Il y a quelques semaines, Aston Martin faisait partie de ces constructeurs qui boudaient le salon de Francfort 2017. Ou presque, car en réalité, s'il n'y avait effectivement pas de stand sur l'événement, la firme anglaise était bel et bien présente dans la ville allemande. Une soirée privée à laquelle nous n'étions qu'une poignée de journalistes à être conviés. L'occasion d'approcher quelques-unes des dernières réalisations de la marque, la maquette grandeur nature de la Valkyrie mais également la Vantage AMR ou encore la Zagato Volante.


Mais surtout, dans une pièce à part, par petits groupes, nous avions le droit d'approcher la future nouveauté d'Aston Martin dont nous n'avons encore pas le droit de parler... Un indice : V8. Nous n'en dirons pas plus. Rendez-vous dans seulement quelques jours pour découvrir cette Aston Martin inédite !

Pour dépasser cette frustration de ne pas pouvoir vous en dire plus, nous avons pu passer une partie de la soirée en compagnie du PDG d'Aston Martin, Andy Palmer, qui nous a accordé, ainsi qu'à une poignée de journalistes venus du monde entier, un entretien pour nous parler de sa marque, mais également de ce qui nous attend dans les mois, années à venir. Et il faut bien dire qu'outre l'enthousiasme et l'humour de son patron, la firme de Gaydon ne s'est jamais bien aussi bien portée !
Gros succès pour la DB11
Grâce à l'arrivée l'an dernier de l'Aston Martin DB11, le constructeur britannique affiche une santé de fer. C'est simple, sur les six premiers de 2017, il fait déjà mieux en termes de ventes que sur l'ensemble de 2016. Une hausse de 67 % déjà ! La DB11 à elle seule a fait que les ventes d'Aston Martin ont plus que doublé, notamment grâce à l'arrivée et au succès du modèle en Chine. D'ici fin 2017, Aston Martin table sur 5000 DB11 vendues, contre 3000 en 2016. Et que des V12 ! Puisque pour continuer sur cette lancée, Aston Martin de compter sur la DB11, toujours elle, mais cette fois-ci en version V8, présentée durant l'été 2017.
Un hérésie sans doute pour certains, mais force est de constater que cette DB11 V8 peut compter sur un vrai atout : le V8 4.0 biturbo développant 503 chevaux, en provenance direct du partenaire allemand Mercedes-AMG. Lequel a été "astonisé" comme aime à le dire Andy Palmer !


Parmi les modèles récents, il y a aussi les récentes Zagato. La Vanquish Zagato, mais aussi la Zagato Volante. Sans oublier le Speedster et le Shooting Brake, si si, respectivement présenté et annoncé lors du Concours d'Élégance de Pebble Beach en août dernier. Des modèles spéciaux qui jouissent toujours d'un aussi gros succès, puisque toutes les Zagato de cette série ont déjà trouvé preneur. Pour rappel, 99 exemplaires seront produit pour chaque, sauf le Speedster, à 29 exemplaires.
Des nouveautés à foison
Dans les plans d'Aston Martin pour les prochaines années, des modèles tous les ans? Sans parler des dérivés , façon Zagato, sur un rythme de deux "one-off" par an. Ça promet ! D'ici 2020, toute la gamme actuelle sera remplacée. Ce qui pour certains modèles comme la V8 Vantage, n'est pas du luxe. Mais il y a évidemment aussi des modèles inédits attendus.
Galerie: Photos espion - Aston Martin Vantage (2019)
Voici comment sera composée la gamme en 2020 :
- DB11
- Remplaçante de la V8 Vantage
- DBX, premier SUV d'Aston Martin
- Sportive à moteur central arrière
- Lagonda 1
- Lagonda 2
Ce qu'il faut noter ici, c'est bien sûr l'arrivée du DBX, premier SUV de la marque et remplaçant naturel, et Andy Palmer ne le cache pas, de la berline Rapide. Une Rapide qui terminera d'ailleurs sa carrière sans bruit puisque dès 2019, on aura sur les routes la RapidE, la version 100% électrique de la berline, qui sera produite à 155 exemplaires, et atteindra les 155 mph, soit 250 km/h.

