Chez Can-Am, on ne le cache pas, on fait des véhicules "plaisir". Chez certains constructeurs de motos ou de voitures, cela peut se conjuguer à l’habitabilité, la praticité… Pas chez Can-Am, qui cultive sa singularité avec des véhicules de loisir. Il faut dire que la marque canadienne appartient à BRP. Ex-Bombardier. Joseph-Armand Bombardier étant le créateur de la motoneige en 1937, avant de lancer le célèbre Ski-Doo en 1959.

Ski-Doo sur la neige, Sea-Doo sur la mer, mais aussi Evinrude pour les bateaux… Le nombre de marque dans la galaxie BRP est très large. Mais aujourd’hui place à Cam-Am "sur route"*, et à son modèle d’appel, le Ryker, le moins cher, mais aussi le plus fun de la gamme. Le créneau de la marque est simple : proposer à des automobilistes une expérience fun, proche de la moto, sans avoir à passer son permis 2 roues. Alors, pari réussi ?

Essai Can-Am Ryker Rally Edition

Une gueule d'enfer

Quelle gueule ! Impossible de rester impassible en regardant ce Ryker. Qu’on aime ou pas d’ailleurs. Mais il est vrai que même au sein de la galaxie Can-Am, le Ryker à un physique à part. Regard froncé, grande bouche prête à avaler le bitume, arrière dépouillé… Si vous voulez passer inaperçu, c'est foutu. Ça tombe bien, c’est pas fait pour ! C’est même le genre d’engins sur lequel on aurait tendance à « se la péter », à jouer les Batman sur cette moto à 3 roues aux faux airs de Batmobile.

Essai Can-Am Ryker Rally Edition
Essai Can-Am Ryker Rally Edition

Pour ce premier contact avec Can-Am, nous avons à faire au Ryker Édition Rallye, le plus cher de tous, qui se démarque par ses pneus Rallye, ses jantes renforcées spécifiques ou encore un sabot à l’avant.

Précision importante, avec 1,50 m de large, le Ryker est plus étroit qu’une petite citadine. C’est presque 15 cm de moins qu’une Fiat 500. Et avec 2,3 mètres de long, il est 40 cm plus court qu’une Smart. De quoi le glisser plus facilement dans un coin du garage !

Essai Can-Am Ryker Rally Edition
Essai Can-Am Ryker Rally Edition

Position custom

Une fois le tour de ce drôle d’engin fait, on a une furieuse envie de le chevaucher. L’assise, confortable, est plutôt basse. Les janbes sont écartées comme sur une moto. Les cale-pieds sont avancés, et les jambes positionnées vers l’avant. Façon Harley-Davidson. Mais contrairement à la plupart des motos, la bonne nouvelle c’est qu’ici on peut très facilement adapter sa position de conduite.

En effet, le guidon comme les cale-pieds sont réglables, coulissant vers l’avant ou l’arrière. Si bien qu’on peut très bien adopter une position pour la balade ou la ville, et une autre plus engageante pour des trajets plus longs. Il faudra quand même s’arrêter pour passer de l'une à l'autre.

Si notre Ryker Edition Rallye d’essai est équipé de quelques accessoires, Can-Am ayant une liste d’accessoires longues comme un jour sans pain, notamment avec le saute-vent à l’avant et les protections de poignées, la vue qui s’offre au conducteur est minimaliste. Un petit compteur LCD retransmet le minimum d’infos possible : vitesse, compte-tour, consommation, heure, autonomie… À l’usage, il fait vraiment dépassé, la navigation dans les différents menus est difficile, surtout en roulant.

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Un temps d'adaptation, mais du fun !

Si pour ce premier essai d’un Can-Am, nous étions plutôt enthousiastes, on ne va pas cacher que les débuts ont été plutôt difficiles. Les premières dizaines de kilomètres sur des 4 voies défoncées de région parisienne, quelques centaines de kilomètres sur autoroute, et accessoirement sous la pluie : on a vite déchanté. Déjà la sensation au guidon de ce tricycle est étonnante. On a l’impression de ne pas tenir la route. Ça ne ressemble ni à ce qu’on connaît en voiture, ni à ce qu’on connaît en voiture. Et c’est troublant. Ça nécessite un temps d’adaptation.

