Ce jeudi 5 décembre, nous avons appris le décès de Gérard Detourbet à l'âge de 73 ans. Si ce nom ne vous est pas familier, ses travaux au sein du groupe Renault sont pourtant bien connus aujourd'hui, alors qu'il était l'un des instigateurs et des artisans du projet Dacia. Arrivé en 1971 au sein de la direction informatique de Renault avec un doctorat de mathématiques en poche, il a évolué jusqu'à la fin des années 90 dans l'organigramme de la marque, pour atteindre la direction de la mécanique.
Mais à l'époque, ses coups de sang et son management strict deviennent contre-productifs auprès de ses équipes, et Louis Schweitzer, PDG du Losange, décide de le mettre au placard dans un bureau du Technocentre. Peu enclin à rester cantonné à ce type de poste, il décide alors d'attraper le train en marche lorsque Renault rachète Dacia et que le constructeur décide d'industrialiser la Logan. Et Detourbet est alors nommé à la tête des équipes chargées de la réfection de l'usine et de l'industrialisation du modèle.
Ayant géré efficacement ce projet, il est nommé directeur de la gamme Entry, c'est-à-dire low-cost, dans le groupe. Comme on le sait aujourd'hui puisque la marque roumaine représente 15 % des ventes du groupe, le projet Dacia est alors un succès et la réussite de la Logan pousse le géant français à lancer la Sandero en 2017 et le Duster en 2010.
En 2011, alors qu'il décide de faire valoir ses droits à la retraite, Carlos Ghosn le convainc de ne pas partir et lui confie le projet du Renault Kwid, voiture ultra low-cost lancée en Inde à un prix équivalent à 3500 euros. Là encore, Détourbet transforme un projet osé en véritable succès, si bien que le Kwid est également distribué au Brésil. Après deux ans de lutte contre la maladie, ce touche à tout est décédé la semaine dernière. À ses proches, la rédaction de Motor1.com adresse ses plus sincères condoléances.