Comme vous n'êtes sûrement pas sans le savoir, en 2035, au sein de l'Union européenne, tous les véhicules thermiques neufs seront interdits à la vente. Même si le délai paraît court à l'échelle de l'industrie automobile, les constructeurs sont dès à présent obligés de prendre leur disposition pour amorcer une transition énergétique sans précédent.
Audi a déjà annoncé stopper le développement des moteurs thermiques en 2026, avant l'arrêt de leur commercialisation (hybride rechargeable compris) en 2033, soit deux ans avant l'entrée en vigueur de la législation européenne.
Et tous les constructeurs lui emboîteront le pas, même s'ils n'ont pas tous encore confirmé l'année où la transition sera effective et l'électrique sera l'énergie numéro un. Du côté de chez Stellantis, comme chez tous les autres grands groupes automobiles, on se prépare à l'électrification de masse.
Anticiper la législation européenne
Dans une interview accordée à l'ANSA (l'agence de presse italienne) à l'occasion d'une table ronde sur la transition écologique, dans le cadre du congrès national de l'Uilm (Union italienne des métallurgistes), Davide Mele, le vice-président des affaires internes chez Stellantis en Italie, a déclaré que le groupe "souhaite jouer un rôle de premier plan et anticiper l'objectif de 2035 à 2030".
Selon le dirigeant, anticiper le moment de la transition vers l'électrique pourrait être payant d'un point de vue économique, d'autant plus que, selon lui, il y aurait aujourd'hui peu de raisons d'investir dans la mise à niveau des moteurs pour la norme Euro 7, une norme qui devrait mettre au placard de nombreux moteurs thermiques pour d'évidentes raisons d'émissions de CO2.
"Stellantis a identifié une stratégie qui englobe l'électrique de manière globale. Nous voulons jouer un rôle de leader et anticiper l'objectif de 2035 à 2030. Le groupe veut relever le défi en construisant une voiture propre, sûre, connectée et abordable. Les coûts de cette transformation technologique sont élevés, 50 % de plus pour un véhicule du même segment par rapport au thermique, et des investissements énormes sont nécessaires pour relever ce défi", a déclaré Davide Mele.
Une norme Euro 7 à parfaire ?
Néanmoins, Stellantis souhaiterait obtenir de l'Europe quelques ajustements de cette fameuse norme Euro 7 afin de concentrer davantage les investissements sur le moteur électrique et non sur une mise à niveau du thermique.
"Nous sommes en train de faire notre transition, mais n'oublions pas qu'il existe une législation, en l'occurrence Euro 7, qui oblige les constructeurs à investir une nouvelle fois dans le développement de moteurs thermiques plus propres, mais qui devront disparaître en 2035. Donc, si nous examinons le raisonnement que nous faisons, en réalité, 2027 sera déjà une année où le moteur thermique sera enterré", précise Davide Mele.