Comme vous l'avez sans doute remarqué, les hydrocarbures ne sont plus vraiment en odeur de sainteté en ce moment, notamment du côté du législateur, et les acteurs de cette industrie souhaitent, doucement mais sûrement, diversifier leurs activités afin de s'assurer un avenir, peut-être sans hydrocarbures, ou en tout cas avec une part moins importante dans leurs activités. 

Le géant français Total a entamé déjà une mutation énergétique depuis quelques années, et pour souligner la diversification de ses activités, Total change de nom et devient TotalEnergies.

"L’énergie c’est la vie. Nous en avons tous besoin et elle est source de progrès. Alors aujourd’hui, pour contribuer au développement durable de la planète face au défi climatique, nous avançons, ensemble, vers de nouvelles énergies. L’énergie se réinvente et ce chemin des énergies, c’est le nôtre. Notre ambition est d’être un acteur majeur de la transition énergétique. C’est pour cela que Total se transforme et devient TotalEnergies", a commenté le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné.

Des objectifs à foison

Par la même occasion, TotalEnergies affiche également son objectif dans la répartition des types d’énergies produites en 2030, à savoir 35 % pour le pétrole et les biocarburants (qui comportent une forte part de produits pétroliers en sus des huiles ou alcools d’origine végétale), 50 % pour le gaz et 15 % pour l’électricité. Autre objectif pour la firme tricolore : que les émissions de carbone de sa clientèle mondiale soient réduites de 20 % en 2030 par rapport à 2015 et, en Europe, qu’elles tombent à zéro en 2050.

Pour le moment, difficile d'y voir clair dans la répartition des types d’énergies actuellement produites par l'entreprise, notamment en raison d'un mélange de données tantôt en barils de pétrole, en mètres cubes de gaz et en gigawatts d’électricité. Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, assure que dans neuf ans, la production de pétrole de l'entreprise aura baissé de 30 % sur celle de 2015.

Accélérer sur les énergies renouvelables

TotalEnergies souhaite également augmenter sa production d'électricité renouvelable, qui n’était que de 1,7 gigawatt en 2018. Celle-ci doit passer de 7 gigawatts aujourd’hui à 100 gigawatts dans neuf ans et ce, principalement, via des champs solaires ainsi que dans l’éolien marin flottant.

TotalEnergies mise aussi sur l’hydrogène, dont il veut devenir un acteur majeur, ​grâce à la production directe de ce gaz par électrolyse de l’eau. L'entreprise croit beaucoup en cette énergie, notamment pour les poids lourds de demain. Outre l'hydrogène, TotalEnergies investit également dans les biocarburants, dans les bioplastiques, et dans le biogaz.

Mais bien évidemment, il subsistera cependant des émissions de carbone fossile, des émissions "compensées par la captation et le stockage de carbone dans des réservoirs marins ainsi que par la plantation de forêts", assure Patrick Pouyanné. Et cela débute notamment par la création prochainement d'une forêt de 40 000 hectares au Congo.