Que serait une Mercedes Classe E sans ses multiples déclinaisons ? En attendant l'arrivée du Cabriolet sur nos routes avant la fin de l'année, la firme étoilée présente aujourd'hui le Coupé. Depuis 1993, année qui fut marquée par le lancement de la première berline Classe E, Mercedes a toujours offert à sa grande routière différentes variantes. Ce cru 2017 que nous essayons aujourd'hui marque clairement l'une des plus grandes ruptures entre la berline et le coupé.
Quel client aujourd'hui s'oriente vers un grand coupé deux portes assez exclusif, alors qu'un GLC Coupé, quatre portes, offre en plus d'une ligne plutôt élégante et élancée et une accessibilité bien meilleure.
La plus belle des trois ?
Née un an après la berline, la Mercedes Classe E Coupé est une franche réussite esthétique. S'appuyant sur les principales lignes de ses sœurs Classe C et Classe S Coupé, la Classe E Coupé en est la parfaite symbiose et est très certainement la plus réussie des trois. Par rapport à l'ancienne génération de Classe E Coupé, celle-ci gagne 13 centimètres pour culminer maintenant à 4,83 mètres. Logique, puisque l'ancienne génération reposait sur la plateforme d'une Classe C, avec déjà 4,70 m de long. Soit ni plus ni moins que la longueur d'une Classe C Coupé actuelle soit dit en passant. De son côté, la Mercedes Classe S Coupé est logiquement plus grande avec ses 5,02 mètres.
Les ingénieurs auraient pu simplement se contenter de retirer deux portes à la berline pour confectionner le coupé. Mais que nenni, le travail est bien plus profond que cela et le résultat en vaut clairement la chandelle. L'empattement est réduit de 7 cm (2,87 mètres), la garde au sol abaissée de 2 cm) et la poupe très largement rétrécie afin d'y incorporer un épaulement prononcé, alors que le capot bénéficie maintenant d'une double nervure. Il s'agit très certainement de l'un des coupés les plus équilibré visuellement parlant. Les lignes sont à la fois fluides et dynamiques, son aspect trapu lui confère un vrai côté sportif, aucun décroché de vitre ne vient ternir l'ensemble. Mercedes vient sans doute de signer ici l'une de ses plus belles créations.
Notre exemplaire était disponible avec la teinte "Blanc Cachemire Magno", un blanc mat propre à notre finition spécifique baptisé "Edition 1". Celle-ci disposait également de jantes de 20 pouces signées AMG, et forcément du kit "AMG Line" qui va de pair avec des boucliers spécifiques et des jupes latérales plus prononcées. De dos, nous retrouvons une double canule d'échappement qui ne résonne pas comme étant la plus sportive de toute, mais qui donne déjà le ton et la philosophie de ce grand coupé.
Habitacle soigné et raffiné
Que l'on soit clair, la Mercedes Classe E Coupé tient plus de la Classe S Coupé que de la Classe C Coupé concernant son habitacle. Et c'est tant mieux. C'est tout simplement magnifique, Mercedes propose qui plus est plusieurs ambiances, de nombreux cuirs et une multitude d'inserts (bois précieux, placage imitation carbone, aluminium...) pour créer l'intérieur de vos rêves. Notre version d'essai disposait d'une sellerie bi-ton spécifique, du plus bel effet, combinée à des inserts imitation carbone ou encore des placages en finition noir laqué.
Pour le reste, les amateurs de plastiques moussés seront servis puisque nous n'avons noté aucun plastique dur, même au niveau des parties basses. Mention spéciale également aux six aérateurs, en forme de turbine, qui deviennent ainsi une spécificité au modèle coupé puisque la berline n'en est pas équipée. La Mercedes Classe E Coupé sait nous accueillir, et que dire de la petite horloge ronde à aiguilles qui trône au centre de la console centrale. En termes de finitions il n'y a rien à redire, le choix des matériaux est pertinent, dommage que cela souffre, à de très rares endroits, de quelques petits défauts d'ajustements.
Nous retrouvons aussi deux écrans panoramiques. Ceux-ci incorporent l'instrumentation, les diverses informations au sujet de l'auto, la musique, ou encore la navigation. Non tactile, ces écrans sont gérables via le petit pad situé en lieu et place du levier de vitesses qui vient lui... se placer au niveau du commodo des essuies-glaces ! Les deux dalles digitales de 12,3 pouces ne sont pas un modèle d'intégration en revanche, dans le genre, Audi fait largement mieux.
En termes d'habitabilité, c'est plutôt correct pour un coupé, c'est en tout cas mieux que la précédente génération. Les passagers arrière seront plutôt à l'aise grâce à une assise creusée et l'absence de pont au milieu. Un passager d'1,85 mètre pourra s'y loger sans grande difficulté. En revanche, la sortie sera plus compliquée et il faudra être plutôt souple pour s'extraire facilement de la voiture, la faute à une assise basse mais qui va de pair avec le reste. Pour une voiture qui s'adresse essentiellement à une clientèle de "seniors", c'est plutôt inconfortable, même si la plupart du temps ces sièges ne resteront qu'une solution de dépannage, un peu comme une troisième rangée de sièges dans un SUV sept places. Le coffre quant à lui bénéficie d'un joli volume, à savoir 425 litres. C'est 25 litres de plus que l'ancienne génération.
