Quelle est la bonne rémunération pour un PDG d'une multinationale ? Il y a de nombreux éléments à prendre en compte − le chiffre d'affaires, l'expérience du dirigeant, etc. − mais ce qui est certain, c'est que les 19 millions d'euros de salaire annuel de Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, ont été jugés vraiment excessifs par la majorité (53,12 %) des actionnaires du groupe. Mais ils n'ont pas été les seuls à être interloqués.
Le président de la République, Emmanuel Macron, a également été interpellé par la rémunération de Carlos Tavares, la qualifiant de "choquante et excessive". Rappelons également que l'État français, via la banque publique d'investissement BpiFrance, est actionnaire à hauteur de 6,2 % au sein du groupe Stellantis.
Un chiffre sous-estimé ?
Rappelons tout de même les faits. Il y a quelques jours a eu lieu l'assemblée des actionnaires de Stellantis. Le moment était venu de voter l'ordre du jour concernant la rémunération de Carlos Tavares et, évidemment, la majorité, menée par le ministre des Finances Bruno Le Maire, l'a rejeté.
Un vote "non contraignant", comme l'a rappelé le président de Stellantis, John Elkann, mais certainement un signe de mécontentement général à l'égard des 19,15 millions versés au patron de Stellantis. C'est également plus que le double du montant versé à tous les administrateurs et membres du conseil d'administration actuels (28,8 millions d'euros).
Un chiffre qui, selon l'un des actionnaires minoritaires, atteindrait 66 millions d'euros (part fixe et bonus compris). Mais le groupe Stellantis s'est immédiatement défendu en qualifiant cette information de "fake news".
Une intervention à l'échelle européenne ?
Pour Emmanuel Macron, c'est visiblement la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, puisqu'il ne s'est pas seulement contenté de critiquer le salaire de Carlos Tavares. Il a remis en cause plus globalement ce système de rémunération à l'échelle européenne.
Selon Reuters, dans une interview accordée à Franceinfo, le président français, après avoir parlé de "sommes astronomiques", a ajouté : "Nous devrions mettre une limite à celles-ci, cela pourrait fonctionner si nous agissons au niveau européen".
En pleine campagne présidentielle, Marine Le Pen n'a pas manqué l'occasion de donner son avis sur le salaire du patron de Stellantis, jugeant ainsi cette rémunération comme "choquante".