Le Ryker, avec son côté minimaliste, est dépouillé, et ne protège pas son conducteur. Et la petite bulle, même ajustable, ne change pas grand-chose.

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Non, le Ryker n’est vraiment pas fait pour voyager. Et Can-Am ne s’en cache pas sur sa brochure. Il est fait pour la balade. Et c’est vrai que c’est on s’échappe sur les nationales que le tricycle se montre plus agréable. De préférence avec des virages d’ailleurs car quand on commence à prendre confiance en ce drôle d’engin, on commence vraiment à s’amuser à se pencher dans les virages. La meilleure manière d’ailleurs d’éviter du sous-virage, en prenant appui sur le guidon, en se penchant côté virage. Les ronds-points deviennent rapidement amusants, avec un feeling "karting".

Mais la particularité de notre Ryker Edition Rallye, c'est qu'il propose plusieurs modes de pilotage. Par défaut, on est en Eco. Mais en appuyant simultanément sur les deux boutons de l'instrumentation, on passe en mode Sport. Là les aides se montrent un peu moins présentes. Avant d'être totalement déconnectées en mode Rallye. Et c'est enfin là qu'on s'amuse réellement, l'arrière décrochant à volonté. On fait alors corps avec le Ryker, on ressert les genoux autour de la machine, et on se déhanche allègrement pour accompagner les dérapages. Très sympa ! 

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Moteur vif

Pour ce qui est de la motorisation, le Ryker Edition Rallye est exclusivement proposé avec un bloc 3 cylindres de 799 cm3 en provenance de Rotax (aussi dans la galaxie BRP). Pour continuer dans les chiffres, il développe 82 ch et 79 Nm de couple. Suffisant pour cet engin de 285 kilos. Pas d'embrayage, tout se fait par la poignée droite puisque le moteur est associé à une boîte automatique à variation de type CVT. 

Un fois démarré après une pénible procédure de démarrage qui nécessite notamment de devoir accepter à chaque fois en tournant la poignée de droite de respecter les règles de conduite, et des bips à n'en plus finir, le moteur lâche une sonorité métallique. Pas hyper flatteur, mais pas désagréable.

Dès que l'on tire sur la poignée de droite, le Ryker bondit, gratifiant d'un petit crissement de pneu qui lui va bien dans le côté "frimeur". Inconvénient en ville : le bruit du radiateur, ce dernier se déclenchant très souvent. Non le Ryker à besoin d'espace, de se défouler au-delà des 5000 tr/min, pour devenir plus sportif encore à partir de 6000 tr/min. Mais sur départementales, mieux vaut s'être étiré et échauffé avant, car avec les deux roues avant à tenir à bout de guidon, c'est plus fatiguant qu'une voiture, mais aussi qu'une moto. 

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Conclusion

Les inconvénients de la voiture. Avec les inconvénients de la moto. Le Ryker c'est un peu ça. Et le côté " pas besoin de permis moto" est un peu éclipsé par le côté vraiment limité de l'engin. C'est vraiment un véhicule "récréatif", qui nécessite de sortir des sentiers battus pour vraiment montrer son potentiel. 

À l'image d'un scooter des mers qu'on remise au fond de son garage pendant une grosse partie de l'année, pour ne sortir que quelques fois par an, le Ryker est un engin qui ne sortira qu'à de rares occasions on raison de son caractère tellement particulier. Reste que proposé à partir de 12'799 €, notre Ryker Rally Edition affiche le même prix que nombre de motos de même cylindrée ou presque. Sauf que lui, ne nécessite pas de passer le permis moto : seules conditions pour le conduire, avoir 21 ans minimum et avoir un permis auto (B) combiné à une formation de sept heures.

D'ailleurs les prix du Ryker débutent encore plus bas que notre Rally edition, puisqu'en 900 cm3, il faut compter 11'499 €. Quand la version 600 cm3 débute elle à 9799 €. 

 
Avantages Inconvénients

Pas de permis moto

Pas passe-partout comme une moto
Prix Confort spartiate
Fun Finition

* Par opposition à Can-Am « hors route » qui propose des véhicules tout-terrain

Galerie: Essai Can-Am Ryker Rally Edition

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