Les trottinettes électriques ont gagné énormément d'espace dans les grandes villes ces derniers mois, et en particulier dans la capitale, où plus de dix entreprises se partagent l'exploitation de ces dizaines de milliers de petits engins en libre service. Leur fonctionnement est simple, puisqu'elles sont utilisables partout et peuvent être abandonnées n'importe où lorsqu'elles n'ont plus de batteries, ce qui créé un grand mécontentement parmi les habitants.

Face à cette grogne grandissante, la mairie de Paris a décidé de frapper fort et a annoncé une série de mesures destinées à "en finir avec l'anarchie", comme l'a expliqué Anne Hidalgo. La principale mesure sera de limiter le nombre de sociétés autorisées à exploiter ces fameuses trottinettes, qui sont aujourd'hui au nombre de 12. Un appel d'offres a été lancé pour n'en conserver que deux ou trois, qui seront triés sur le volet, afin de limiter le nombre de ces engins dans la ville. 

Moins de trottinettes et une meilleure exploitation

Cela permettra également de réduire le nombre de trottinettes utilisées dans paris. Hidalgo explique qu'il "y en a aujourd'hui plus de 20'000" et que "c'est beaucoup trop", mais le nombre réel serait en fait de 35'000 à 40'000. Dans tous les cas, l'objectif est de repasser largement sous la barre des 20'000 : "Trois opérateurs avec 5000 trottinettes chacun, ce serait bien", a expliqué Jean-Louis Missika, adjoint chargé de l'urbanisme.

L'appel d'offres comportera des clauses sociales et environnementales, notamment pour respecter les usagers de la ville, mais aussi les personnes employées et les méthodes pour gérer les trottinettes. L'objectif est de lutter contre l'ubérisation de ces pratiques, qui conduit toujours un peu plus à des contrats précaires, mais aussi s'assurer que les trottinettes soient rechargées en électricité de manière propre, ce qui n'a pas toujours été le cas.

Enfin, d'autres mesures vont être adoptées à plus court terme, notamment l'interdiction de stationner sur les trottoirs. C'était jusqu'ici autorisé à des endroits où aucune gène n'était constatée, mais avec la multiplication de ces trottinettes, il faut bien admettre que le terme d'anarchie employé par Anne Hidalgo n'est pas trop galvaudé. Désormais, ces trottinettes devront être garées sur des places de stationnement, partagées avec les voitures et les motos. Enfin, la vitesse des engins va être réduite de 25 à 20 km/h, et à 8 km/h en zones piétonnes, et leur circulation sera interdites dans les parcs et jardins.

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