'000 euros moins cher que ses principaux concurrents que sont les Audi Q5 et BMW X3, même si DS vise plutôt la catégorie du dessous comme énoncé précédemment.

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En termes de consommations, notre moteur BlueHDI est plutôt sobre avec des données relevées autour de 7,5 l/100 km. Des chiffres bien évidemment assez éloignés de ceux annoncés, mais avouons que c'est plutôt correct pour l'avoir utilisé aussi bien en ville que sur autoroutes. Quoi qu'il en soit, cette fin d'année est engageante pour l'industrie automobile française. Avec la nouvelle Alpine A110, qui nous a littéralement bluffé et ce nouveau DS 7 Crossback, nous avons de quoi rêver à nouveau pour le présent et l'avenir de nos constructeurs tricolores.

Photos : Yann Lethuillier / Motor1.com

 
Points positifs Points négatifs
Confort des suspensions DS Connected Pilot perfectible
Alliance moteur - boîte de vitesses                 Moteur diesel sonore de l'extérieur
Tenue de route Pas de transmission intégrale dans l'immédiat

Galerie: Essai DS 7 Crossback (2018)

DS 7 Crossback Performance Line - 2,0 litres BlueHDI 180 chevaux EAT8

Motorisation Diesel BlueHDI, 4 cylindres en ligne, 1997 cm³, turbo, injection directe
Puissance 180 chevaux / 400 Nm
Transmission Boîte automatique à huit rapports - EAT
Type de transmission Traction
Vitesse de pointe 9,9 secondes
0-100 km/h 215 km/h
Poids 1535 kg
Volume de coffre 555 à 1752 litres
Places 5
Economie de carburant Urbain : 5,6 l/100 km / Extra-urbain : 4,4 l/100 km / Mixte : 4,9 l/100 km
En vente 2017
Prix de base 31'200 €
Prix de la version testée 57'540 €

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