L’Alliance entre ces deux constructeurs aura décidément été riche en évènements. Le 27 mars 1999, Louis Schweitzer et Yoshikazu Hanawa, les PDG de Renault et Nissan, scellent l'alliance des deux groupes pour 6,4 milliards d'euros et le groupe français (qui devait pourtant signer avec Daimler) s'offre 36,8 % du capital de Nissan.
Cette alliance est inédite pour l’époque, pourtant pas si lointaine. Dans ce partenariat, chacun des constructeurs conservera son identité tout en partageant des pièces, des moteurs, des usines et même des modèles communs vendus sous l'une ou l'autre marque selon les marchés. Ce pacte fait pourtant poser des questions au vu de la situation très compliquée de Nissan mais Carlos Ghosn, alors nommé patron opérationnel de l'Alliance, va jouer de sa poigne et de son leadership pour sauver la marque japonaise qui reprendra des couleurs durant les années suivantes.
Galerie: Carlos Ghosn Renault Nissan
Fin 2008, Louis Schweitzer quitte le navire et c’est Ghosn qui se retrouve aux commandes, à fois PDG de Nissan et du Losange. Mais durant les années 2010, les dirigeants de Nissan ont tenté de redonner du pouvoir à leur marque, jusqu’à la fameuse arrestation de Carlos Ghosn fin 2018 dans une période où Renault et Nissan affichaient des pertes importantes.
Depuis, les deux constructeurs cherchaient à repartir ensemble, du bon pied, et c’est dans ce contexte que vient d’être signé l’accord définitif fixant les nouvelles règles de l’Alliance.
Renault lâche, en partie, les commandes
Renault ne va donc plus exercer sa domination sur Nissan puisque chacune des deux marques possèdera 15% de l’autre et Renault va lâcher 28,4% de Nissan. Quant au constructeur japonais, il a investi 600 millions d’euros dans nouvelle entité Ampère, la structure réservée à la conception des futures voitures électriques du groupe Renault. Nissan siègera directement au conseil d’administration d’Ampère et aucun projet ne passera sans son accord.
Le communiqué de la nouvelle alliance Renault-Nissan (mais aussi Mitsubishi) déclare aussi que de nombreuses synergies sont à venir :
"Les partenaires projettent de nouveaux projets clés en Amérique latine, en Inde et en Europe, qui visent à offrir aux membres de l'Alliance des résultats mutuellement bénéfiques, à grande échelle et tangibles. Parmi ces projets, Renault Group et Nissan ont déjà annoncé leur engagement renouvelé en faveur des activités en Inde à travers de nouveaux investissements et de nouveaux véhicules."
Les marques du groupe travailleront également en étroite collaboration sur le développement des voitures électriques :
"Les trois entreprises de l'Alliance ont convenu de s'appuyer mutuellement en matière d'électrification et de technologies à faibles émissions en investissant et en collaborant dans des projets propres à chaque entreprise qui représenteraient une valeur ajoutée pour ses partenaires."
Cependant, les opérations de la nouvelle Alliance ne pourront pas débuter avant le quatrième trimestre 2023 en raison "d’un nombre limité de conditions suspensives, notamment réglementaires."