La mise en place de la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes nationales à double sens dépourvues de séparateur central continue à faire des vagues. Dans l'Orne, le conseil départemental a refusé d'avancer le paiement des panneaux et de leur installation, qui est censé être remboursé par la suite, et demande à l'État de le faire. Contrairement à certains départements, contestataires mais bons élèves sur le changement de panneaux, l'Orne a refusé de prendre en charge ces travaux dus à une loi décidée sans le consentement des autorités locales.
Cette absence de modification en bord des routes n'est pas sans conséquence puisque les panneaux 90, encore en place le long des routes, ont été recouverts de plastique noir de manière à ne plus afficher l'ancienne limitation de vitesse. Le décret est clair : la loi s'applique, avec ou sans panneau. Mais les associations d'automobilistes veulent des précisions, car de nombreux cas ne sont pas encore assez précis.
L'association "40 millions d'automobilistes" a lancé le hashtag #BalanceTonPanneau sur les réseaux sociaux, invitant par la même occasion les automobilistes à dénoncer les installations de panneaux jugées fallacieuses. Plusieurs usagers ont immédiatement répondu, dénonçant notamment des doubles voies de circulation abaissées à 80 km/h, alors que l'inverse est précisé dans le texte de loi au Journal Officiel, avec ou sans séparateur central.
Le texte précise en effet que "la vitesse sur les sections de routes comportant au moins deux voies affectées à un même sens de circulation est relevée, sur ces seules voies, à 90 km/h", et ces dénonciations d'usagers de la route prouvent le contraire. L'objectif final de l'association d'automobilistes la plus connue de France et de demander aux départements, et donc indirectement à l'État, de réajuster les limitations de vitesse dans les cas litigieux où la loi ne serait pas respectée.
En attendant, le décret est clair, tout dépassement du 80 km/h dans les zones où la limite s'applique sera sanctionné, en dépit de l'affichage effectué sur le bord de la route. De fait, il est possible de voir des cas litigieux emmenés jusque dans les tribunaux, notamment sur ces fameuses doubles voies qui, malgré l'absence de séparateur central, sont censées être limitées à 90 km/h. Après la mise en place tumultueuse de cette loi, l'été s'annonce chaud dans les esprits de ceux qui auront pour responsabilité de trancher.