Les amateurs de petits cabriolets le savent : c’est Mazda et sa Miata (MX-5 en Europe) qui occupent depuis plus de 20 ans le segment, avec un modèle à la fois abouti et véritablement amusant à conduire. Un succès commercial planétaire, qui s’est vu confirmé il y a peu par la présentation d’une quatrième génération. Il n’aura donc pas fallu longtemps à Sergio Marchionne, le big boss de Fiat, pour trouver en Mazda le partenaire idéal en vue de la résurrection de la 124 Spider.
Celle-ci hérite tout logiquement de la base mécanique du roadster japonais (plateforme et transmission), à l’exception du moteur qui est envoyé depuis l’Italie vers les lignes de production de Mazda, à Hiroshima. Ce dernier n’est autre que le 4 cylindres essence MultiAir (comprenez turbocompressé), que l’on retrouve notamment sur la 500X. Sous le capot de la 124, il se révèle à la fois souple et discret, mais n’hésite pas à faire montre de tout son charisme une fois ses 140 ch sollicités. Associé à la boîte de vitesses de la Miata (comptant 6 rapports), il offre un réel agrément de conduite au modèle, rehaussé de belles relances et d’une plage d’utilisation confortable, grâce à un couple de 240 Nm très bien exploité (disponible dès 2.250 tr/min). Cerise sur le gâteau : ce bloc MultiAir n’hésite jamais à pousser la chansonnette, ce qui est tout sauf désagréable. Bref, il n’a pas grand-chose à envier au moteur atmosphérique de sa cousine japonaise, pourtant considéré comme une référence dans ce segment.
Design : un intérieur un peu recyclé ?
La 124 Spider n’a forcément pas retenu les lignes très manga de la Miata. Plus longue de 14 cm, l’italienne a opté pour un style plus consensuel, gonflé par des porte-à-faux habilement galbés et souligné par une silhouette à la finesse toute transalpine. La face avant rappelle celle de sa vénérable aïeule tandis que la croupe opte pour un dessin plus contemporain et viril. Par contre, l’intérieur semble avoir été boudé par les designers de chez Fiat, la 124 reprenant l’habitacle de la Mazda, en ce compris le système d’infodivertissement, à l’exception de quelques matériaux et des compteurs et jauges. Heureusement, les collègues japonais savent y faire et l’ambiance générale est très réussie. Même constat en ce qui concerne la position de conduite qui frôle la perfection. Seuls les très grands gabarits (plus d’1m90) s’y trouveront un peu à l’étroit, les deux sièges se révélant un tantinet trop étriqués. C’est que les échalas ne courent pas les rues au Japon…





Un doux compromis
Si le gros de la base mécanique de la Fiat 124 provient de chez Mazda, la première affiche néanmoins un caractère différent de celui retenu par la seconde. En effet, là où la MX-5 se veut rigoureuse et sportive, l’italienne joue plus la carte du confort. Un tempérament moins dynamique, qui semble avoir été délibérément souhaité par Turin, et qui a été obtenu en optant pour des suspensions plus souples et par un bloc moteur moins pointu. Une faute de goût ? Que nenni ! En effet, à l’usage, la 124 Spider est un compagnon de route extraordinaire, le modèle avalant les kilomètres dans un confort remarquable, et étant à même de pousser jusqu’à 215 km/h. La direction, précise et légère, ainsi que la boîte, parfaitement étagée mais à la 2e un poil trop longue, concourent à entretenir ce qui nous semble être un parfait compromis. Et si la suspension se révèle plus souple que celle retenue par sa cousine, elle se montre pourtant tout à fait à la hauteur lorsque l’on conduit de façon plus dynamique. Roulis maîtrisé, absence de plongée ou de cambrage, et grip impeccable, la 124 Spider est une propulsion qui peut aussi être maltraitée !
Cheveux au vent
Comme la Mazda, la Fiat a hérité d’une capote souple qui se manœuvre manuellement. Has been et peu pratique ? Pas du tout. Pour décapoter, il suffit de relever une poignée placée au sommet du pare-brise pour ensuite replier le toit derrière les appui-têtes. Du coup, moins de 10 secondes suffisent pour profiter du moindre rayon de soleil et ce, même quand le moteur est coupé. Un concept similaire à celui adopté par son aïeule, la 124 Spider de 1966. On ne change pas une formule qui plaît. A noter aussi que ladite capote en toile offre un niveau sonore bien contenu, ce qui permet d’envisager, sans hésitation aucune, de longues balades sans la moindre fatigue.
Bravissimo !
Belle, légère (1.050 kg), confortable et pratique (avec un coffre de 140 l, donc un poil plus grand que celui de la MX-5), la 124 Spider est un véritable coup de maître. Assemblée au Japon avec des composants éprouvés et approuvés par Mazda, l’italienne bénéficie d’une finition exemplaire et traversera le temps sans trop perdre de sa superbe.
Et si certains lui reprocheront un habitacle peut-être impersonnel, la plastique extérieure de la belle fera vite taire les plus grincheux. Une bien belle auto qui, à n’en pas douter, ralliera de nombreux fans à sa cause. Et pour ceux qui en voudraient plus, la 124 Spider est d’ores et déjà déclinée en une version Abarth plus musclée (170 ch) et plus pointue.
Points positifs | Points négatifs |
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Design original et équilibré | Habitacle typé Mazda |
Confort | Espaces de rangement rares |
Agrément de conduite | Prix supérieur à celui de la MX-5 |
Galerie: Fiat 124 Spider
Fiat 124 Spider