C’est en septembre 2012, au Musée Rodin à Paris, que Jaguar a levé le voile sur F-Type. Un roadster sculptural, rapidement secondé par un coupé, dont la mission est de venir chasser sur les terres des Porsche 911 et autres bolides exotiques. Digne héritière de la mythique E-Type, le modèle a rapidement trouvé son public. En 2013, première année de commercialisation du modèle, Jaguar écoule 6.377 exemplaires. La production double en 2014, avec 11.506 ventes. Un cap maintenu en 2015, avec 11.662 modèles écoulés. Certes, on est loin des 32.000 Porsche 911 vendues en 2015 mais Jaguar, parti d’une feuille blanche, est néanmoins parvenu à s’approprier une belle part du gâteau.
Il faut dire que depuis qu’il a été repris par l'indien Tata Motors, le groupe Jaguar Land Rover ne s’est jamais aussi bien porté. Et la F-Type contribue bien entendu à ce succès, mais aussi à un véritable renouvellement d’image, Jaguar ayant connu une longue traversée du désert au début des années 2000.

On l’aime ou… on l’aime
Il faut vraiment être dépourvu de toute passion automobile (voire de toute passion tout court) pour ne pas apprécier les courbes sculpturales de ce fauve à quatre roues. Une ligne unanimement saluée, empruntée au concept-car C-X16 qui avait été dévoilé au salon de Francfort en 2011. Solidement campé sur ses immenses roues, le coupé se distingue de la concurrence par une croupe qui n’est pas sans rappeler celle d’un break de chasse. Un popotin à la fois musclé et massif qui annonce sans vergogne des performances dignes des meilleures sportives. Pour ce qui est des proportions, la F-Type affiche une longueur de 4,47 m pour une largeur de 1,92 m. Le tout est équilibré et hautement désirable, comme sait si bien le faire le designer britannique Ian Callum, le père du modèle.
Un cocon vitaminé
Si la F-Type est séduisante à l’extérieur, elle l’est aussi à l’intérieur. Le modèle dispose d’un habitacle à la fois cossu et épuré, rehaussé par quelques touches high-tech, à l’image de la console centrale et de ses (rares) interrupteurs en aluminium qui ont un petit quelque chose d’aéronautique.
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La position de conduite est quant à elle irréprochable, aidée par des sièges qui offrent une multitude de réglages. Les grands gabarits devront néanmoins se montrer assez souple, car si l’espace ne manque ni aux coudes, ni au jambes, la garde au toit est par contre relativement limitée. Petit bémol aussi en ce qui concerne les espaces de rangement qui sont tout bonnement inexistants, à l’exception des deux portières et de la boîte à gants. Heureusement, la F-Type dispose d’un coffre généreux, doublé d’une large ouverture. Supérieur à la moyenne, celui-ci affiche un volume de 407 litres !

À vos côtés
La F-Type embarque le nouveau système multimédia InControl, qui permet de contrôler la navigation, la musique, la climatisation, le téléphone ainsi que de nombreux systèmes d’assistance à la conduite comme les aides au stationnement. L'InControl embarque aussi une fonction d’appel d’urgence qui, automatiquement, prévient les services appropriés en précisant votre emplacement en cas d’accident grave. La fonction "appel en cas de panne" inclut également le service d'assistance Jaguar optimisé, qui transmet les données de diagnostic du véhicule en plus de votre localisation.
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Pour ce qui est du système audio, Jaguar a fait appel à Meridian, maison britannique spécialisée dans la Hi-Fi haut de gamme. Deux combinaisons sont proposées : un ampli de 380 watts secondé par 10 haut-parleurs et un ampli de 770 watts doublé de 12 haut-parleurs. Inutile de dire que vous disposez là d’une réserve de puissance amplement suffisante, apte à faire exploser vos morceaux musicaux préférés. A la fois profond et cristallin, le son colle parfaitement à la personnalité de ce sulfureux coupé.
De conducteur à pilote
Températures en baisse, chute des feuilles, pluies abondantes, l’automne est bien là ! Une saison qui a tendance à rendre le bitume plus hostile et qui détériore donc la tenue de route de votre monture. C’est dans ces conditions difficiles que les véhicules dotés de quatre roues motrices font toute la différence. Lorsqu’elle est pourvue d’une transmission intégrale, les prestations de la F-Type sont magnifiées, le modèle faisant alors preuve d’une efficacité redoutable.
Jamais cette F-Type ne nous a laissé entrevoir une once de difficulté à trouver son adhérence. Elle est littéralement rivée à la route.
Forte d’un V6 suralimenté qui génère 380 ch, la F-Type S AWD pulvérise le 0 à 100 km/h en 5,1 secondes et est à même de pousser jusqu’à 275 km/h ! La boîte automatique Quickshift, qui enchaîne les 8 rapports à la volée, couplée aux quatre roues motrices, font fi des aléas de la météo, Dame Nature ne parvenant pas à altérer les performances exceptionnelles du coupé. Jamais cette F-Type ne nous a laissé entrevoir une once de difficulté à trouver son adhérence. Elle est littéralement rivée à la route. Et outre son efficacité sur le macadam, on ne se lasse pas non plus du chant entonné par le V6, sublimé par les deux énormes sorties d’échappement qui équipent le modèle. De quoi coller un grand sourire sur le visage du pilote et de son éventuel passager, d’autant que le freinage, efficace, ne souffre lui non plus d’aucun reproche.

Une source de plaisir
La F-Type dispose d’une structure en aluminium particulièrement rigide. S’y ajoute un grip et une motricité redoutablement sécurisants, conjugués à un freinage convaincant. Bardé de la sorte, le coupé distille un très grand plaisir de conduite, l’engin permettant de croiser à grande vitesse avec une belle marge de sécurité. S’il fallait relever des défauts, on pourrait pointer une direction légèrement floue ou un amortissement parfois sautillant lorsque le revêtement se dégrade, mais rien d’insupportable.
Conclusion
Affichée 86.540 €, elle coûte 8.550 € de plus que la F-Type S proposée en "simple" propulsion. Un surcoût justifié par une polyvalence rare dans ce segment, qui permet d’exploiter les performances du coupé tout au long de l’année, quel que soit le temps. En outre, l’adoption de la transmission intégrale ne fait grimper la consommation que de 0,1 l/100 km, avec une moyenne tournant autour de 9 l/100 km, 11 à 12 lorsqu’on adopte une conduite virile. A titre de comparaison, une Porsche 911 Carrera 4 se négocie autour de 106.000 €, alors qu’elle n’offre que 370 ch. La F-Type S AWD fait donc figure de maître-achat, d’autant qu’elle est plus rare sur nos routes que sa rivale teutonne.
Points positifs | Points négatifs |
Plastique à couper le souffle | Direction un peu floue |
V6 en forme olympique | Suspension sur route dégradée |
Grip et motricité au top |
Galerie: Essai Jaguar F-Type Coupé S AWD
Jaguar F-Type Coupé