La norme Euro 7 verra-t-elle le jour ? Plus restrictive en matière d'émissions des moteurs thermiques bien que déjà assouplie, elle doit entrer en vigueur en 2025 mais plusieurs constructeurs la critiquent, estimant que le développement de moteurs répondant à ces critères sera coûteux, ce qui poussera à augmenter le prix des véhicules voire à renoncer à certains modèles devenu trop chers pour leur cible commerciale.

Huit pays européens, dont la France, ont demandé à l'Union européenne un report ou une révision de la norme. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a confirmé sa réticence face à la norme Euro 7, préférant que les constructeurs investissent dans l'électrique que dans une énième génération de moteurs thermiques, amenés à disparaître des véhicules neufs en 2035.

"Nous devons être toujours en pointe, toujours en recherche de nouvelles technologies", a déclaré Bruno Le Maire lors de l'inauguration de la gigafactory d’ACC, qui va produire des batteries pour les véhicules électriques. "Nous sommes maintenant sur les batteries ion lithium liquide, commençons déjà à chercher les batteries ion lithium solides. Investissons dans les matériaux rares, investissons dans le raffinage, investissons dans le recyclage."

"Et comme tout cela va coûter non pas des milliards mais sans doute des dizaines de milliards d'euros, je vous livre une simple réflexion. Plutôt que de dépenser de l'argent pour une énième norme sur les véhicules thermiques, la norme Euro 7. Peut-être ferions-nous mieux d'oublier cette norme Euro 7 qui va coûter de l'argent inutile à nos constructeurs automobiles pour consacrer le même argent à accélérer sur le véhicule électrique et sur les technologies de demain."

"Nous avons besoin d'investir dans les technologies de demain, pas dans celles d’hier. Nous avons besoin d'être les meilleurs sur les véhicules électriques, pas de dépenser de l'argent sur des normes que ni la Chine ni les États-Unis n'imposent à leurs constructeurs."

Mieux appréhender les concurrences chinoise et américaine

Bruno Le Maire juge en effet nécessaire de mettre en place des mesures européennes pour aider les constructeurs européens face à la menace grandissante des constructeurs chinois, partis à l'assaut du Vieux Continent, et aux mesures mises en place par les États-Unis pour favoriser la création d'usines.

"L'Union européenne doit montrer ses muscles industriels", a estimé le ministre. "Elle doit d'abord prendre conscience des défis qui sont devant elle. A l’Est, le défi chinois : la Chine ne nous fera aucun cadeau ni sur les voitures, ni sur les lanceurs spatiaux, ni sur les avions. Et croyez-moi, leur niveau technologique est parfaitement comparable au nôtre quand il n'est pas supérieur."

"Deuxième défi, les États-Unis et l'Inflation Reduction Act américain qui offre des conditions très attractives à nos industriels. Si nous ne voulons pas d'hémorragie industrielle de l'Europe vers les États-Unis, il faut, au niveau européen, comme nous l'avons fait avec le président de la République au niveau national, un IRA européen qui défende sans relâche nos intérêts industriels, nos ouvriers, nos compétences, nos technologies, nos savoir-faire et notre attractivité."

"Tout ça suppose que nous nous battions à la fois au niveau européen et au niveau national pour continuer cette bataille de la réindustrialisation."

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