Les tensions entre Renault et Nissan vont-elles enfin arriver à leur terme et trouver une solution profitant à chacun des deux acteurs de l'Alliance ? Selon le quotidien japonais Nikkei, Nissan aurait répondu favorablement aux demandes de son partenaire français, et en particulier de son PDG Jean-Dominique Senard, qui menaçait de s'abstenir de voter lors de l'assemblée générale qui se tiendra le 25 juin, par crainte de perdre du pouvoir au sein du groupe. L'État français avait demandé à Renault de changer son fusil d'épaule, mais c'est du côté japonais que va venir l'effort.
En effet, Nissan va créer plusieurs comités pour renforcer les contrôles en interne et prévoyait de nommer des administrateurs externes à la marque afin de pouvoir évoluer en toute transparence et ainsi éviter de revivre une nouvelle fois une histoire similaire à l'affaire Carlos Ghosn. Cela aurait également permis d'éviter les conflits d'intérêt, mais Jean-Dominique Senard craignait que cette réforme ne soit dirigée contre Renault et retire du pouvoir au constructeur français.
Finalement, la marque japonaise a mis de l'eau dans son vin et a accepté de revoir ces nominations pour laisser un peu plus de place à Renault, et ainsi rassurer le Losange. Cette nouvelle gouvernance proposerait notamment à Jean Dominique-Senard, ainsi qu'au directeur exécutif Thierry Bolloré, des places au sein des nouveaux comités créés, qui restent les pierres angulaires de cette réforme interne. Trois comités se pencheraient sur les nominations, les audits et les rémunérations, et un quatrième comité verrait le jour, toujours selon, des sources rapportées par le quotidien Nikkei.
Cela devrait apaiser les tensions des deux côtés, puisque le président de Renault avait décidé de bloquer les votes pour débloquer la situation, un procédé que Hiroto Saikawa, PDG de Nissan, avait dénoncé et qualifié comme "extrêmement regrettable". Actionnaire majoritaire de Nissan à hauteur de 43,4 %, Renault entend bien garder son pouvoir chez Nissan, et Saikawa pourrait en bénéficier aussi s'il reçoit le soutien du constructeur français, alors que sa position est actuellement fragilisée au sein de l'Alliance et à la tête de Nissan.