C'est un chiffre alarmant qu'a dévoilé l'Observatoire national interministériel de la Sécurité Routière (ONISR), et qu'a confirmé plus tard par le délégué interministériel à la Sécurité Routière, Emmanuel Barbe. Ce dernier a en effet révélé que 680'000 personnes roulaient actuellement sans permis en France, soit deux fois plus qu'il y a dix ans, et 30 % de plus qu'il y a cinq ans, ce qui laisse entendre une augmentation régulière du problème.

Le fait que ce chiffre ne représente que 1,4 % des automobilistes actuellement en circulation pourrait rassurer si cette toute petite proportion n'était pas impliquée dans 4,5 % des accidents mortels sur nos routes. Pire, deux tiers d'entre eux, soit environ 450'000 personnes, n'ont même jamais passé l'examen ! Un tiers de ces 680'000 a perdu son permis dès sa première infraction ou à raison de plusieurs points d'un coup.

Pourtant, ce n'est pas faute de punir lourdement les personnes roulant sans le fameux papier rose. En effet, si certains justifient de ne pas le passer à cause du prix, qui avoisine les 1500 euros, la sanction consécutive à ces économies est tout autre puisque se faire arrêter sans permis coûte 15'000 euros d'amende, et mène à l'immobilisation du véhicule et à sa mise en fourrière immédiate. Si le conducteur en est le propriétaire, il peut être confisqué.

Des sanctions pourtant exemplaires

Et les sanctions peuvent aller beaucoup plus loin dans le cas d'une récidive puisque si l'automobiliste sans permis et récidiviste d'un autre délit comme une précédente conduite sans permis, une conduite sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants, ou encore un large excès de vitesse en récidive, les sanctions pour ne pas avoir de permis viable - ou aucun permis - peuvent monter à 30'000 euros et deux années d'emprisonnement.

Dans le cas où un automobiliste sans permis cause un accident, il ne sera aucunement indemnisé pour ses propres dommages, corporels ou matériels, et sa compagnie d'assurance sera en droit de résilier son contrat. Du côté d'autres blessés éventuels, ils seront indemnisés par son assurance qui pourra ensuite se retourner contre lui afin qu'il rembourse la totalité des sommes engagées par sa faute.

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