En visite au Japon pour rencontre le Premier ministre nippon, Shinzo Abe, Emmanuel Macron a réaffirmé son soutien à l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, alors que les tensions entre les deux constructeurs constituant le cœur du groupe sont encore palpables. Le refus d'une fusion entre Renault et Nissan, les discussions engagées entre le Losange et FCA - ayant finalement abouti à un échec - ou encore la gouvernance de Nissan ont été autant de sujets de tensions récentes qu'il est impératif de désamorcer.
Emmanuel Macron a rappelé que l'Alliance, constituée il y a un peu plus de 20 ans, est "un fleuron auquel nous tenons beaucoup". Il revient sur la constitution de ce partenariat, à une époque où Nissan était en recherche d'un moteur solide pour se relancer : "C'est un groupe français qui a sauvé un groupe japonais [...] dans le respect des traditions et des équilibres."
Mais le chef de l'État a rappelé que Renault est au centre de ses préoccupations : "Le rôle de l'État français, c'est d'une part de protéger une grande entreprise et ses salariés, qui travaillent pour une entreprise dont le nom est parfois bousculé et qui peuvent avoir peur quant à son avenir, et de réaffirmer la solidité de l'entreprise Renault et la solidité de l'Alliance Renault-Nissan. Je dirais que c'est le rôle du Président, parce que l'État est actionnaire, est aussi de s'assurer que nous nous tenons à cette stratégie dans la durée, et à une bonne coopération avec les Japonais."
Le sujet Carlos Ghosn est évidemment venu sur la table, puisque l'ex-dirigeant est toujours emprisonné au Japon en attente de son jugement pour ses cinq chefs d'inculpation : "Je pense qu'il n'appartient pas au président de la République française de venir s'immiscer publiquement dans un cas judiciaire", a poursuivi Emmanuel Macron, assurant toutefois être "attaché à la présomption
d'innocence, au respect des droits de la défense."