Le 23 mai 1928, à 10 heures, Opel lance sur le circuit allemand d'Avus la RAK 2, un drôle d'engin propulsé par 24 fusées à poudre. 90 ans après, le constructeur se remémore ce moment fort de son histoire et publie quelques images d'archives.
Le jour J, les commandes de la RAK 2 sont confiées à Fritz von Opel, jeune homme de 29 ans, et surtout petit-fils du fondateur de la société Adam Opel. Il allume d'abord les 24 fusées à poudre présentes à l'arrière, puis s'élance sur la piste, observé de près par 3000 spectateurs ! Quelques instants plus tard, il peut se targuer d'avoir établi un nouveau record de vitesse sur circuit, à 238 km/h.
"J'appuie sur la pédale d’allumage et les fusées se mettent à hurler dans mon dos, tout en me donnant une formidable impulsion en avant... Alors j’appuie encore sur la pédale, et encore – une sorte de frénésie s’empare de moi – jusqu’à la quatrième fois. À mes côtés, tout disparaît... L’accélération déclenche chez moi une montée d’adrénaline. Je cesse de penser. J’agis juste par instinct, alors qu’une puissance incontrôlable se déchaîne dans mon dos", expliquera-t-il plus tard.


Le RAK 2 mesurait 4,88 mètres et pesait environ 560 kilos. Fruit d'une collaboration étroite entre Fritz von Opel, l'ingénieur autrichien Max Valier et le fabricant de fusées à poudre Sander, elle faisait suite à la RAK 1, un premier prototype à 12 fusées que le trio avait testé avec succès l'année précédente sur la piste de Rüsselsheim.
Les performances concluantes de ces deux engins encouragèrent Fritz von Opel et Friedrich Sander à poursuivre l'aventure. Les deux protagonistes récidivèrent donc avec une RAK 3, qui atteignit la vitesse de 256 km/h le 23 juin 1928. Ils travaillèrent ensuite sur une moto, l'Opel Motoclub, puis mirent au point l'avion à réaction Opel-Sander RAK 1, le premier engin de son espèce à réaliser un vol en public (le 30 septembre 1929). Malheureusement, la crise de 1929 et ses lourdes conséquences mirent un terme à cette belle épopée.