Le spectre du Brexit, qui pourrait intervenir le mois prochain, continue de peser au-dessus du marché automobile, et d'assombrir l'horizon des constructeurs qui ont des usines au Royaume-Uni. C'est le cas du groupe Jaguar Land Rover qui, s'il est sous contrôle de l'Indien Tata, a décidé de suspendre sa production pendant un mois en novembre, pour prévoir une temporisation des effets de la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne.
Ce qui est qualifié comme un débrayage débutera le 4 novembre, soit cinq jours après le Brexit prévu pour le 31 octobre, et le constructeur précise qu'il s'agira, via cette manœuvre, d'exprimer "le besoin d'ajuster la production face à l'incertitude persistante liée à des événements extérieurs, y compris le Brexit, qui ont pesé sur nos volumes de ventes". BMW et Mini ont également annoncé une opération similaire, mais sur une durée de seulement 48 heures.
Jaguar Land Rover a délocalisé une partie de sa production en Slovaquie pour garder un pied sur le Vieux Continent, et surtout dans l'Union Européenne, alors que Toyota a également prévenu qu'un Brexit sans accord aurait un impact négatif sur le secteur de l'automobile. C'est l'inverse de ce qu'a annoncé en début de semaine Michael Gove, le ministre en charge du Brexit, qui a déclaré que les secteurs de l'automobile et de la distribution étaient prêts à sortir de l'Europe.
Le constructeur japonais a par ailleurs exprimé son inquiétude de voir son usine touchée par d'éventuels retards dans les livraisons, liés à l'indépendance du Royaume-Uni, qui pourrait affecter son fonctionnement connu pour être en flux tendu sur l'approvisionnement et les stocks. L'usine de Burnaston pourrait même se mettre en arrêt de production dès le 1er novembre, au lendemain du possible Brexit sans accord. Ce dernier, qui pourrait coûter 4,5 milliards de livres (5 milliards d'euros) par année en droits douaniers et causer une pagaille dans l'approvisionnement, est depuis plusieurs mois la cause d'une grande inquiétude sur le marché automobile européen.