Discret dans les médias depuis qu'il avait été libéré de la prison au Japon, Carlos Ghosn a fait un retour des plus remarqués dans les médias ces dernières heures. Tout d'abord, d'une manière qu'il n'aurait certainement pas souhaitée, puisqu'il est visé par de nouvelles accusations, ou tout du moins des nouveaux soupçons de détournement d'argent à des fins personnelles.

L'avenir judiciaire de Ghosn pourrait donc s'assombrir encore un peu plus, car des poursuites pourraient officiellement être lancées contre l'ex-PDG de Renault et Nissan, qui a déjà été inculpé à trois reprises depuis la fin d'année dernière. Les procureurs du parquet de Tokyo le soupçonnent en effet d'avoir détourné à des fins personnelles de l'argent versé par Nissan à un distributeur situé à Oman, entre 2012 et 2018.

C'est Renault qui a signalé des transactions à la justice, après avoir observé dans ses propres comptes des dépenses marketing également effectuées à Oman et provenant du siège de la marque. Or, ces dépenses doivent normalement être effectuées à l'échelle régionale. Et visiblement, les chiffres concernés étaient encore plus importants chez Nissan.

On parle en effet de 35 millions de dollars, soit près de 30 millions d'euros, qui ont été versés depuis le fonds destiné à parer les imprévus, appelé la "réserve du PDG", à la Société Syhail Bahwan Automobiles, à Oman. Mais l'argent ne serait pas resté longtemps sur le compte du distributeur, qui l'aurait reversé à Good Faith Investments, une société gérée par des associés de Ghosn. Ce dernier est soupçonné d'avoir touché une partie de cet argent et d'avoir notamment investi dans un fonds dirigé par son fils, ainsi que de s'être acheté un yacht avec cet argent.

Néanmoins, tout ne va pas mal pour le milliardaire puisque lorsqu'il était en détention à Tokyo, courant janvier, il aurait fait valoir ses droits à la retraite lorsqu'il a envoyé sa lettre de démission à Renault. Une retraite à laquelle la marque française ne pourra pas échapper et qui pourrait s'élever à 765'000 euros par an, et ce jusqu'à son décès. Bien évidemment, le constructeur peut essayer de réduire cette somme en ôtant notamment de la pension une partie de son salaire de 2018, puisqu'il a été interpellé et mis en prison le 19 novembre.

Une mise en prison sur laquelle il a par ailleurs promis de revenir : Ghosn s'est inscrit sur Twitter et son premier message a été pour annoncer une conférence durant laquelle il promet de faire toute la lumière sur son incarcération et sa chute depuis la tête de l'empire Renault-Nissan : "Je suis prêt à dire la vérité sur ce qu'il se passe. Conférence de presse le jeudi 11 avril."

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