Crise des semi-conducteurs, production au ralenti, marchés en baisse... Voici à peu près le tableau de ces deux dernières années dans le monde automobile, un monde qui s'apprête à affronter un avenir encore plus incertain.

La guerre qui se poursuit entre la Russie et l'Ukraine a déjà de graves répercussions sur de nombreux constructeurs et sous-traitants, et nous avons comme l'impression que les problèmes ne font que commencer.

Composants manquants

Le conflit russo-ukrainien devient un véritable casse-tête pour tous les constructeurs, et ce pour plusieurs raisons. Le premier problème, c'est la production de câbles électriques, l'Ukraine en produisant entre 10 à 15 % pour l'ensemble du marché européen. Il s'agit d'un composant clé pour toutes les voitures modernes, des moins chères aux plus chères, et des conséquences ont déjà été observées dans une grande partie de la chaîne d'approvisionnement européenne.

Le groupe Volkswagen a déjà mis en suspens la production de nombreux modèles, notamment les modèles électriques tels que la Volkswagen ID.3, l'Audi Q4 e-tron et la Cupra Born. Les problèmes affectent également les hybrides rechargeables, dont les prévisions de livraison aux clients sont aujourd'hui très compliquées à établir par les concessionnaires.

La fabbrica di Bruxelles, da Studebaker a Volkswagen e Audi

Deux des principaux fabricants de câbles, Aptiv et Leoni, tentent de délocaliser leur production dans d'autres pays. Par exemple, Aptiv essaie d'augmenter sa production en Pologne, en Roumanie, en Serbie et au Maroc, mais l'ensemble du processus peut prendre jusqu'à six semaines.

Le deuxième problème, qui est peut-être encore plus problématique, concerne le neon. L'Ukraine est le plus grand exportateur de ce gaz, qui est utilisé pour la fabrication de puces. De nombreuses entreprises de semi-conducteurs possèdent des stocks pour encore environ six mois, après quoi elles devront s'arrêter si elles ne trouvent pas de nouveaux fournisseurs.

L'interrogation russe et la hausse des prix

La Russie joue également un rôle clé parmi les fournisseurs de matières premières. Outre le pétrole, Moscou produit 10 % du nickel mondial et figure parmi les premiers mineurs mondiaux de palladium et platine.

Le premier élément se trouve dans pratiquement toutes les voitures électriques, tandis que les deux derniers métaux sont présents au sein des convertisseurs catalytiques. Sans compter que la Russie fournit également au monde entier de l'aluminium et de l'acier. Ce n'est d'ailleurs pas une coïncidence si les prix de toutes ces matières premières sont montés en flèche depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.

Lo stabilimento BMW di Rosslyn

Dans un contexte déjà compliqué, s'ajoute la nouvelle vague pandémique en Chine, qui a conduit Pékin à confiner 25 millions de personnes. Dans ce cas également, il faut s'attendre à certaines conséquences pour le monde de l'automobile.

En bref, d'ici les mois à venir (les experts annoncent au moins jusqu'à 2023), nous verrons de moins en moins de voitures sortir des usines, les prix de production augmentant de manière exponentielle pour tous les constructeurs. L'inflation touchera tous les nouveaux modèles, mais pourrait également affecter le marché des voitures d'occasion. L'augmentation de la demande (et de la disponibilité) de véhicules d'occasion pourrait encore faire largement monter les prix.