Prime au confort
La Mercedes Classe E Coupé est, au moment où nous écrivons ces lignes, proposée avec quatre motorisations : un diesel de 194 chevaux et trois essence de 184, 245 et 333 chevaux. Nous avons opté pour le seul six cylindres disponible au catalogue pour le moment, la version E 400 pourvue d'un V6 de 3,0 litres de cylindrée, bi-turbo, développant 333 chevaux (entre 5250 et 6000 tr/min) et 480 Nm de couple (entre 1600 et 4000 tr/min). L'ensemble est associé à une boîte automatique à neuf rapports 9G-Tronic et à la transmission intégrale 4Matic. Côté performances, Mercedes annonce un 0 à 100 km/h abattu en 5,3 secondes et une vitesse maximale de 250 km/h.
Honnêtement, notre modèle d'essai n'est pas un foudre de guerre, loin de là, pour ça, les versions 43 et 63 AMG sauront pleinement remplir leur rôle. Celles-ci seront disponibles ultérieurement. Le V6 dont nous disposons est clairement le minimum requis pour propulser les 1845 kilos à vide de l'engin. Oui, la voiture pèse son poids, le revers de la médaille de l'absence de pilier central obligeant Mercedes à renforcer les longerons afin de garder une bonne rigidité du châssis. Fort heureusement, l'allonge et la souplesse d'utilisation du V6, à la fois onctueux mais téméraire quand on le sollicite, permettent de gommer le poids de l'engin. Pour le coup, nous avons du mal à imaginer l'agrément d'un quatre cylindres dans une telle auto.
Sur la route, en conduite dynamique, et particulièrement lors des changements d'appuis, difficile de lui trouver des similitudes avec une sportive. La Mercedes Classe E Coupé n'est pas une voiture agile, malgré le mode Sport+ engagé qui permet de raffermir la suspension, d'offrir une meilleure réponse à l'accélérateur, des lois de passage de rapports plus long, et une direction plus ferme. Le train avant accuse le poids du gros moteur V6, de ce fait la voiture à tendance à s'affaisser un peu en courbe, inutile donc de lui soumettre l'exercice de la double charge, elle ne l'encaissera pas ou bien gommera tout aspect dynamique. Les quatre roues motrices assurent en revanche une motricité sans faille, jamais mise en difficulté lors de notre test.
Polyvalente à souhaits, le confort restera son principal atout, et ce, pour n'importe quel trajet
Cette auto est avant tout confortable, les suspensions pilotées sont d'une souplesse remarquable, en compression c'est un délice tout simplement. Les moindres aspérités sont gommées, et que dire de l'insonorisation à bord... ça frôle le sans-faute. En revanche cela se répertorie sur d'autres éléments qu'on aurait voulu pour le coup plus "dynamiques", comme cette direction bien trop démultipliée pour être incisive et qui n'octroie pratiquement aucune remontée d'information.
Mercedes moderne oblige, la Classe E Coupé propose quelques technologies adaptées à la conduite en semi-autonomie. Ainsi, moyennant 2300 euros, vous pourrez opter pour la conduite semi-autonome dans les embouteillages ou encore sur autoroutes grâce à la présence d'une multitude de caméra et de capteurs qui scannent et analysent la route. Votre rôle ? Garder la main sur le volant, et contrôler si tout va bien ! Le reste, c'est la voiture qui le gère.
Conclusion
Vous l'aurez compris, à défaut d'être une vraie voiture de sport, la Mercedes Classe E Coupé dans notre version d'essai est un exemple de confort et de raffinement, jumelé à une pointe de dynamisme. En termes de consommations cela se traduit par des données plutôt convenables avec une moyenne retenue autour de 9,5 l/100 km sans vraiment ménager notre monture.
Et au niveau du prix, qu'est ce que cela donne ? Bien évidemment il n'est pas donné, et si la voiture débute à partir de 53'150 euros dans sa version E 200 avec le petit quatre cylindres essence de 184 chevaux, il faudra compter au minimum de 69'300 euros pour notre version d'essai animée par le V6 bi-turbo. Rajoutez en plus les options de notre édition spéciale et nous atteignons un budget d'environ 94'000 euros. À ce prix, pourquoi ne pas attendre une éventuelle version AMG plus pourvue en équidés ?
Photos : Yann Lethuillier / Motor1.com
Points positifs | Points négatifs |
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Lignes splendides | Accès aux places arrière exigu |
Finitions et matériaux à l'intérieur | Intégration des deux écrans digitaux |
Confort à toute épreuve | Poids élevé |
Galerie: Essai Mercedes Classe E 400 Coupé
Mercedes-Benz Classe E 400 Coupe III (C238) 333 chevaux Edition 1 4Matic 9G-Tronic