Est-ce une vraie marche arrière sur les 80 km/h qui font tant grincer les dents des automobilistes de France ? Peut-être pas complètement, mais ça a le mérite d'ouvrir la voie à des changements là où le passage aux 80 km/h est le plus aberrant. Le Sénat vient en effet de voter ce 26 mars 2016, un amendement permettant aux représentants locaux que sont les présidents de conseils départementaux et les préfets, de pouvoir modifier la vitesse sur certaines routes si besoin. En l'occurence, il sera même possible d'augmenter la vitesse prévue par le Code de la route sur les routes départementales et nationales.

Adopté en première lecture, le texte proposé par les sénateurs Michel Raison, Jean-Pierre Corbizet, Jean-Luc Fichet et Michèle Vullien est donc un nouveau revers pour le Premier ministre Édouard Philippe, lequel soutient coûte que coûte l'adoption des 80 km/h et qui fait face à de nombreuses critiques sur le sujet. Jusqu'au président Emmanuel Macron qui récemment lors du grand débat se disait ouvert sur des aménagements possibles, au cas par cas.

Du cas par cas, c'est justement exactement ce que permet de faire cet amendement voté par les Sages en donnant plus de pouvoir localement et, sans que toutes les routes à 80 km/h repassent à 90 km/h, que certaines plus dangereuses, notamment en raison de la circulation de poids-lourds en nombre, puissent voir leur limitation remonter.

Pour autant, rien n'est fait, et le sénateur Michel Raison, à l'origine du texte, prévient qu'il reste encore la possibilité d'une censure du texte. Affaire à suivre !