Plus que jamais, les SUV ont pris les devants sur le marché automobile. Preuve en est, quasiment toutes les marques proposent à leur catalogue au moins un SUV, si ce n'est deux, voire même plus pour les plus gros constructeurs. De son côté, Škoda a un peu tardé avant de dégainer dans ce segment, la faute à une politique de groupe qui privilégiait sans doute d'autres marques. Mais depuis deux ans, le constructeur tchèque a vu arriver dans sa gamme deux modèles de choix : le Škoda Kodiaq et le Škoda Karoq. C'est ce dernier aujourd'hui qui nous intéresse, et plus particulièrement sa plus petite motorisation essence, à savoir le trois cylindres 1,0 litre TSI de 116 chevaux associé à la boîte robotisée à double embrayage DSG à sept rapports.
Avec ses 4,39 mètres de long, le Karoq se place dans la catégorie des SUV de segment C où la Peugeot 3008 règne en maître. Avec un Kodiaq qui culmine à 4,70 mètres et un futur petit SUV urbain d'environ 4,20 mètres qui arrivera courant 2019 (et annoncé par le Concept Vision X), le Karoq vient se placer au centre d'une gamme bientôt établie. Son objectif est simple : proposer un véhicule correctement équipé, bien conçu, le tout à des tarifs plutôt contenus. Ce cousin du Volkswagen Tiguan pourrait donc avoir plus d'un atout dans sa manche pour faire de l'ombre aux stars du segment en misant notamment sur la rationalité.
Si nous vous laissons seul juge de son style, force est de constater que le Karoq joue la carte de la sobriété. Point de lignes acérées et de regard vif, nous sommes plutôt face à une voiture bien sobre dans son style qui peut malheureusement parfois laisser indifférent. L'habitacle ne peut cacher la filiation de la voiture avec le groupe Volkswagen puisque nous y retrouvons de nombreuses technologies similaires à celles du Tiguan. Si l'instrumentation numérique est maintenant disponible sur le Karoq, on soulignera avant tout l'excellent système d'info-divertissement sur cet écran de 9,2 pouces qui trône au milieu de la console centrale. Graphiquement très réussi et surtout très fluide, il s'agit purement et simplement du meilleur système embarqué sur le marché pour le moment. En dehors de ça, les matériaux sont de bonne qualité et les assemblages convenables.
En termes d'habitabilité, c'est là où le Karoq fait la différence. Avec son système Varioflex (de série sur notre finition Style) qui permet de faire coulisser les deux sièges arrière sur 15 centimètres ou bien de les recentrer à condition de retirer l'assise du milieu, le Karoq bénéficie d'un bel atout pour les occupants à l'arrière. Avec un volume de coffre allant de 521 à 1810 litres, le tchèque revendique un volume de chargement semblable à la Peugeot 3008 (520 litres), à un litre près.
Sous le capot, le petit trois cylindres 1,0 TSI de 116 chevaux et de 200 Nm de couple fait preuve d'une belle vigueur à bas régime mais, comme tous les trois cylindres, manque un peu d'allonge. Quoi qu'il en soit, il suffit à celui qui se cantonnera à faire des trajets urbains et un peu d'autoroute, en espérant ne pas trop charger sa monture. En effet, les 116 chevaux sont suffisants pour tracter les 1286 kilos de l'engin, mais nous doutons de ses capacités avec quatre ou cinq occupants et un coffre plein. De ce fait, pour éviter les mauvaises surprises, le 150 chevaux serait la motorisation à privilégier pour un usage réellement mixte.
Souple à l'usage, ce moteur se marie sur notre version d'essai à une boîte robotisée à double embrayage DSG à sept rapports. Une boîte de vitesses que nous connaissons par cœur, mais que nous ne reconnaissons pas vraiment au sein de ce Karoq. Quand celle-ci se hâte de changer les rapports pour éviter de trop consommer (même si nous avons relevé plus de 7,3 l/100 km sur notre parcours alliant milieu urbain et autoroute), elle s'avère également un peu trop "violente" à bas régime, notamment lors de la phase d'embrayage. La gestion n'est pas optimale et, toujours par souci de consommations, nous nous sommes également souvent retrouvé en phase de sous-régime à des allures qui ne le demandaient pas vraiment. Ce souci s'estompe assez rapidement avec un confort à toute épreuve et des suspensions clairement typées pour dorloter vos lombaires. Sur les routes bosselés, les aspérités se font à peine ressentir grâce à un tarage très souple et une assise moelleuse. On notera cependant quelques petites remontées dans la direction, mais rien de bien méchant.
Concernant les tarifs, le Škoda Karoq débute à partir de 25'790 euros. Une coquette somme qui ne l'est pas vraiment quand on regarde ce que propose la concurrence. D'autant plus que le tchèque est d'emblée disponible avec un lot d'équipements de série non négligeable. En effet, sur la finition Ambition, nous retrouvons l'allumage automatique des feux, les radars de recul, le système de navigation sur écran tactile de 8 pouces ou encore la climatisation automatique bi-zone. Notre finition haut de gamme Style comprend, de série, les détecteurs d'angles morts, le système Varioflex, le système de reconnaissance des panneaux de signalisation ou encore des jantes en alliage de 18 pouces. C'est en soi une proposition plutôt raisonnable et environ 3000 à 4000 euros moins onéreuse qu'une Peugeot 3008 ou qu'un Volkswagen Tiguan.
Points positifs | Points négatifs |
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Confort | Boîte à la gestion maladroite |
Habitabilité généreuse | Moteur de 116 chevaux un peu juste parfois |
Présentation à bord | Consommations plutôt élevées |
Galerie: Essai Škoda Karoq (2018)
Škoda Karoq Style