Une toute première voiture électrique qui laissera ensuite sa place à d'autre modèles sportifs et zéro émission puisqu'à partir de 2025, il y aura de l'électrique sur chaque gamme Aston Martin.
En revanche, la position de la marque est claire : il n'y aura pas de PHEV (hybride rechargeable), pas de diesel. "On fait des moteurs en V, avec ou sans V8."
Fin annoncée du V12 ?
Quid du V12 ? Quand on pose la question à Andy Palmer de savoir jusqu'à quand Aston Martin mettra des V12 sous le capot de ses voitures, il répond sans une once d'hésitation : "J'espère toujours !". Et on a presque envie d'y croire car il y a chez Aston Martin et son dirigeant cette étincelle qui ne s'éteindra jamais, même avec l'arrivée d'un SUV ou de l'électrique, concessions faites aux modes et nécessités actuelles.
Un grain de folie qui fait qu'Andy Palmer s'est réveillé un matin, trois semaines avant le Concours d'Élégance de Pebble Beach, et a dit : "Je veux un Shooting Brake !". Et alors que seul le Speedster Zagato devait y être présenté, le break de chasse est venu s'y ajouter !

Andy Palmer est sans doute le plus grand défenseur d'Aston Martin qui existe. On pourrait l'écouter parler des "goosebumps" (chair de poule) que lui procurent la mise à feu d'un V12 pendant des heures. Et quand on fait remarquer le grand écart entre le son d'un V12 et celui de l'électrique, voici sa réponse : "The sound of silence es always better than a four cylinders !". Traduction : "Le silence est toujours plus beau à écouter que le son d'un quatre cylindres !"
La Valkyrie ne fera qu'une bouchée de la Project One
Bien entendu, salon de Francfort oblige, la question de la Project One est venue sur la table. Enfin, c'est même Andy Palmer qui a préféré l'aborder lui-même avant que ça ne soit évoqué. Et autant vous dire qu'il n' pas peur du tout de la confrontation avec la Mercedes, la Valkyrie étant présenté comme la voiture de route la plus rapide de tous les temps. Et il se fera un malin plaisir de le prouver, sur piste, face à la Project One !

Une nouvelle Aston Martin dans un James Bond ?
Dans l'inconscient collectif, Aston Martin restera à jamais la marque de voiture préférée de James Bond. Même s'il a roulé dans plein de véhicules différents, 007 reste à jamais attaché à la DB5, celle qui apparaîtra dès 1964 dans le film Goldfinger. Plus récemment, il y a eu l'inédite DB10 dans Spectre, sorti en 2015.


Verra-t-on de nouveau une Aston Martin dans un James Bond ? Andy Palmer répond : "Il n'y a rien de signé, c'est en fonction du réalisateur, de l'acteur. C'est eux qui viennent chercher Aston Martin, pas nous qui allons les trouver. Mais il est clair que les meilleurs James Bond ont une Aston !"
Galerie: L'Aston Martin DB5 du film de James Bond Goldfinger
La Cygnet ne reviendra pas
Avec un sourire en coin, mais on ne peut plus affirmatif, Andy Palmer précise : "Il n'y aura pas de nouvelle Cygnet." Point.
En quoi roule Andy Palmer ?
S'il fallait prouver à quel point le patron d'Aston Martin est attaché à sa marque, on pourrait citer les quelques voitures qui sont dans son garage. Une DB11 évidemment, mais également une récente GT8. Mais son bijou, celle qu'il avoue aimer plus que toutes les autres, celle de laquelle il ne se séparerait pour rien au monde, c'est une V8 Vantage de 1980.
On pourrait dire que s'il avait travaillé pour Ferrari, il aurait rouler dans une sportive au Cheval Cabré. Oui, sauf qu'Andy Palmer était destiné à travailler pour Aston Martin, lui qui est né à seulement quelques kilomètres de Newport Pagnell, l'usine historique de la marque.