Alors que les SUV ont peu à peu supplanté les traditionnelles berlines et breaks durant la dernière décennie, l’heure est à la démocratisation… des pick-up ! Ceux qui sont la norme outre-Atlantique sont encore considérés comme utilitaires chez nous. Mais alors que l’on se trouve dans une période charnière sur le segment, que de nouveaux acteurs ont flairé le filon et débarqueront dans les mois à venir, Renault et Mercedes pour ne citer qu’eux, d’autres ont déjà entamé la métamorphose de ces véhicules devenus politiquement incorrects. Et de l’outil de travail rustique, passe-partout, dans lequel on jette pêle-mêle la tronçonneuse et le tas de bûches, on passe à un véhicule civilisé, premium, presque tendance, mais toujours aussi musclé.

C’est le cas du Volkswagen Amarok qui à la veille de souffler sa septième bougie s’est offert, fin 2016, un restylage. Un vrai. Aussi bien à l’extérieur, plus élégant, qu’à l’intérieur, plus chic, que sous le capot, plus puissant que jamais. Un pick-up à l'assaut des villes ? Réponse au volant du tout dernier Volkswagen Amarok 3.0 V6 TDI Aventura !

ESSAI Volkswagen Amarok V6 3.0 TDI

Imposant et (presque) élégant 

Si les pick-up deviennent progressivement plus civilisés, ils ne sont pas encore prêts à envahir nos centre-villes. Dimensions obligent. 2,22 mètres de large, rétroviseurs de camion compris, 5,32 mètres de long, 1,83 m de haut, cet Amarok ne rentrera pas dans tous les parkings. Mais pour que les autres automobilistes vous cèdent le passage, il est parfait ! Il faut dire qu’entre sa position surélevée et ses passages de roues élargis, il n’hésite pas à montrer les muscles. Tout en se la jouant élégant et presque chic, une première justement pour un pick-up, avec ses nombreux chromes. Et ce dès le premier niveau de finition, Confortline, avec cette calandre à lamelles horizontales chromées. Il faut en revanche opter pour le niveau supérieur Carat pour avoir le pare-choc arrière chromé, de même que les marchepieds, indispensables pour grimper dans ce mastodonte, les rétroviseurs ou encore cet arceau qui prend place dans la benne. Et le détail qui tue sur notre finition supérieure Aventura, c’est ce marchepied qui est rétroéclairé par LED en dessous !

Le restylage de ce Volkswagen Amarok cru 2016 apporte lui un nouveau regard avec des feux de jour à LED, plus dans l’air du temps, ainsi qu’un bouclier avant redessiné, qui perd ses antibrouillards ronds. Pour ce qui est des stickers 4Motion sur le côté de la benne, ils sont de série sur notre version Aventura. À moins que vous ayez besoin que tout le monde soit au courant que vous roulez dans un 4x4, comme si ce n’était pas assez évident, on peut s'en passer. Mais le plus étonnant physiquement sur finition haut de gamme reste le choix de le chausser en jantes de 20 pouces réalisées en alliage léger, bi-ton, qui trahit ses velléités à se rapprocher d’un usage urbain... Quoique les trottoirs seront ses ennemis, un comble pour un SUV ! Notre modèle d’essai était lui équipé de pneus neige, à la monte de 17 pouces.

ESSAI Volkswagen Amarok V6 3.0 TDI

Fini le pick-up rustique !

Faut-il parler de la benne dans le chapitre sur l’intérieur ou l’extérieur de cet Amarok ? Car il s’agit bel et bien du coffre du véhicule, le seul coffre. Ce qui refroidira sans doute nombre de pères de famille. A moins d’opter pour un couvre-benne, mais l’accessibilité n’est évidemment pas aisée. Mais la benne de cet Amarok n’est évidemment pas tant faite pour mettre des valises ou des sacs de courses que pour y jeter ses skis en hiver, faire grimper la tondeuse, la remplir de branchages morts… D’autant qu’avec son revêtement résistant aux rayures "Durabed", rien ne lui fait peur. Pas même le coup de kärcher. Et pour ceux qui déchargeraient leur tas de bûches à la nuit tombante, une lumière vient éclairer la benne. Sa porte se transforme elle en plateau sur laquelle on peut s’asseoir à plusieurs sans problème. Et il y a même une prise 12V, au cas où…

ESSAI Volkswagen Amarok V6 3.0 TDI
ESSAI Volkswagen Amarok V6 3.0 TDI

De l’aspect spartiate au confort il n’y a qu’un pas à franchir sur cet Amarok restylé puisqu’il réserve un habitacle aux standards clairement premium. Sellerie en cuir Nappa avec surpiqûres, pédalier en acier, volant multifonctions, tapis en velours, sièges avec maintien, plastiques durs disparus au profit de matériaux moussés… C’est plutôt cossu ! Sans oublier que notre modèle d’essai a droit aux sièges Ergo-Confort à réglages électriques, soit-disant recommandés par les médecins allemands, et l’écran central tactile d’infodivertissement, avec le GPS mais également la connectivité Apple Carplay et Android Auto.

