À partir du 6 novembre 2018, les demandes concernant les cartes grises et les permis de conduire se font exclusivement sur la toile. Le but est clair : désengorger les préfectures et simplifier les démarches. Vous pourrez d'ailleurs retrouver comment s'effectuent les démarches en ligne via notre sujet explicatif. Cependant, ne comptez pas vous y prendre immédiatement. En effet, le système fait face à une vague de bugs en tout genre qui mettent dans l'embarras les particuliers mais surtout les professionnels de l'automobile.

Pour nous en rendre compte, nous avons choisi d'interroger directement les personnes impactées par ces dysfonctionnements. Nous avons donc pris contact avec la succursale Citroën d'Argenteuil afin de savoir comment se déroulaient les immatriculations des voitures neuves qu'ils effectuent pour leurs clients. Visiblement, tout va bien nous confie un membre de l'équipe qui ne rencontre aucune difficulté. Le site dédié aux immatriculations fonctionne et les démarches n'ont pas vraiment changé. Les délais sont pratiquement les mêmes qu'auparavant, c'est-à-dire environ 24 à 48 heures pour obtenir une immatriculation. Même son de cloche du côté d'une concession Audi contactée en région parisienne.

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Là où le bât blesse, c'est quand nous nous rapprochons d'autres concessions, multimarque notamment, sans le pavillon d'aucun constructeur précis, et où il leur est nécessaire de faire importer des voitures pour pouvoir faire fonctionner leur commerce. Nous avons contacté TBV Automobiles, une concession spécialisée dans la vente de modèles de différentes marques basée du côté de Oberhoffen dans le Bas-Rhin. Guillaume Felli, co-gérant de la concession, a accepté de nous faire part de la situation seulement quelques semaines après l'arrivée des démarches d'obtention des cartes grises en ligne.

"C'est une véritable catastrophe. Aujourd'hui, nous avons plus de 75 voitures bloquées, en attente d'une immatriculation, et qui ne peuvent pas être livrées à leur client. Cela représente plus de deux millions d'euros en attente. Les immatriculations provisoires ne fonctionnent plus non plus, les clients ne peuvent même pas prendre possession de leurs voitures. Si nous ne pouvons pas livrer nos clients, l'argent ne rentre pas. C'est ensuite tout un cercle vicieux qui se met en place."

Le problème remonterait au vendredi 24 novembre 2018 où le site de l'ANTS (Agence Nationale des Titres Sécurisés), ne répond tout simplement plus. Celui-ci ferait face à un afflux de demandes provoquant ainsi une surcharge du système. Guillaume Felli nous l'affirme, aucune communication vis à vis des professionnels n'a pour l'instant été faite au niveau de la préfecture. Inutile également de se déplacer, les préfectures ne sont plus susceptibles de recevoir les demandes d'immatriculation, hormis sur rendez-vous et pour certains cas précis.

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"Auparavant, il était possible d'obtenir, pour nous importateurs, une immatriculation sous 48 heures. Depuis la mise en place de ce système, cela peut prendre parfois plus d'une semaine. Dans la situation actuelle où c'est le blackout total, les clients concernés, et qui ont leur voiture actuellement bloquée, ne sont pas tous compréhensifs et certains veulent même annuler leur commande. Cela représenterait forcément pour nous un manque à gagner. Si le problème perdure, nous pourrions envisager une action en justice avec plusieurs autres concessionnaires pour réclamer des dédommagements pour le préjudice subit." explique Guillaume Felli.

Les permis de conduire sont eux aussi concernés par ces soucis administratifs. Les inscriptions à l'examen se font uniquement en ligne depuis quelques semaines. Les auto-écoles sont également confrontées à des soucis ne leur permettant pas d'enregistrer leurs candidats.