La conséquence de la diminution des ventes en France pour les mois de janvier et février 2020 était toute trouvée : le barème de transition du malus écologique. Au mois de mars 2020, avec l'intronisation du nouveau barème basé sur les données de la nouvelle norme WLTP, les montants du malus devaient s'alléger, relançant donc normalement les ventes.

Malheureusement, personne n'avait prédit la crise sanitaire qui s'abat sur le monde actuellement et donc logiquement aussi sur le marché automobile. Comme chaque premier du mois, les chiffres de ventes des véhicules neufs tombent en France pour le mois précédent, et comme vous devez vous, ils ne sont pas bons.

Seulement 62'668 immatriculations

Les ventes se sont écroulées en mars, notamment à cause d'une deuxième moitié de mois complètement morte puisque les concessions ont baissé leurs rideaux le dimanche 15 mars, après leur week-end de portes ouvertes. Si vous vous attendiez donc à un bilan divisé par deux, puisque les deux premières semaines de mars auront été presque "normales", c'est raté. La chute est vertigineuse avec - 72,2 %, ce qui représente seulement 62'668 immatriculations dans l'Hexagone en mars 2020.

Absolument aucune marque n'est épargnée par cette forte baisse. Renault enregistre une diminution de - 68,5 %, Peugeot - 69,5 %, Citroën - 77,2 %, Toyota - 57 %, Dacia - 80,2 %, Volkswagen - 81,2 %, Mercedes - 71,9 %, BMW - 68,2 %, Audi - 76,4 %... La cuillère de bois revient à Opel et à Honda qui enregistrent la plus grosse dégringolade avec - 89,6 %. Certaines marques s'en sortent un peu mieux, même si c'est toujours dans le négatif puisque DS enregistre une baisse de "seulement" 37,5 % ou encore Porsche avec un petit - 14,7 %. Il n'y a qu'un seul constructeur qui progresse en France en mars 2020, c'est Tesla, qui enregistre un + 26,4 % avec 1580 voitures livrées.

Quelles prévisions pour l'année ?

Sur le premier semestre 2020, le Comité des Constructeurs Français d'Automobiles s'attend à un recul des ventes de 30 % sur le premier semestre 2020 et à un recul de 20 % sur l'ensemble de l'année 2020. Une prévision très optimiste puisque la reprise de l'activité pour la fin du mois d'avril ou le début du mois de mai n'est pas encore garantie.

Dans tous les cas, il est inutile de tirer des conclusions sur ce mois entaché par la crise sanitaire, mais aussi par la mise en place hasardeuse du certificat de conformité électronique pour l'immatriculation, lié au malus WLTP.

Une chose est sûre, c'est que les prochains mois risquent d'être encore pires que ce mois de mars 2020, pour la simple et bonne raison que les concessions resteront sans doute encore fermées tout le mois d'avril. Tout un mois sans prise de commandes, c'est évidemment des mois à venir sans livraisons. Le contexte incitera-t-il également les clients à se pencher sur l'achat d'une voiture neuve lorsque les établissements ouvriront de nouveau ? Rien n'est moins sûr également.

Dans tous les cas, c'est une période compliquée qui s'annonce pour le marché automobile français et plus globalement pour le marché automobile mondial. Un marché qui était déjà fortement bousculé par la transition énergétique, par les entrées en vigueur rapides des nouvelles normes et globalement par toutes les incertitudes qui gravitaient autour. C'est une nouvelle crise dont l'automobile se serait bien passé, mais c'est une nouvelle crise que l'automobile surmontera sûrement.