Bon à l’arrière ça se corse un peu dans cet Amarok. Si visuellement la banquette paraît engageante, à l’usage elle est un peu raide, notamment à cause d’un dossier à angle droit de l’assise. Sans compter que l’espace aux jambes n’est pas non plus formidable, et que vous êtes assis au dessus des ressorts à lames. Mais si vous avez le coeur bien accroché…

ESSAI Volkswagen Amarok V6 3.0 TDI

Un V6 qui donne du coffre au pick-up !

Outre ce restylage extérieur et ce passage au premium à l’intérieur, cet Amarok s’offre également un nouveau bloc repris du cousin Audi Q7. Il s’agit d’un gros V6 3.0 TDI proposé en versions 204 ou 224 chevaux. Quand on sait qu’il remplace l’ancien 4 cylindres 2.0 TDI, on est à contre-courant de toute notion de downsizing. Mais il va comme un gant à ce mastodonte, surtout dans sa version la plus puissante dont est équipé notre modèle d’essai. Et ce malgré les 2,3 tonnes (à vide) sur la balance !

ESSAI Volkswagen Amarok V6 3.0 TDI
ESSAI Volkswagen Amarok V6 3.0 TDI

Discret dès le démarrage, même si on sent bien que la cavalerie est là, le V6 fait bondir littéralement cet Amarok à chaque sollicitation de l’accélérateur. Impressionnant pour ce gros utilitaire à benne ! Il faut dire qu’avec 550 Nm de couple, il a du coffre… Ça lui en fait au moins un ! Pour traduire ça en chiffre, sur le papier, cet Amarok V6 TDI est capable d’abattre le 0 à 100 km/h en 7,9 secondes. La boîte de vitesse ZF à 8 rapports fait également des miracles de souplesse et de dynamisme, avec un étagement parfait, tout ça sans à-coups. Des routes de montagnes à l’autoroute, en passant par la ville, cette association moteur-boîte est parfaite ! Sur plus de 1000 kilomètres passés à son volant, sur toutes sortes de routes, cet Amarok ne nous a jamais déçu, se montrant très sécurisant en toute situation. Et il faut vraiment y aller violemment pour le prendre en défaut !

Sans avoir pu les tester vraiment, les capacités de franchissement de cet Amarok n'ont pas été oubliées puisque non content de pouvoir franchir des gués de 50 cm, il peut aussi s'attaquer à des pentes de 45°. Au menu une assistance en descente, ou encore un blocage de différentiel arrière en option. Sans doute largement suffisant pour ce que la plupart des clients feront à son volant ! 

Enfin à noter que malgré ses dimensions, cet Amarok phase 2 se mène facilement dans la circulation et en ville, notamment grâce à ses capteurs et sa caméra de recul.

ESSAI Volkswagen Amarok V6 3.0 TDI

Conclusion

Premier représentant d'un segment qui va s'élargir à vitesse grand V dans les mois à venir, le Volkswagen Amarok phase 2 prouve que pick-up et premium ne sont pas antinomiques, et dépoussière l'image d'un véhicule utilitaire pour lui offrir une seconde vie comme véhicule de loisir. Se rapprochant des SUV, il séduira ceux qui raffolent des loisirs en plein air, moins les familles, la benne restant quand même un handicap pour le quotidien. Quant au puissant V6 diesel que Volkswagen a choisi de mettre dedans, il convient parfaitement au différentes personnalités que cet Amarok sait endosser, du gros déménageur en ville au transport express sur autoroute pour vous rendre en bord de mer le week-end, en passant par le remonte-pente pour vous emmener en haut des pistes ou encore le bucheron pour aller faire le plein de bois en forêt.

Une certaine polyvalence que l'on n'attendait pas d'un pick-up, mais que Volkswagen fait quand même payer au prix fort : comptez à partir de 34'800 € pour la version de 204 ch, en finition Confortline. Le nôtre, avec ses 224 ch et sa finition haut de gamme Aventura, grimpe à 45'980 €, hors options. Mais là où l'acheteur y gagne, c'est que cet Amarok est considéré comme un utilitaire. Et donc qu'il est exonéré de malus. Soit, avec ses 199 g/km de CO2, une économie de 6500 € ! De quoi faire réfléchir...

 

 

Points positifs Points négatifs
Nouveau look premium

 Gabarit

Finition intérieure en nette progression  Habitabilité intérieure / Absence de coffre
Performances du V6 TDI  Prix

Galerie: ESSAI Volkswagen Amarok V6 3.0 TDI

Volkswagen Amarok 3.0 litres V6 TDI

Motorisation Diesel TDI, six cylindres en V, 2 967 cm³, Turbo diesel à injection directe
Puissance 224 chevaux / 550 Nm
Type de transmission Boîte automatique à 8 rapports
Transmission Transmission intégrale permanente 4MOTION
0-100 km/h 7,9 secondes
Vitesse de pointe 193 km/h
Poids 2095 kilos (poids à vide avec chauffeur)
Volume de coffre Longueur benne : 1,56 m / Largeur : 1,62 m / Charge utile : 985 kg
Places 4 + 1
Economie de carburant Urbain : 8,6 l/100km / Extra urbain : 7,3 l/100 km / Mixte : 7,8 l/100 km
En vente Octobre 2016
Prix de base 34'880 €
Prix de la version testée 45'980 €